Compétitivité, croissance blah blah…

On les entend chroniquer le matin sur France Inter, toutes les heures sur toutes les grandes radios, sur LCI, sur BFM, au journal de 20 heures, sur les sites des grands candidats, partout, nous tenir la jambe à bêler leurs litanies apprises par cœur dans les bréviaires d’économie de « grandes écoles », sans jamais comprendre un mot de ce qu’ils racontent.

Comme ils s’entendent les uns les autres, comme en écho, à longueur de journée, forcément, ils finissent par croire que ce qu’ils disent veut dire quelque chose, même s’il n’y comprennent souvent rien. Des chroniqueurs, tribuns et autres éditorialistes dont la vacuité me laisse voix quand ils analysent (ou éclairent, tiens ça va mieux qu’analyse comme c’était avant sur ce site), chroniquent « l’information économique », les « tendances des marchés » et « la vie des entreprises »…

C’est hilarant (enfin, il y a de quoi rire un peu jaune mais bon), parce qu’ils sont là à nous expliquer ce que c’est que le management des winners et la dynamique de croissance pour la création d’emplois, la compétitivité, etc. alors qu’eux-mêmes n’ont pour la plupart jamais créé une entreprise (oui, là, en bas, tout en bas là, à partir de rien), ou ne serait-ce que leur propre emploi* !

Et avec force termes en vogue : Points, actifs, heures travaillées, entrepreneurs, exception française et autres idées reçues du même acabit, nous expliquent à nous, ceux qui bossent pour faire rentrer des dollars et des euros dans la balance commerciale du pays, qu’on est vraiment des cons et que l’on ne bosse pas assez… Je résume parce que sinon.

Là, dans les réactions à un article, il y en a un qui vient de la maison des trous d’air ** semble-t-il (je ne sais pas qui il est, ça n’a pas d’importance) tout content qui vient et qui commence à nous sortir les phrases qu’on entend partout, du genre :

« La compétitivité/attractivité est le premier ressort de la croissance économique, donc du progrès de l’emploi et du pouvoir d’achat. »

C’est du charabia d’oxyures, un classique du genre !

Je vous laisse aller décoder le missile dans le commentaire numéro 26

* Je ne parle pas des économistes, de ceux qui réfléchissent et analysent l’économie au sens large, mais des journaleux qui font bzzzz dans les oreilles de ceux qui bossent.

** Je devrais dire que Besoin d’air c’est plutôt la Maison des courants d’air, parce que de toute façon, tant qu’on ne bossera pas au tarif d’un enfant de 12 ans dans une lointaine province d’Asie, on sera toujours trop chers pour les « retenir »… Mais bon, c’est un autre débat.

PS : vous ne trouverez qu’une seule idée fondamentalement pertinente et innovante sur le site de la Maison des courants d’air, par un certain Charles Duclos, elle est là, et celle-là, elle ne risque pas d’être soutenue par le MEDEF !