La répression du parti UPC, l’Union des Populations du Cameroun, est sans doute une des plaies les plus honteuses dans la mémoire de la Françafrique.
Entre le génocide dont parle François Xavier Vershave dans son livre « La Françafrique », et les quelques centaines de victimes reconnues du bout des lèvres par Mesmer et Delauney, comment savoir ? Comme toujours quand il s’agit de l’Afrique, la désinformation et le silence, institutionnalisés, permettent au temps d’effacer les traces, de brouiller les pistes.
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Extraits :
Jean-Martin Tchaptchet :
« On savait qu’un grand homme venait de disparaître, et que c’est un coup dur pour la résistance Camerounaise. »
« Lui, n’est intéressé, que par le combat pour le pouvoir. Il n’accepte aucune élection ! »
« Il y a eu la répression. Roland Pré est venu au Cameroun avec un programme : finir l’UPC en 6 mois ! »
Frank Garbely :
« La France en effet envoi un nouveau commissaire : Roland Pré. Les colons européens applaudissent ce choix, car Roland Pré va aussitôt s’attaquer à sa mission, liquider le mouvement d’opposition UPC. […] Contrairement à aujourd’hui, l’UPC de l’époque était un parti très puissant. Sous la présidence de Moumié, il volait de succès en succès, il était même devenu le plus grand parti du Cameroun. L’UPC comptait alors plus de 400 sections et chaque mois il s’en créait de nouvelles. »
Marthe Ekemeyoung Moumié :
« Roland Pré à fait une conférence, pour attaquer les UPCistes ; et Moumié a fait une contre conférence, pour démentir les choses que Roland Pré avait dites. Tout le monde a couru pour aller à la conférence. Les militaires étaient là, ils tiraient. Là c’est le commencement des émeutes. »
Frank Garbely :
« Le meeting du 25 mai 1955 se termine dans un bain de sang. Dans le seul quartier de New Bell, on dénombrera plus de mille morts. Commence une véritable chasse à l’homme, d’abord à Douala, puis dans tout le Cameroun. Partout, Roland Pré fait emprisonner les UPCistes, et les partisans de Moumié. Juillet 1955, l’UPC est interdite. Son fondateur, Miobé, passe à la clandestinité, le président Moumié s’enfuit à l’étranger. […] Finalement, le chef d’état de la guinée, le socialiste Sékou Touré le fait venir à Conakry. De là, Moumié combat avec succès, la puissance coloniale établie au Cameroun. C’est à l’ONU qu’il obtient son plus grand succès politique. Une majorité le soutient et réclame l’indépendance du Cameroun. Mais au même moment débarque au Cameroun un nouveau haut-commissaire : Pierre Messmer. »
La suite…
Jacques Vergès :
« Les prisons étaient des mouroirs où les gens étaient torturés, tués, nous étions en pleine illégalité. Il y a eu génocide, usage du Napalm contre des populations civiles. »
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Film à voir et à revoir, parce que ce n’est pas dans nos livres d’histoire !
Interview du réalisateur sur le site Royaume Bamoun
Images extraites du documentaire :
L’assassinat de Félix Moumié – L’Afrique sous contrôle
Un film de Franck Garbely
© 2005 Triluna Film AG / ARTE / TSR / Aïe Production SA
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Archive :
MPEG2 SD 1,5 Go, enregistrée sur ARTE, le 24 juillet 2006.
Note du 11 août 2006.
Cher messieurs,
J’apprécie cette aimable contribution à l’édification de l’histoire du Cameroun.Cependant,les informations que vous avez recueillies s’avèrent insuffisantes et nécessitent davantage des apports supplémentaires.Je suggèrerais aussi que vous nous parliez des autres évènements qui avaient eu lieu durant toute cette période.
C’est dans un convoi de patriotisme que je vous adresse ceci.
Merci et faites davantage.