Oxyures

J’avais décidé de mettre là quelques extraits écrits des « voeux » de Jacques Chirac. Finalement, je ne mettrai que quelques images qui sont plus parlantes :

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Dans la vie, ce qui est important, ce n’est pas ce que l’on dit, c’est ce que l’on fait. Il n’y a qu’a regarder autour de nous pour voir concrètement comment ça se passe… Poubelle donc.

Le « grand art », si tant est que l’on puisse appeler ça un art, de nos dirigeants et candidats à la dirigiature**, c’est de nous dire qu’ils ont compris ce que l’on veut tout en mettant tout en oeuvre pour faire exactement le contraire…

Et plus on est exigeant sur le résultat, plus ils répètent les mots qui comptent pour nous à tout bout de champ. Un exemple frappant cette année, c’est le couple de mots Services Publics.

Après nous avoir bassinés en nous disant que le service public était dépassé (qu’il fallait réduire), qu’il fallait réformer (privatiser), optimiser (supprimer le principe de péréquation), après nous avoir endormis avec notre modèle social « obsolète », comme nous sommes toujours attachés à nos valeurs, ils ont décidé de dire oui, tout en continuant à faire non.

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Bref, nous serions cons et arc-boutés sur nos valeurs (services publics, solidarité, justice, égalité, etc.) donc on va nous répéter les mots qui comptent pour nous, tout en continuant de tout détruire en se cachant derrière des traités européens signés par eux-mêmes. Et cerise sur le gâteau, on continue de se faire sermonner comme si nous étions anti-européens !

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Comme ça me fatigue au plus haut point de devoir répéter autrement les mêmes choses (ben oui les causes produisent les mêmes effets), je vais reprendre ce que j’avais écrit dans un commentaire sur un site Web après avoir entendu un discours de Jacques Chirac (un jour de crâmure** en banlieue) :

9 novembre 2005 : « Certains d’entre vous auront sans doute remarqué qu’il était visiblement particulièrement gênant pour le président de prononcer le mot « républicain » l’autre soir en s’exprimant* sur les événements.

Et pour cause, et c’est un simple constat, sa politique, comme celle de son prédécesseur (vous voyez, je ne m’encarte pas) n’a rien de républicaine. Encore là, ça allait, parce qu’ il pouvait parler de valeur républicaine en ne s’intéressant qu’à une seule de ses composantes : son bras armé. S’il s’était agi d’école, ou de santé, il aurait eu particulièrement mal à la gorge.

Tout un chacun peut constater que cette “valeur” est totalement tombée en désuétude : L’école laïque et républicaine est morte ou en passe d’être mise à mort.

La péréquation des ressources dans les domaines de l’aménagement du territoire, de la protection sociale, de la sécurité, de la santé et de l’éducation, valeurs fondamentales de l’état de droit républicain où tous les citoyens sont égaux en droits et en devoirs, ont été totalement abandonnés par la majorité des députés depuis de longues années.

D’ailleurs, le RPR n’existe plus, je pense que ça devait être intenable pour un groupement politique de porter cette revendication dans son nom alors que la politique qu’il mène, comme celle de ses prédécesseurs de droite comme de gauche depuis les années 70, va totalement à l’encontre de cette valeur, qu’il avait pourtant longtemps revendiquée en héritage de De Gaulle (qui doit se retourner dans sa tombe en voyant ce que ses fils spirituels font de la France).

* et j’ajouterai même, le dernier à avoir fait remarquer que « force devait rester à la loi » dans notre « république », c’était Mr Charles Pasqua lorsqu’il a fait abattre le forcené qui avait pris en otage des enfants dans une maternelle… Souvenez-vous.»

Je suis fatigué d’entendre constamment des gens comme Coppé, Sarkozy, Chirac, Royal, Le Pen, Deveidjian, Hollande, Strauss Kan, Fabius, De Villepin, Bayrou qui ne pensent pas un mot de ce qu’ils disent et qui ne s’intéressent qu’à leur prise de pouvoir. C’est à vomir. Ce qui reste incroyable dans ce contexte, c’est que personne ne croit un mot de ce que tous ces gens racontent, mais le bal continue.

Et je conclurai en interpellant ces oxyures :

Monsieur le Président, aucune des valeurs que vous avez défendues dans vos discours n’a été mise en oeuvre par vous-mêmes et vos différents gouvernements.

Jamais les Français n’ont eu autant de raisons d’avoir honte de vous et de vos agissements, et vos misérables simagrées devant les caméras ne dupent personne. Vous êtes le clown de la république et je vous mets au défi (vous et ceux de votre parti) de me faire taire en mettant concrètement en œuvre une politique conforme aux valeurs que vous prétendez avoir : celles de la République.

Aucun des candidats, de leurs valets, de leurs porte-voix et porte-drapeaux, n’a d’ambition pour la France autre que celle de son parti. Ils n’ont aucune vision, aucun courage, aucune conviction, aucune valeur.

Vous êtes tous incapables d’avancer sans des formules toutes faites prédigérées par des équipes de communicants.

Quel avenir allez-vous proposer aux hommes et aux femmes, aux enfants de ce pays, de l’Europe, si ce n’est des corrections et quelques mesures pour satisfaire telle ou telle classe, tel ou tel intérêt. Où est la capacité à définir et à mener une véritable vision d’avenir pour tous, où est la proposition pour un monde nouveau, un monde d’avenir ?

Là où les enjeux sont centrés sur l’avenir des Européens, dans un monde suffocant et implosant d’injustice, de misère, de pollution et de barbarie, vous ne proposez que des aménagements, des accompagnements, des pansements médiocres et sans lendemain.

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Lafayette aurait bien honte de vous voir galvauder le drapeau de ce pays.

**C’est la réponse de M. Mégot à Me Ségo