Als sie mich holten, gab es keinen mehr, der protestieren konnte.

Quand ils sont venus chercher les intérimaires, je n’ai rien dit, je n’étais pas intérimaire ; quand ils sont venus chercher les ouvriers, je n’ai rien dit, je n’étais pas ouvrier ; quand ils sont venus chercher les fonctionnaires, je n’ai rien dit, je n’étais pas fonctionnaire ; quand ils sont venus me chercher, il n’y avait plus personne pour protester…

En ce moment, on revient souvent, et d’une certaine façon, à juste à titre quant aux drames personnels, sur les « suicides à France Télécom », sur la situation des agriculteurs « prêts à tout »

La France découvre-t-elle le « Management » des personnels ? Les Français découvrent-ils la dégringolade sociale à l’œuvre depuis la fin des années soixante-dix dans les pays occidentaux, les Français découvrent-ils la désindustrialisation de leur pays ? « Travailler plus pour gagner plus », « Le pouvoir d’achat » n’étaient-ils pas les deux tartes à la crème de la dernière campagne présidentielle ?

Quand dans l’entreprise le climat social n’en est pas au niveau de celui de France Télécom, c’est sur les sous-traitants que s’exercent les pressions du même acabit, et ce n’est pas une nouveauté. Depuis les années quatre-vingt-dix, la novlangue nous a concocté des discours sur la « flexibilité », sur « l’externalisation », sur « l’outsourcing ».
Tous termes qui consistent simplement à faire produire les biens et les services le moins cher possible, en flux tendu, avec le minimum de contraintes (salariales, sociales, légales, environnementales) pour permettre aux ayants droit (CA, actionnaires et partenaires financiers) de tirer les marges maximales et aux consommateurs d’acheter « moins chers »

Quand les lignes téléphoniques sont posées par des équipes de sous-traitants, venues du Portugal, qui s’en offusque puisque c’est moins cher ?

Les syndicalistes, à la flamboyante époque publique d’EDF, ne se sont jamais souciés des mineurs dans les mines de cuivres et d’uranium, les fonctionnaires de La Poste ne se sont jamais souciés des chauffeurs de camions des sous-traitants qui faisaient la liaison entre les centres de tris, les usagers ne se sont jamais privés de critiquer les « cantonniers payés à rien foutre » sur le bord des routes, les prolos ne se sont jamais souciés de savoir d’où venaient leurs chips et leur lait, et les rupins ne se sont jamais souciés de savoir dans quelles conditions étaient produits les cornichons vendus dans leurs épiceries fines…
Les agriculteurs conventionnels et la FNSEA ne se sont jamais souciés du dumping européen sur les marchés africains, les céréaliers français ne se sont jamais souciés des conséquences environnementales et de santé sur les habitants aux alentours de leurs exploitations, les éleveurs français ne se sont jamais souciés des conditions de production des compléments alimentaires OGM sur l’agriculture sud-américaine et sur la forêt amazonienne…

La France entière se tordait de rire quand Coluche, en bon héritier du poujadisme, faisait des blagues sur l’horloge que l’on ne risque pas de voler parce que tous les fonctionnaires ont les yeux rivés dessus…

Même si j’évite au maximum ce genre d’endroit, Il m’arrive parfois de me poser quelques minutes dans un centre commercial, vous savez, sur les bancs installés en face des caisses, dans la galerie commerciale. Et à prendre le temps d’y réfléchir, je ne me fais aucun soucis pour la surcharge pondérale de M. Le Métayer, aucun soucis pour l’avenir de la famille Sarkozy, aucun soucis pour le bronzage de Séguéla, aucun soucis pour les intermédiaires financiers.

Une crise ? Quelle crise ?

Suite (ou retour, c’est selon) ici. Et là aussi.

¡ Caramba revolución !

Dear readers,
Chers lecteurs,

This site has been hacked and is therefore now being under total reconstruction.
Ce site vient d’être victime de « pirates » et est désormais en cours de reconstruction.

Please be patient. I’ll take this opportunity to update the content.
Merci d’être patient Je vais profiter de l’occasion pour mettre à jour le contenu.

Esprit critique ?

Jeudi 23 avril, Guillaume Erner * hagiographe d’Arielle Dombasle, elle-même interrogeant Alain Finkielkraut, Bernadette Chirac… C’est à se demander si Philippe Val n’a pas pris les rênes d’Inter !

Plus sérieusement, le degré zéro d’autocritique d’Arielle Dombasle dans son album et dans la justification qui l’accompagne rejoint celui de son compagnon dans l’hagiographie qui lui a été consacré : « La Déraison dans l’Histoire », documentaire absolument hallucinant consacré à Bernard-Henri Levy commis par Eric Dahan. À regarder sans retenue jusqu’à l’écœurement.


© FRANCE 5, INTENSER Continuer la lecture

Hey, I found it!

I have a plan to save our economies and turn back the investments to down to earth wealth creation and this time with environmental preservation, once for all, for the sake of the next generations. It would cost nothing compared to all the billions stolen by the financial serious managers and acclaimed clever investors of the so called* “free market that will self regulates”…

Let’s nationalize The Economist!

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And as a light “go back to school and do your assignments” punishment for each editorial writer of The Econcomist of the last decade, have them to write an essay on: where has the money gone and why financial (unproductive) real economy diverting investments deserve more money then… say… the UN World Food Programme (or just simple SMBs support if that’s too painful for their pen) for example.

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Read on their leader:
“I want your money. No government bail-out of the banking system was ever going to be pretty. This one deserves support…”

This is so… how can I say, mmhh… Unexpected!

Damn, how can anyone take these guys for serious. Will they ever learn something?
And we, the “liberals/green/progressives” are the ones that are not serious?


* you know the saying: “privatize profits, share losses”, don’t you?

J’ai encore seize ans…

Je m’approche doucement de mon petit garçon, il dort dans son lit.

Je lui parle doucement, en lui caressant le dos. Au bout de quelques secondes, il se redresse et s’approche à genou pour que je le prenne dans mes bras. Il se love contre moi et cette sensation qu’il s’abandonne sur moi me réchauffe. J’attrape ses pantoufles et je descends doucement les escaliers. Une fois en bas, je m’approche de la fenêtre, et je me tourne pour que, toujours la tête appuyée sur mon épaule, il puisse voir la rangée de jeunes frênes en face. L’heure à laquelle je le réveille est celle à laquelle ces temps-ci un groupe d’écureuils traverse de manière un peu folle les branches de ces arbres pour rejoindre l’énorme sycomore juste en face de la maison.

Ces instants, la multiplication de ces instants quotidiens est un don précieux.

Je me sens privilégié et cet apaisement que me procurent ces instants, je les transmets, je les diffuse à mon enfant quand il est contre moi, quand il cherche ma chaleur dans la fraîcheur de la maison après avoir quitté le cocon de son lit.

Je n’arrive pas à ne pas faire un parallèle horrible entre les tensions affectives vécues ces derniers jours, ces dernières heures, et le double regards, le double standard avec lequel j’ai joué ces derniers jours avec la vie des loirs et des écureuils :

Voilà dix jours que je suis à l’affût dans la maison, de 9 heures du soir à 8 heures du matin, éliminant méthodiquement, violemment, la douzaine de loirs qui à fait de ma laine de chanvre un refuge pour l’hiver. Je tue systématiquement et avec mauvaise conscience ces petits rongeurs improprement considérés comme des parasites, en prenant soin de cacher ce massacre à mon enfant, et en même temps, tous les matins, après avoir par exemple hâtivement ramassé le corps ensanglanté du loir que je viens d’abattre en me réveillant, je suis heureux de montrer à mon enfant le spectacle de ces écureuils qui s’ébattent en sautant et en grimpant dans l’arbre en face.

J’ai tué ce que j’avais d’un côté, en m’émerveillant de ce que je voyais en face. C’est donc ça la vie ?

Dans la tourmente qui m’agite, j’ai expliqué une fois encore à sa mère ce que j’appelle le syndrome de Mireille l’abeille* et elle m’a répondu que les hommes sont aussi comme ça. Elle me demande de faire attention à ça. Et je ne veux pas l’entendre. je ne veux pas l’entendre parce que ces événements me renvoient à mon adolescence et jusqu’à ma vie de jeune « adulte ». Vingt ans après mes seize ans, le décalage entre le discours et la réalité des actes de ces filles qui m’ont brisé le cœur, me blessent toujours autant. Pendant vingt ans, j’ai appris à gérer ces tensions, cette douleur, cette incompréhension, et pour y faire face, pour me protéger, je suis devenu exigeant, trop exigeant. J’ai petit à petit construit un système, des valeurs, sur ces dires, et plus je fais face à leurs contradictions, plus je suis exigeant, parfait, à la hauteur.

Oui, c’est prétentieux, mais ce n’est en réalité qu’une stratégie de survie, qu’une protection. J’ai toujours seize ans, et j’entends encore la fille dont je suis amoureux me raconter ses déboires avec les garçons stupides et inconséquents dont elle s’entiche encore et encore, au point de devoir avorter, parce qu’il n’y a que moi pour lui accorder autant d’écoute, alors que je ravale ma souffrance. Et j’entends encore les autres filles, plus tard, les copines, pleurer les unes sur les autres sur la façon dont les garçons les traitent, les maltraitent, les baisent comme ils se masturbent : pour voir celui qui va le plus loin, celui qui va le plus vite, celui qui s’en fait le plus… Les filles ne sont que les objets de leurs fantasmes adolescents, maladroits, égoïstes. Ils ont peur de l’inconnue que représentent les corps de ces autres, et la seule façon qu’ils ont trouvés d’y faire face, c’est d’en jouer, de les affronter, de les maîtriser, de les contraindre, de les salir.

Quand ma fille dont les émois adolescents deviennent de plus en fort, de plus en plus urgent, me parle des garçons qui ne la voient pas, je lui dis qu’il ne faut pas passer sa vie à regretter de ne pas avoir osé, et qu’il faut faire face, s’armer de toute sa fragilité, de toute son angoisse, avoir la force d’aller voir le garçon désiré et de lui parler. Si c’est le bon, si vraiment c’est celui-là qui doit avoir le droit de te toucher, alors il saura quoi répondre, il saura te rassurer, te respecter, te parler et peut-être t’aimer.
Quand elle est revenue du collège pour la première fois en me disant « je suis allé lui parler » j’ai été tellement fier de son courage, car malgré la peur d’être ridicule, elle a préféré affronter son désir plutôt que de se lamenter sur son sort et s’épancher sans fin sur les autres, et je sais que c’est un atout de plus pour survivre toute sa vie, car même ceux qui se prétendent adultes aujourd’hui se rient comme les adolescents de celui ou de celle qui s’ouvre à eux.

Pour l’adolescent que j’étais, le corps désiré d’une fille aimée, c’était la vie tout entière qui se jouait dans un regard, dans un désir, dans un espoir. Et quand ce corps se donnaient à meurtrir ailleurs, c’était la haine qui prenait le dessus. J’ai donc haï. Encore haï, vingt ans j’ai haï les hommes inconscients, les pères absents, les prédateurs… L’homme que j’ai refusé d’être. J’ai cherché à être double, homme qui fusionne avec le corps de l’autre, qui s’y fond, à être féminin et masculin. Pas celui qui possède, celui qui veut être l’alter. Celui qui sait prendre le temps de sentir le temps, qui comprend les écoulements, qui sait goûter, désirer et faire désirer. J’ai voulu être le tout parfait, celui qui écoute, celui qui protège, celui qui prend comme celui qui respecte, celui qui aime, celui qui fait face, celui qui… Celui dont elles parlaient toutes, mais qu’au fond elles ne voulaient pas. J’ai voulu être, et je sais aujourd’hui être cet homme. Je sais aussi être le père « exemplaire » qui va avec.

Il m’est arrivé par défi parfois, dans une soirée par exemple, de m’assurer que chacune des femmes soit admirative : je me suis occupé des enfants, j’ai fait la cuisine, j’ai fait la vaisselle, j’ai rangé, j’ai été prévenant, attentif, sympa, pas collant, léger, je me suis intéressé à leur travail, à leurs discussions, même, à leur mec, j’ai été souriant, parfait. Pas pour les attirer, non, pour les mettre face à leur contradiction : regarde ce mec qui fait tout ce que tu prétends vouloir en te lamentant avec tes copines et tu vas rentrer chez toi tout à l’heure avec un autre imbécile qui a passé sa soirée à picoler en fantasmant sur une jeune femme, et qui rentré à la maison ira se coucher sans même jeter un œil aux enfants qui dorment et se soulagera dans toi avant de se retourner et de s’endormir, comme un porc, ça te fait pas mal ? T’as pas l’impression d’avoir raté quelque chose dans ta vie ? Qui va se lever pour faire le bib, ou changer la couche, qui va faire la vaisselle après le repas bien arrosé et passer un coup d’éponge sur la table pour que demain matin le réveil ne soit pas dégoûtant, qui va prendre le temps de sentir, d’effleurer, de déguster chaque centimètre de ta peau pour jouir de ton désir qui monte, qui va embrasser à ton rythme ton sexe devenu fontaine, qui va être l’homme que tu guideras en toi et qui sentira chacun de tes mouvements et de tes désirs, qui va être l’homme qui va te serrer tendrement contre lui pour te rassurer quand tout ton être se sera entièrement abandonné et se sentira apaisé mais peut-être un peu vulnérable, qui va aller aux réunions des parents d’élève, qui va regarder les cahiers pour vérifier les devoirs, qui va… Moi bien sûr.

J’ai toujours seize ans et ces vingt ans passés, je ne pourrai jamais les changer, je vivrai avec ce que j’ai raté, ce qui me fait mal, ce mal qui m’a été fait. C’est la faute à personne, c’est la mienne. Je devais décider qu’il en soit autrement, je devais simplement choisir ce que je voulais, et aller vers là où je voulais, et puis un jour, d’un coup, tout est devenu plus simple.

La douleur est toujours là, mais l’apaisement est arrivé, enfin, vingt ans après.

Je suis peut-être devenu Mireille l’abeille, et je n’ai pas voulu voir celle qui me regardait, et je n’ai eu d’yeux que pour l’autre. Double standard. J’ai tué ce que j’avais, en regardant émerveillé ailleurs. Oui, c’est donc ça la vie ! C’est à vomir.

Mais je n’ai plus seize ans, et je décide seul de ce que je veux et de ce que je ne veux plus.

Mes enfants sont merveilleux et je veux simplement être là pour eux, je veux être le père que je n’ai pas eu. Je prends ce temps-là pour eux, et c’est à eux que je pense tout le temps. Nos agitations d’adultes, nos amours et nos désespoirs ne sont que la suite de nos amours adolescentes, maladroites, imparfaites, j’ai aujourd’hui la certitude que cet horizon fini est dépassable. C’est même facile. Je ne veux plus être parfait, je suis moi, le fruit doux amer de cette histoire, et ce fruit est mûr, il est savoureux, il est toujours aussi fragile, comme aux premiers jours, et je prends soins de semer encore et encore des graines de cette ardeur fragile.

Mon petit enfant, que les autres parents autour de moi ont tendance à considérer avec si ce n’est du dégoût, au moins de la distance parce que trop émotif, pas assez bien pour leur enfant, comme un handicapé, parce qu’il est tout simplement ultra sensible et d’une intelligence époustouflante, sentant nos émois d’adultes et les enjeux que nos amours impossibles mettent en jeux, dit à sa mère qu’il veut un petit frère ou une petite sœur comme s’il nous autorisait à reconstruire quelque chose ailleurs, pour notre bonheur, ce que nous avions décidé de ne plus faire quand nous étions ensemble, et ce que nous pensions ne plus faire dans nos vies maintenant séparées. Sa mère lui dit donc qu’elle, elle ne veut plus, mais qu’il peut demander à son père (même si elle n’est pas d’accord), il dit alors « je vais en parler à papa ». Moi je ne voulais plus d’autres enfants, enfin, je ne sais pas. Ce qui est sûr, c’est qu’il va me demander ce qu’il s’est passé pendant les quelques jours de cette Bérézina qu’il n’aura pas vue mais qu’il sentira dans mon souffle, et je vais lui répondre, le coeur en hiver : « tu sais, il y avait une fille avec qui…… Mais elle vient de me filer entre les doigts — je vais ravaler ma douleur, penser à tout le mal que j’ai fait, et continuer : mais ce n’est pas grave, c’est la vie ». Je sais qu’il va être fâché, mais je suis sûr qu’il ne m’en voudra pas et qu’il me dira : « tu sais papa, je t’aime ». Et presque tout disparaîtra d’un coup : Mireille l’abeille, les ratés l’amertume et le temps qui nous file entre les doigts.

Je n’ai plus seize ans, mais vingt ans de plus, et c’est très bien comme ça.


* : « C’est le syndrome « Mireille l’abeille » qui se rejoue indéfiniment dans nos vies, depuis la cours de récré : les filles se lamentent sur « les mecs », qui sont bêtes et insensibles, tout en « flashants » sur les boeufs, leurs apparences et leurs muscles/mobs et plus tard leurs voitures etc. et qui vont se servir d’elles juste pour se mettre en valeur, tandis que les mecs « gentils », ouverts, à l’écoute, mais pas canons vont être au rancart pendant la moitié de leur vie, voir plus, les éternels copains qui écoutent, un vivier d’amoureux transis… Tu te souviens ? »

J’appelle cela le syndrome « Mireille l’abeille » parce que dans les histoires d’Antoon Krings, Mireille sait parfaitement bien au fond d’elle même que Siméon le Papillon est amoureux d’elle, et elle feint de l’ignorer, elle en fait même son confident, elle lui demande des choses ambiguës qui n’ont de cesse de lui faire du mal parce qu’il est timide et qu’il n’ose pas se déclarer. Cela ressemble en fait à un comportement pervers, et c’est selon moi immoral, injuste et indigne d’être raconté à des enfants sans leur faire remarquer ce problème …

Fête de la Conf’, Services Publics en Ardèche, pouvoir d’achat…

Samedi c’était la fête de la Confédération Paysanne de l’Ardèche, à Sainte Eulalie.

Je n’ai pas pu m’empêcher d’aller y faire un tour, c’est plein de copains, et outre les gens intelligents et sympas que l’on peut y rencontrer, j’ai glané çà et là quelques petites choses qui me remontent le moral (qui va bien pourtant). Au moment de repartir, je suis retourné ramasser quelques bouts de papier d’une idée bêtement géniale :

Ben oui, ça fait des mois que certains ardéchois se sont mis à arborer une affiche ridicule à l’arrière de leur véhicule, et ce à l’initiative du Conseil Général de l’Ardèche, rien que ça !

Outre le côté pestilentiel fondamentalement réactionnaire de cette revendication identitaro-localo-pseudo…traditionaliste (?) digne des commentaires de comptoir d’un retour de partie de chasse bien arrosée, il m’était apparu à moi aussi totalement obscène que l’on arbore fièrement cette ineptie alors que l’on n’est pas capable de se mobiliser pour défendre, citoyen, ses services publics, pour ne citer QUE cet exemple.

Et d’ailleurs, puisqu’on y ait, et que je vais démissionner dans quelques jours, il y a quelques semaines, j’étais une fois de plus convié, en tant que président d’une association pour l’école publique, à une nouvelle réunion concernant les services de transports publics pour les écoles primaires du plateau ardéchois, et je n’ai pas été « déçu » en matière de spectacle : si les élus de ce département étaient aussi prompts à défendre les services publics, notamment pour les écoles primaires publiques (héhé, cherchez l’erreur), qu’ils le sont pour faire du chauvinisme et s’auto-congratuler, on se sentirait tout de même plus rassuré… Mais voir main dans la main des élus dits « de gauche » (le VP du département chargé des transports scolaires pour ne pas le citer) et de l’UMP (le conseiller général par exemple) vous expliquer calmement que vous n’aurez pas droit à un transport scolaire pour les enfants parce qu’il n’y pas le quota age/nombre sur la ligne, puis ensuite discuter le bout de gras avec le conseiller général sur qui va avoir droit au ramassage à telle ou telle ferme et qui va y aller à pied, alors que je réclamais en vain, à voix haute et distincte, régulièrement, une copie de la liste déjà préparée à l’avance avec les critères inscrits pour chaque enfant et que l’on me regardait sans daigner me répondre…

Triste spectacle C’est d’autant plus dégoûtant que l’année précédente, nous avions déjà eu à subir ce même mépris lors de la suppression d’une ligne de transport pour les mêmes écoles, j’avais d’ailleurs exposé cette question et quelques autres, notamment sur la responsabilité des élus, lors d’un débat public sur le thème « Les services publics sont-ils solubles dans la mondialisation ? » où intervenaient Gilles Balbastre et Christian Tran au Festival Résistance 2007.

Pour poursuivre, j’avais vu le même vice-président, chargé des transports du département quelques jours plus tôt littéralement se donner en spectacle avec son imper « département de l’Ardèche » à la buvette du festival de la Chabriole à Saint Michel de Chabrianou, avant le concert des Têtes Raides. Il m’avait reconnu du coin de l’oeil et n’arrivait sans doute pas à « me remettre » alors que ma tête devait lui dire quelque chose, et pour cause : je l’avais déjà un peu bousculé au micro avec ses petits copains lors du débat sur les services publics qui avait suivi la première du film « Le temps de l’Urgence » de Christian Tran, à Aubenas, toujours à propos des services publics de transport sur le plateau ardéchois…

Du coup, je vous fais profiter aussi de cette affichette détournée, et si vous êtes ardéchois et que vous voulez défendre les services publics, téléchargez-la et affichez-la, fièrement, celle-ci…

Le service public en 07, moi j’y tiens…


Par contre le type qui tenait le stand de la CGT à la fête de la conf ‘, et que j’avais déjà rencontré lors de réunions pour la défense des services publics en Ardèche, au collectif de Privas je crois, a voulu me faire signer une de ces pétitions dont la CGT a le secret sur « l’augmentation des salaires et du pouvoir d’achat »… Mal tombé le gars…

Ben oui, parce que si je me bats sur le plateau depuis mon installation pour qu’il y ait des débats et une mobilisation pour le service public, que je suis pour une amélioration des salaires et contre les contrats de précarisation, je suis aussi un « petit patron », j’ai déjà évoqué largement ce sujet ici et notamment (d’ailleurs il ne connaissait pas le film « Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient frappés »)…

Bref, les pétitions de base qui n’engagent à rien d’autre qu’à meugler contre les patrons/sarko/lekapital et à demander plus de sous pour dépenser plus, sans rentrer dans le moindre début de commencement d’une explication sur le système, ça a plutôt le don d’être énervant.

Non pas que je ne veuille pas que le pouvoir d’achat ou les salaires augmentent, ou que je vive dans une tour d’ivoire en contemplant le peuple criant famine, mais plutôt parce qu’en tant que « petit patron », je pourrai en dire long sur les raisons qui m’empêchent moi de garder mes salariés en CDI et de les augmenter, et parmi ces raisons, l’esprit consumériste du « plus de pouvoir d’achat dans mon caddie de supermarché » y est pour beaucoup… Les consommateurs (en cela incités par les grands groupes et la grande distribution, évidement) jouent un rôle primordial lors de leurs comportements d’achat dans la mécanique qui à l’autre bout du cycle font qu’eux-mêmes se retrouvent fragilisés, pressurés, licenciés. Ils veulent plus, hors saison, moins cher, tout de suite…

Dans les classes moyennes, il y a une majorité de cons-sommateurs qui veulent plus pour consommer plus, tous simplement. Et ceux-là tirent l’ensemble vers le bas. Ben oui, si vous voulez que la mayonnaise, l’huile, les œufs, les cornichons le pain etc. coûtent moins cher dans une grande surface, croyez-vous que ce soit sur sa marge que celle-ci va faire un effort ? La chaîne de pression remonte donc ainsi en chaîne sur les producteurs, et les sous-traitants : et ce sont eux qui doivent travailler et produire plus à vil prix pour que le prix baisse (pas tant que ça en plus) pendant que la grande distribution se goinfre et que les productions finissent par se barrer à l’autre bout du monde…

Consommer beaucoup, beaucoup, beaucoup moins pour consommer vraiment mieux, c’est un combat, quotidien, et ce n’est vraiment pas facile tous les jours. Surtout quand on à pas les sous justement. Et d’ailleurs, c’est souvent les gens qui n’ont pas les sous qui font le plus d’efforts. Cherchez l’erreur.

Pour conclure avec le sourire, une image qui m’a fait beaucoup rire et que j’avais trouvé dans le calendrier 2006 de la Conf , je me fais une joie de la partager avec vous (et pardon pour les droits d’auteurs) :

CNR etc.

Bon, contrairement à ce que l’on pourrait croire en lisant ce site, et ceux qui connaissent mes engagements personnels réels concernant le personnage vous diraient que je ne « fais pourtant pas dans la dentelle », je ne suis pas d’un anti-sarkozisme primaire : on a le président que l’on mérite (en tant que société). Donc je ne peux pas adhérer comme ça tout simplement à une démarche qui fait de « stop sarko » son (ou un de ses) leitmotiv.

Mais effectivement, on l’attend depuis longtemps, le sursaut républicain ! Serait-ce enfin le bon ?

Allez lire l’appel, sur la page de l’autoproclamé « Conseil National de la Résistance. » 2008…

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Après, vous ferez bien ce que vous voudrez… Mais au moins, l’info circule…

Rompre

Voler son appareil, ses négatifs ou sa carte mémoire à un photographe, c’est sans doute pour lui aussi douloureux, aussi intrusif dans son intimité que de voler un manuscrit à un écrivain… Enfin, je me l’imagine. Enfin, je ne sais pas. Pas l’intimité de choses que l’on voudrait ne pas montrer, mais plutôt l’intrusion, la destruction ou la punition privation gratuite de quelque chose de soi que l’on cultive et cherche à préserver.

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Je ne suis ni photographe ni écrivain… Mais je crois que je comprends.

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Depuis mes seize ans, j’ai toujours un appareil photo pas loin de moi, et depuis que j’ai photographié des plagistes sur la plage de Sète, ou modestement contribué aux compétences photographiques des étudiants de mon école d’architecture, un appareil ne me quitte plus.

Mais vraiment plus du tout.

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J’ai aujourd’hui, en bon « écolo de merde* », délaissé l’argentique pour le numérique (très modeste), mais cette envie irrésistible de fixer, capter, voler, observer, examiner, savourer, surprendre, témoigner, restituer, interpréter des instants et des lieux dont on a l’impression qu’ils ne seront plus jamais les mêmes et dont on veut s’approprier, ou créer, une trace ; cette envie je l’ai là dans mes yeux et dans ma tête, au bout de mes doigts, tout le temps…

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Et quand j’écris tout le temps, c’est tout le temps, jusqu’à rendre les autres dingues.

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Aussi, je comprends le désarroi, la tristesse de Phil.

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Voilà, noter une bafouille pour un ami qui comme moi pleure comme enfant, qui m’a témoigné son attention, me paraît être une bonne raison de rompre un silence douloureux.

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Tiens, Phil,en grattant dans mes ruines il y a 15 jours, j’ai trouvé la réponse à ta question, tu penses si j’ai pensé à faire une photo rien que pour toi :

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Merci à, et pour, Philippe.

* Petit clin d’œil à la FNSEA.

Discours de campagne

Le 20 mars, un ami américain apparemment très ému m’invite à écouter le discours de Barack Obama « A More Perfect Union » tenu je crois, le 18 mars à Philadelphie.

Malgré le petit échange que j’ai eu avec Philippe sur le sujet, ma position n’a pas changé : Barack Obama est le fruit d’un système, et s’il croit ce qu’il dit et souhaite vraiment le mettre en œuvre, son accession à la Maison Blanche provoquerait un séisme politique sans précédent dans l’histoire des états unis. Mais l’omniprésence de dieu, la certitude que seuls les États-Unis sont un vrai pays démocratique où tout est possible (merci pour nous), et la réutilisation du mythe des pères fondateurs me font plus que douter du devenir et des fondamentaux de cette entreprise.

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Mais pour le moment, au-delà du scepticisme qui m’habite, je me sens obligé de saluer et de savourer la qualité de l’orateur et surtout sa capacité à mettre des mots sur les attentes d’un peuple et des communautés qui le composent, à vouloir passer à l’étape suivante de son histoire.

Sur la nécessité de se regarder en face et d’assumer sa propre histoire, et en particulier ses périodes les plus sombres, sur l’ampleur des défis sociaux, économiques et environnementaux, auxquels ils indispensable de s’atteler immédiatement, sur la nécessité de retrouver un véritable fonctionnement démocratique débarrassée des lobbies… Sur tous ces points, l’amplitude et la force des positions de Barack Obama sont sans équivalents et offrent un espoir immense.

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Et pour un français qui écoute atterré les discours de son président, l’amertume est au moindre tournant de chapitre : Les discours messianiques et grotesques, dignes d’un bonimenteur à gourmette/rolex dorée mais indigne d’un président n’en sont que plus pitoyables.

Souvenons nous que notre bouffon en costard qui s’est senti obligé d’aller sermonner la planète à l’ONU, en disant qu’il fallait la sauver, ne s’est pas privé de nous dire que nous étions des feignants, que les enfants de nos colonies étaient malvenus chez nous, que les Africains n’étaient que des paresseux sans Histoire, et que malgré les grands engagements de façade, l’environnement n’est finalement qu’un sujet d’activité d’éveil.

J’aimerais qu’il l’entende, ce discours. Malheureusement, je doute même que ce président ne soit ne serait-ce que capable de l’écouter en version originale : « Sarko l’Américain » n’est pas capable de commander ses hamburgers dans un fast food sans traducteur assermenté… À défaut d’y puiser des convictions, Sarkozy, et ne parlons pas de sa plume infâme, y trouverait au moins une leçon, un modèle de stature et de réalisme qui nous manque tellement.

Nous attendons encore celui ou celle qui s’adressera à nous comme à des citoyens, et qui regardera notre passé en face, nos colonisations et décolonisations, nos relations tumultueuses avec le Maghreb et en particulier l’Algérie, qui se débarrassera des camps et des partisans, et qui lancera les investissements nécessaires pour faire face aux enjeux énergétiques, environnementaux, éducatifs, de recherche, culturels et sociaux…

Vu le paysage politique français, on va attendre longtemps…

Afrique

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Est-ce la langueur du « Hallelujah » interprété par Jeff Buckley qui m’accompagne depuis le petit matin ? Est-ce l’idée de reprendre le voyage alors qu’à ma fenêtre un voile blanc recouvre la campagne bavaroise ? Est-ce le parfum doucereux des fondants au chocolat qui s’échappent du four, que j’ai fait ce matin pour remercier mes hôtes de leur accueil si amical… Peut-être est-ce la mélancolie qui précède la joie de retrouver mes « proches » après une trop longue absence… Peut-être tout ça à la fois.

Après près de deux semaines de frénésie traductrice, continue, insensée, les travaux transmis en flux tendus s’ajoutant sans cesse les uns aux autres, voilà un peu de calme, et donc, un peu de temps pour laisser les émotions revenir à leur juste place.

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Hier déjà, un mail d’un compatriote Ivoirien qui me remerciait de publier les émissions de Rendez-vous avec X sur mon site, avait comme déchiré le bloc de nerfs qui me figeait sur mon siège. Une occasion pour moi de lui dire en quelques mots toute la tristesse que me procurent les paroles infâmes et tellement malhonnêtes de notre président et de sa sinistre, indigne plume, à propos de l’Afrique.

Puis, un autre mail est venu m’apprendre que mon parrain, Robert C., Bob, était décédé d’un cancer il y a quelques jours. Je suis profondément touché par la mort d’un humain. Cet instant qu’il pressent venir inéluctablement mérite, quelle que fût sa vie, une pensée pour le petit d’homme qu’il a été à sa naissance et cette même fragilité qu’il a retrouvées à cet instant-là.

Sa mort « prématurée » refermera définitivement pour moi l’énigme de ce gros nounours qui me faisait sauter sur ces genoux et me chatouillait à mourir, les dimanches entre blancs de Yaoundé. Bob était mon parrain. Je l’avais choisi parce que j’aimais ce bonhomme et son grand sourire, sa bonne humeur dominicale… J’étais un enfant.

Une énigme parce que là se trouve l’un des nœuds de mon histoire de français africain : Ces hommes et ces femmes qui me traitaient moi, leur enfant, comme un roi, alors qu’ils acceptaient, supportaient et participaient, bon gré ou malgré, à l’infamie qui faisait qu’à quelques mètres de la piscine où je m’ébattais insouciant, mes frères et sœurs enfants africains s’éteignaient misérablement dans le dénuement, la misère, la maladie, l’indifférence.

La découverte il y a quelques années des livres de l’association Survie, notamment « le Dossier noir n°14, Le silence de la forêt : réseaux, mafias et filiales bois au Cameroun », a donné encore plus de relief à cette énigme, Bob y étant directement mis en cause.

Toujours est-il que ce matin, après avoir suivi de loin les terribles événements qui secouent le Cameroun, incapable de m’exprimer sur ce qui me touche pourtant au plus profond, j’ai lu un très bel article qui m’a… Bouleversé :

Où est le “Centre” de l’Afrique ?

Bouleversé parce que c’est bien là encore une fois un démenti — mais en est-il besoin ? — aux discours indignes sur l’absence d’histoire africaine, d’épaisseur, d’existence, que cette caricature de « tchatcheur » du sentier qui est nous sert de président est allé asséner à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.

Tenir de tels propos dans une université africaine, qui plus est qui porte ce nom, c’est soit une triple erreur, soit comme je le crois, un signe fort du mépris et de déni que porte la nouvelle droite décomplexée (et les élites politiques françaises de manière générale) à l’égard de la légitime fierté des Africains vis-à-vis de leur histoire. C’est comme un signal dont le message serait : « De toute façon, vous n’êtes que des nègres incapables… ». C’est Pétain s’adressant aux colonies, c’est Baudoin déniant avec mépris la légitimité de Lumumba à s’adresser à lui d’égal à égal… Et nous sommes pourtant en 2008.

Comment le président de la République française peut-il tomber aussi bas, être aussi minable, ignorant, indécent

Il n’est pas d’autre mot que la honte, pour décrire ce que j’ai ressenti quand adolescent j’ai compris le rôle de la France et de mes compatriotes français dans l’état de l’Afrique. Cette honte n’a fait que grandir au fur et à mesure que je mesurais l’ampleur de ce que l’on appelle la Françafrique.

Cette honte a atteint son paroxysme à deux reprises au cours des derniers mois :

La première fois a été le soir du résultat des élections présidentielles françaises, lors du discours qui pour moi marque la véritable rupture de N. Sarkozy : tenir un discours qui se veut sur certains points rassurant et qui, en deuxième lecture, en creux porte et décrit en détail la prolongation désastreuse à venir des mêmes ignominies.

La deuxième fois a été à la lecture du discours à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. La « décomplexion » de cette droite n’a d’égale que son ignorance, ou sa mauvaise foi.

Il y eut bien sûr d’autres moments où j’ai eu envie de hurler, par exemple lors du traitement médiatique de l’affaire « Arche de Zoé », où plus récemment encore l’attitude de la France lors des événements récents au Tchad.

La Françafrique, c’est fini ? Vraiment ?

J’ai honte de mon pays, j’ai honte de la nationalité de ma carte d’identité.

Plus le temps passe et plus ma honte se transforme en effroi.

maj le 6 mars 2008