Rendez-vous avec X : la guerre du Liban 2/3

Par Patrick Pesnot

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Émission diffusée sur France Inter le 30 avril 2005

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« Les rendez-vous avec Monsieur X » à retrouver depuis le 1er trimestre 2005 :
– En livre dans une
co-édition France Inter et en CD aux éditions Radio France.


Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

Le Liban va-t-il à nouveau basculer dans la violence ? Malgré la promesse des Syriens d’évacuer leurs troupes, malgré la volonté affirmée des Libanais d’en finir avec les poisons du passé, les ferments de division demeurent entre les différentes communautés confessionnelles. Et les derniers attentats sont venus le rappeler, même s’ils ont été vraisemblablement commis à l’initiative de l’envahissant voisin syrien.

La semaine passée, Monsieur X nous a raconté la genèse de la guerre civile qui a commencé à ensanglanter le Liban à partir de 1975… En dépit d’une prospérité économique trompeuse – trompeuse, car elle masquait de profondes inégalités – tout était en place pour que les Libanais se déchirent. Un système politique obsolète basé sur l’existence des communautés religieuses, institué par la France lors du mandat qu’elle a exercé sur le pays jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Un système devenu injuste car tenant compte d’un recensement effectué en 1932 et jamais révisé depuis… Alors que la population musulmane était devenue plus nombreuse que la population maronite et les clans chrétiens disposaient toujours de pouvoirs exorbitants. Et puis il y avait la question palestinienne… Tous ces réfugiés qui avaient afflué au Liban et qui en étaient venus à former un Etat dans l’Etat, Beyrouth étant désormais de fait leur capitale. Une présence exécrée par la plupart des Chrétiens.

Enfin, il y avait les voisins. La Syrie d’abord… Le président Hafez al-Assad, considérant que le Liban faisait traditionnellement partie de la Grande Syrie, était décidé à intervenir par tous les moyens dans les affaires libanaises. Ce que vont lui permettre les Chrétiens qui, mis en difficulté par les milices progressistes, l’appellent au secours en 1976. L’armée syrienne entre au Liban. Elle n’en sortira plus. Israël ensuite : la concentration des forces palestiniennes au Liban ne peut pas laisser l’Etat hébreu indifférent. Tel-Aviv multiplie les actions de commando et les incursions au Liban-Sud. Et soutient secrètement les Chrétiens qui sont pourtant officiellement alliés aux Syriens.

Fin 1976, la Guerre de deux ans se termine à l’initiative des pays arabes qui imposent l’envoi au Liban de la FAD, la Force arabe de Dissuasion, formée surtout d’éléments syriens. Une accalmie trompeuse dans un pays ruiné par la guerre civile. Car tous les acteurs du conflit n’ont pas baissé les armes.

Programmation musicale :

Clotaire K : Beyrouth écoeurée
album : Lebanese
(Noctu . 2003)

Ilhan Ersahin : Fly
album : Sahara Lounge
(Putumayo World Music . 2004)

Livres :

Samir Kassir
Histoire de Beyrouth, des origines à nos jours
éditeur : Ed. Fayard

Jonathan Randal
La guerre de mille ans : jusqu’au dernier chrétien, jusqu’au dernier marchand, la tragédie du Liban
éditeur : Grasset
parution : 1983

Samir Kassir
La Guerre du Liban : de la dissension nationale au conflit régional (1975-1982)
éditeur : Karthala
parution : 1994

Denise Ammoun
Histoire du Liban contemporain (tome 2) : 1943-1990
éditeur : Fayard
parution : 2004
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Med Intelligence

Rendez-vous avec X : l’holocauste, qui savait ? 2/2

Par Patrick Pesnot

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Émission diffusée sur France Inter le 26 mars 2005

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Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

Oui, ils savaient !… Je veux parler des principaux dirigeants politiques au pouvoir pendant la Seconde Guerre mondiale… Ils n’ignoraient rien du sort réservé aux Juifs des territoires occupés par les nazis. Et cela au moins depuis 1942. C’est à dire au moment où des informations précises et concordantes n’ont plus permis de douter. La Croix-Rouge, le Vatican savaient aussi… Alors pourquoi autant de silences ? Et surtout pourquoi rien n’a été fait pour empêcher que l’Holocauste ne se perpétue jusqu’à fin de la guerre ?

Mais était-il possible d’agir ? C’est essentiellement à cette question que se propose de répondre aujourd’hui Monsieur X.

Un rappel auparavant : derrière les réticences des Alliés à reconnaître que les nazis exterminaient systématiquement les Juifs des territoires occupés, il y avait un motif moins avouable : la peur que le III° Reich ne se débarrasse de ses Juifs en les envoyant chez eux. Ou bien encore en Palestine où la puissance mandataire, la Grande Bretagne, se refusait à les accueillir pour ne pas attiser la colère des Arabes.

Il est donc clair que la question juive n’était pas une priorité pour les Alliés qui entendait concentrer tous leurs efforts sur la conduite de la guerre.

Programmation musicale :

Julien Baer : Liberté chérie
album : « Cherchell »
(Polydor . 1999)

R.Lifshitz : A mame’s nign
album : « Les chants du ghetto de Varsovie »

Gonzales : C.M blues
album : Solo piano
(Universal . 2004)

Livres :

Fabrizio Calvi
Pacte avec le diable, les Etats Unis, la Shoah et les nazis
éditeur : Albin Michel

Richard Breitman
Secrets officiels
éditeur : Calmann Lévy
parution : 2005

David S. Wyman
L’abandon des juifs, les Américains et la solution finale
éditeur : Flammarion
parution : 1987

Rendez-vous avec X : l’holocauste, qui savait ? 1/2

Par Patrick Pesnot

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Émission diffusée sur France Inter le 19 mars 2005

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Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

Aussi étonnant que cela paraisse, tous les secrets de la Seconde Guerre mondiale n’ont pas encore été dévoilés… Et certains documents ne sont toujours pas déclassifiés. Il en est bien sûr ainsi en Russie où, malgré la fin de l’empire soviétique, certaines archives demeurent inaccessibles. Mais aux Etats-Unis aussi ! Et en 1998, le président Clinton a dû créer une commission spéciale, rassemblant des agents des principaux services secrets, afin d’ouvrir une partie des dossiers sur les crimes nazis. Une partie seulement… Quant à la Grande Bretagne, elle commence tout juste à permettre aux chercheurs de fouiller ses archives. Toutefois certains documents ne seront pas consultables avant 2018. Et en France, la DGSE, notre service de renseignement, garde toujours dans ses coffres des informations jugées sensibles.

Pourquoi cette chape de plomb ? Que faut-il encore cacher plus d’un demi-siècle après la fin de la guerre ? La première idée qui vient à l’esprit est que les anciens Alliés, tant à l’Est qu’à l’Ouest, n’ont guère envie que l’on mette à jour leurs compromissions avec des criminels de guerre, dans le cadre de la guerre froide. Mais ce n’est pas tout. Et alors qu’on vient de célébrer le soixantième anniversaire de la libération des camps d’extermination, deux questions reviennent, toujours aussi lancinantes : qui savait ? Et aurait-on pu agir pour mettre fin à l’holocauste ? Ce que les nazis nommaient hypocritement la « solution finale ».

Programmation musicale :

Rita Mitsouko : C’était un homme
album : « Cool frénésie »
(Delabel . 2000)

Sarah Gorby : Rivkele, di shabesdike
album : « Les inoubliables chants du ghetto »
(Arion . 1989)

Brad Mehldau / Cole Porter : From this moment on
album : « Live in Tokyo »
(Nonesuch . 2004)

Livres :

Stéphane Courtois et Adam Rayski (dirigé par)
Qui savait quoi? : l’extermination des juifs, 1941-1945
éditeur : La Découverte (Cahiers libres)
parution : 1987

Raymond Aron
Mémoires
éditeur : Robert Laffont
parution : 2003
revue

L’Histoire
André Kaspi

« Gerhart Riegnert, l’homme qu’on ne croyait pas »
N°118
parution : janvier 1989
par : André Kaspi

Rendez-vous avec X : l’affaire Louis Hazan

Par Patrick Pesnot

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Émission diffusée sur France Inter le 5 mars 2005

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Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

« Et si, pour une fois, je vous parlais d’un fait divers ? » m’a dit Monsieur X. Pourquoi pas… Toutefois, je devais m’y attendre, il ne s’agissait pas d’un fait divers comme les autres. Mais n’allons pas trop vite, comme dirait Monsieur X…

L’affaire remonte à 1975… Le rapt de la Saint Sylvestre, comme on l’a appelé. L’enlèvement, en pleine réunion d’état-major, de l’un des personnages les plus influents du show business, le P.-D.G. de Phonogram, filiale de Philips, Louis Hazan, l’éditeur et ami de Johnny Halliday, de Georges Brassens ou encore de Serge Gainsbourg. Les ravisseurs se manifestent assez rapidement et demandent une énorme rançon. Mais ils se font arrêter une semaine plus tard de façon assez stupide qui fait douter de leur professionnalisme. D’où toute une série de questions… S’agissait-il d’un vrai rapt ? Un rapt, comme il s’en commettait alors tant en Italie. Ou bien n’était-ce qu’un simulacre ? Une opération en trompe-l’œil destinée à escroquer Phonogram avec des complicités intérieures… Et, disons-le tout de suite, comme trop souvent, malheureusement, c’est la victime, Louis Hazan, qui ne tardera pas à être traité en suspect par la presse et les vrais coupables… Une attitude qui n’est pas trop étonnante, car elle permettait de jeter un rideau de fumée sur les véritables motivations des uns et des autres…

Enfin, que penser de l’obstination de la police et de la Justice à ne voir dans cette affaire qu’une opération purement crapuleuse ? Et à dissiper toutes les implications politiques, alors même que plusieurs des protagonistes étaient des extrémistes notoires ?… Aujourd’hui encore, cette affaire demeure mystérieuse. Dans un instant, Monsieur X tente d’y voir plus clair.

Programmation musicale :

Johnny Hallyday : Les coups

Carte de séjour : Douce France
album : Carte de séjour 2 1/2
(Barclay)

Orchestral Drama : Desolate Village
album : Night at the B Movies
(Mediamusic)

Livres :

Paul Barril
L’Enquête explosive
éditeur : Flammarion
parution : 2000

Frédéric Charpier
Génération Occident
éditeur : Seuil
parution : 2005

Rendez-vous avec X : 1974, l’invasion du Timor Oriental

Par Patrick Pesnot

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Émission diffusée sur France Inter le 26 février 2005

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Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

Selon la tradition, il s’agit d’un monstrueux crocodile qui, naviguant vers le sud, émergea peu à peu des eaux et se transforma en île. Les anciens expliquent ainsi la création de Timor, une des petites îles de la Sonde, située à quelques 500 kilomètres au nord de l’Australie. Un pays accidenté, tout en longueur, à peu près grand comme la Belgique, mais divisé en deux. A l’ouest le Timor indonésien. A l’est, le Timor-Oriental, indépendant depuis 2002, mais qui a été longtemps une colonie portugaise avant d’être envahi puis purement et simplement annexé par l’Indonésie pendant presque un quart de siècle… Et c’est justement de cette annexion dont Monsieur X veut parler aujourd’hui. Une période terrible pour ce petit pays de 800.000 habitants car on estime généralement que 200.000 Timorais ont payé de leur vie cette colonisation indonésienne. Un quart de la population, donc. Et certains ont pu parler sans exagérer de génocide… Pourquoi un tel massacre ? Pourquoi cette horreur a si longtemps été ignorée par l’opinion mondiale ? Une guerre oubliée menée au nom de quels intérêts ? Monsieur X essaie de répondre à ces questions… Et, au-tant le dire tout de suite, au Timor-Oriental comme dans beaucoup d’autres pays victimes de la violence, il flotte sur cette tragédie une forte odeur de pétrole.

Programmation musicale :

Norazia : Wau Bule
(9 Compactés)

Gentra Pasundan : Kucap-Kicup

Tosca : La Vendeuse des chaussures des femmes

Livres :

Christopher Hitchens
Les crimes de Monsieur Kissinger
éditeur : Editions Saint Simon
parution : 2001

Gabriel Defert
Timor Est, le génocide oublié
éditeur : L’Harmattan
parution : 1992

Frédéric Durand
Timor Lorosa’e, pays au carrefour de l’Asie et du Pacifique

Un atlas géo-historique
éditeur : Presses universitaires de Marne-la-Vallée
parution : 2002

Rendez-vous avec X : la fraction armée rouge 2/2

Par Patrick Pesnot

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Émission diffusée sur France Inter le 15 janvier 2005

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Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

On l’a appelé « l’automne allemand »… L’automne 1977. Jamais encore le terrorisme d’extrême gauche n’avait atteint un tel degré de violence Outre-Rhin… Et pourtant, depuis des années, nos voisins vivaient avec la menace terroriste malgré un renforcement considérable de l’appareil policier et de la législation. Et surtout malgré l’arrestation en 1972 des chefs historiques de la Fraction armée rouge, Andreas Baader, Gudrun Ensslin et Ulrike Meinhof.

Cette décapitation d’un mouvement qui s’inspirait des guérillas sud-américaines n’avait donc nullement altéré sa virulence… C’est ce que disait Monsieur X la semaine passée. D’autant que les terroristes qui n’avaient pas encore été arrêtés poursuivaient en priorité un objectif : la libération de leurs camarades emprisonnés.

En 1976, Ulrike Meinhof, épuisée par plusieurs grèves de la faim, mentalement atteinte par des conditions de détention très dures – on a même parlé de torture par l’isolement – met fin à ses jours dans sa cellule. Aussitôt la Fraction armée rouge se déchaîne. Une prise d’otages à l’ambassade allemande de Stockholm se termine dans le feu et le sang. Et un peu plus tard, un commando assassine le procureur général de la République et deux de ses collaborateurs. 15 jours après, à l’issue d’un long procès, Baader et sa compagne Ensslin sont condamnés à la prison à vie. La riposte ne tarde pas : en juillet 1977, le président de la Dresdner Bank est abattu à son domicile. Parmi les assassins, figure sa propre nièce, Suzanne Albrecht…

C’est le début d’une série qui se terminera trois mois plus tard par la mort de Baader, de sa compagne et d’un autre membre fondateur de la Fraction armée rouge… Officiellement, ils se sont suicidés. Mais, rapi-dement, on prétendra qu’ils ont été en réalité assassi-nés. Qu’en est-il ? Et pourquoi la Fraction armée rouge pourra-t-elle sévir jusque dans les années 90 ?…

Programmation musicale :

Luke : La sentinelle
album : « La tête en arrière »
(Le Village Vert . 2004)

Lou Reed : Vicious
album : « NYC Man »
(BMG . 2003)

Kraftwerk : Radio-Activity
(EMI)

Livres :

Markus Wolf
L’Oeil de Berlin : entretiens de Maurice Najman avec le patron des services secrets est-allemands
éditeur : Balland
parution : 1992

Rendez-vous avec X : le Cameroun 2/2

Par Patrick Pesnot

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Émission diffusée sur France Inter le 26 novembre 2005

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Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

Ce sont des événements inconnus ou presque… D’autant plus qu’ils ont été occultés par la Guerre d’Algérie qui occupait alors l’esprit des Français. Mais une autre « pacification », puisque tel était le nom officiel attribué aux opérations algériennes, était à l’œuvre au Cameroun. Beaucoup plus discrètement. Et pourtant, elle finira par provoquer la mort de milliers de personnes.

La semaine passée, Monsieur X a commencé d’en parler. Je résume à grands traits. Le Cameroun n’est pas une vraie colonie mais un territoire dont la tutelle a été attribuée par l’ONU à la France. Très vite, un mouvement indépendantiste voit le jour, l’UPC, c’est-à-dire l’Union des Populations du Cameroun. Son leader est un personnage charismatique, Ruben Um Nyobé, un ancien fonctionnaire mystique mais féru de marxisme.

À plusieurs reprises, Nyobé et les siens ont revendiqué la fin de la tutelle française et donc l’indépendance. En vain. En pleine guerre froide, Nyobé fait peur car on le dit cryptocommuniste. Et si la France de la IV° République envisage à terme l’indépendance du Cameroun, elle n’entend pas confier les rênes du pouvoir à ce dangereux révolutionnaire. Après quelques épisodes sanglants qui ont opposé la troupe aux indépendantistes camerounais, Nyobé a finalement décidé de prendre le maquis et donc d’organiser la lutte armée, tandis que d’autres chefs de l’UPC ont choisi l’exil.

Fin 1957, l’administration coloniale, malgré le statut d’autonomie interne qui a été attribué au Cameroun, opte pour la répression. Dans les régions où se sont implantés les maquis de l’UPC, les pays Bamiléké et surtout Bassa, les habitants sont regroupés dans des villages contrôlés par l’armée le long des grandes voies de communication. L’objectif, c’est de couper les maquisards de leur base populaire. Puis les militaires, commandés par des officiers français, entreprennent d’éradiquer les maquis par la force. Et c’est une véritable chasse à l’homme qui commence… Clairement, il s’agit d’éliminer Nyobé !

Programmation musicale :

Anne-Marie Nzié : Beza Da Dzo
(Indigo)

Manuel Wandji : Na makasi ya Nzambe
album : Spirit Of Roots
(Night & Day/Wanbo Productions . 2002)

Livres :

Maurice Delauney
Kala-kala : de la grande à la petite histoire, un ambassadeur raconte
éditeur : Robert Laffont
parution : 1986

Michel Debré
Trois Républiques pour une France : mémoires (tomes 3 et 4)
éditeur : Albin Michel
parution : 1988/1993

François-Xavier Verschave
La Françafrique, le plus long scandale de la République
éditeur : Stock
parution : 1998

Rendez-vous avec X : le Cameroun 1/2

Par Patrick Pesnot

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Émission diffusée sur France Inter le 19 novembre 2005

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– En livre dans une
co-édition France Inter et en CD aux éditions Radio France.


Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

Une guerre peut en cacher une autre. C’est la première réflexion qui m’est venue à l’esprit lorsque Monsieur X a commencé à évoquer cette affaire… Oui, une guerre oubliée car, tandis qu’en Algérie l’armée française menait ce qu’on appelait alors pudiquement des opérations de pacification, d’autres éléments de cette même armée étaient engagés au Cameroun. Et, comme en Algérie, ils pacifiaient à leur façon et traquaient les opposants au régime de ce pays nouvellement indépendant… Une longue traque qui a causé la mort de milliers de personnes. Mais la presse et l’opinion n’étaient alors préoccupées que par la trop longue Guerre d’Algérie et son cortège d’horreurs… On pouvait donc massacrer en toute discrétion au Cameroun ! Et il faudra attendre des années avant que des journalistes ou des historiens ne tentent de faire la lumière sur ces tragiques événements.

Monsieur X revient en détail sur ce qui demeure l’une des pages les plus noires de l’histoire coloniale de notre pays et de la Françafrique comme l’a baptisée lui-même le président ivoirien Houphouët-Boigny… Mais une page quasi-inconnue où les services secrets ont joué leur partition avec une redoutable efficacité.

Programmation musicale :

Sally Nyolo : Un jour au village
(Naïve)

Richard Bona : Sona Mama
(Universal)

Livres :

Pierre Messmer
Les blancs s’en vont, récits de colonisation
éditeur : Albin Michel
parution : 1998

Georges Chaffard
Les carnets secrets de la décolonisation (1)
éditeur : Calmann Lévy
parution : 1967

François-Xavier Verschave
Francafrique, le plus long scandale de la République
éditeur : Stock
parution : 1998

Rendez-vous avec X : Jean Cremet

Par Patrick Pesnot

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Émission diffusée sur France Inter le 14 mai 2005

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– En livre dans une
co-édition France Inter et en CD aux éditions Radio France.


Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

C’est une histoire extraordinaire. Un roman vrai aux confins du monde du renseignement et de l’aventure politique. Le portrait d’un idéaliste de la révolution, d’un fidèle qui a lutté pour ses idées jusqu’aux portes de la mort. Tel était cet homme, Jean Cremet, un quasi-inconnu pour la plupart de nos contemporains. Et pour cause : dès que, sur ordre de Moscou, ce révolutionnaire a plongé dans la clandestinité, il a de facto renoncé à la grande carrière politique qui lui était promise. Et il a ensuite tout fait pour se faire oublier, de pseudonymes en pseudonymes, de femmes en femmes, sans jamais cesser le combat. Son combat.

Militant politique, agitateur, trafiquant d’armes, agent secret, résistant, Cremet, qui a pourtant croisé l’existence de Lénine, Staline, Ho Chi Minh ou encore George Orwell et même André Malraux, a donc failli disparaître définitivement des livres d’Histoire. C’était sans compter avec deux journalistes-écrivains, Roger Faligot et Rémi Kauffer. Fascinés par ce personnage hors du commun, ils l’ont arraché à la mort et à l’oubli au cours d’une longue et passionnante enquête qu’ils restituent dans leur dernier livre, « l’Hermine rouge de Shangaï ».

Monsieur X ne pouvait pas passer à côté de cette histoire. Lui aussi, à sa manière, a essayé de reconstituer la trace de feu que Jean Cremet a laissé dans le siècle dernier.

Programmation musicale :

Claude Nougaro : L’île Hélène
album : « Ils ont chanté la Bretagne »
(Keltia Musique . 2003)

Tom Waits : Russian Dance
album : BOF « Mon Ange »
(Naive Records . 2004)

Gary Lucas : Songstress of the edge of heaven
album : « The edge of heaven » (mid-century chinese pop)
(Label Bleu)

Livres :

Roger Faligot et Rémi Kauffer
L’Hermine rouge de Shangaï
éditeur : Les Portes du large

Rendez-vous avec X : Heinrich Muller

Par Patrick Pesnot

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Émission diffusée sur France Inter le 2 avril 2005

Écouter l’archive audio de cette émission :
[audio:free_audio/RVX/2005/20050402-RVX-tevf.mp3]

« Les rendez-vous avec Monsieur X » à retrouver depuis le 1er trimestre 2005 :
– En livre dans une
co-édition France Inter et en CD aux éditions Radio France.


Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

Qu’est-il devenu ? Je veux parler de l’un des plus grands criminels de guerre de la Seconde Guerre mondiale. Le chef tout puissant de la Gestapo, l’homme qui est donc directement responsable de toutes les atrocités commises par cette police politique qui a envoyé Juifs et Tziganes vers les camps d’extermination et Résistants dans les camps de concentration. Heinrich Müller, un dirigeant nazi qui prenait soin d’éviter les objectifs des photographes et qui a mystérieusement disparu à la fin de la guerre.

Encore plus étrange, il ne semble pas que les Alliés se soient acharnés à découvrir s’il était encore vivant ou s’il avait succombé dans les ruines de Berlin. Que dissimule ce peu de curiosité ? Quels secrets cachent-ils ?

Monsieur X tente de répondre. Une plongée dans l’univers glauque des services de renseignement où réalisme et cynisme l’emportent toujours et, au bout, une vérité stupéfiante. Car Gestapo-Müller, comme il aimait à se faire appeler, tant il s’identifiait à ce monstrueux instrument de terreur, jouait sans doute un double jeu. Ce pourvoyeur des camps de la mort était aussi un traître !

Programmation musicale :

Jean Ferrat : Nuit et brouillard
album : « Chants et poèmes de la Résistance »

Leonard Cohen : The partisan
album : « The essential »
(Sony . 2002)

« The tyrant »
album : « Night and the B Movies »
(Mediamusic)

Livres :

Fabrizio Calvi
Pacte avec le diable, les Etats Unis, la Shoah et les nazis
éditeur : Albin Michel

Pierre de Villemarest
« Le dossier Saragosse »
éditeur : Lavauzelle
parution : 2003