La France qui travaille, justement…

J’ai eu de nouveau l’audace d’aller bafouiller ça sur le répondeur :

« José Bové ? Mais est-ce bien sérieux ? »

« Pourquoi pas revenir au Moyen-âge tant que vous y êtes ? »

Eh oui, il y a un discours assez méprisant, de la part des médias et des acteurs économiques ou politiques invités à s’exprimer sur les comités dits antilibéraux. Et dès que l’on approche les milieux professionnels, les PME, les TPE, les indépendants, les professions libérales, les artisans et les commerçants, ce discours méprisant devient parfois totalement irréaliste [ surréaliste ? Fallacieux ! ].

J’avais déjà laissé un message dans ce sens sur le répondeur, j’espère que vous allez diffuser celui-ci s’il est audible.

Le véritable projet de société qui est sous-tendu dans les valeurs portées par les comités antilibéraux, avec aujourd’hui José Bové comme porte-parole, n’est pas cette caricature de pseudo-communisme (j’ai bien dit pseudo) d’un autre âge bien sûr qu’ils ont de fortes affinités à gauche ou à l’extrême gauche, puisqu’ils veulent remettre l’humain et la justice sociale au cœur de la société. Mais si les membres de ces comités n’étaient réduits qu’à cette proximité de valeurs, comme on l’entend et on le lit ici où là, ils auraient rejoint depuis longtemps les partis comme le PC, la LCR ou Lutte Ouvrière.

Non, les gens qui s’investissent dans ce mouvement veulent justement sortir des clans et remettre à plat certains fondamentaux de la société, des valeurs qui nous animent quotidiennement. Alors, je sais bien que l’on lit ici ou là qu’il faut « bouffer du patron », mais il faut aller au-delà de cela.

Il y a beaucoup de propositions discutées, et parmi certaines je voudrais revenir, si vous le permettez sur quelque chose qui me paraît très important surtout quand on se sert toujours des arguments dits économiques pour tirer toute la société vers le bas : En quoi cela devrait-il particulièrement, selon moi, intéresser les PME, les TPE, les indépendants, les artisans, les commerçants, etc. Ainsi que les agriculteurs et les élus locaux ?

C’est que l’un des points clés, l’un des éléments fondamentaux au coeur de ce projet de société, c’est de redonner au local sa place fondamentale. C’est de faire en sorte, pour des raisons sociales comme écologiques que les circuits de production et de consommation, soient les plus courts possibles.

Ça veut dire par exemple que pour se nourrir, il faut commencer par le local, par son voisin paysan, par son voisin artisan… En leur payant un juste prix pour leur permettre de vivre de leur travail.

Ça veut dire par exemple consommer des produits qui au lieu d’être fabriqué par des enfants en Asie dans des conditions abominables, seront fabriqués en France par exemple, par des PME et dans des conditions respectueuses des travailleurs et de l’environnement.

Et ça ne serait pas forcément plus cher puisque les délocalisations, « grâce » à l’économie du tout pétrole, ont pour principale raison l’augmentation des marges pratiquées par notamment les réseaux de la grande distribution, et pas simplement le coût du travail comme certains le martèlent dans les médias.

Cette logique n’est pas raciste ou xénophobe, en référence à un certain parti qui prône d’autres valeurs qui n’ont rien à voir, et avec lequel certains observateurs tendancieux s’empressent de faire l’amalgame. Tout cela n’est juste qu’une question de bon sens.

Parmi les réformes fondamentales pour ce projet de société, on trouve aussi la réforme des marchés publics et la réforme de la sous-traitance : ces deux réformes sont le véritable bol d’air dont les PME, les sociétés de service et les artisans ont justement besoin (et qu’on peut opposer au bol d’air vicié de M Parisot), Pourquoi ?

Parce que ces réformes visent notamment à casser la logique du moins-disant, et à redonner un véritable statut aux salariés de ces petites entreprises, ce qui va forcément apaiser le cauchemar que vivent nombre de petits patrons, qui se retrouvent dans une position intenable à devoir presser comme des citrons leurs salariés (et eux-mêmes !) pour justement répondre à cette logique du moins-disant.

Bon d’accord y’a aussi des patrons voyous, je sais, mais y’a aussi des patrons qui voudraient dormir la nuit sur leurs deux oreilles, dans un monde véritablement plus juste. Et ceux-là, je m’adresse à eux, ils devraient sortir du bois et s’investir en tant que tels dans la campagne de José Bové.

Voilà, merci à toute l’équipe.