Raté

Israël et les Arabes, une paix insaisissable.

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Fierté de politiciens préoccupés par leur stature, jeux d’alliances face aux échéances des urnes ou à l’opinion, intox, bref, une fois encore, pressions extrémistes religieuses, compromissions, etc. Le tout sur le dos des populations, comme d’habitude ; en l’occurrence les Israéliens et les Palestiniens qui paradoxalement, ne demandent qu’à faire la paix.

À voir absolument. Toutefois, ce documentaire ne pose pas la question ultime : à qui profite la situation ?

Morceaux choisis sans cohérence par rapport au documentaire :

– Le « président » Jacques Chirac semble plus s’intéresser à son image de chef d’État qu’à la possibilité qu’un accord de cessez-le-feu soit trouvé entre Israéliens et Palestiniens, négocié difficilement sur le petit bout de territoire américain au cœur de la capitale française sous l’égide de Madeleine Albright. Il n’a pas eu son quota de caméras et de flash, c’est contraire au protocole.

Il appelle donc Madeleine Albright pour lui demander de se rendre à l’Élysée avec Ehud Barrack et Yasser Arafat…

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Madeleine Albright : « And I said, in french, mr president, it’s an important moment, this is not really a good idea for us to come right now, we’re about to come to an agreement on this document. »

Alors que Yasser Arafat s’était engagé à signer l’accord, passé la réunion à l’Élysé, il s’en va précipitamment en se défaussant sur un ministre pour sa signature. Pas d’accord. Les négociations tombent à l’eau…

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– À propos du mur de séparation :

Après avoir vu sur des cartes, concrètement, en quoi le mur de séparation allait spolier les Palestiniens, en annexant de fait tous les territoires sur lesquels le mur est censé protéger des installations d’Israéliens ; Georges Bush voit bien qu’effectivement les Palestiniens ne pourront jamais accepter cela, et doit reconnaître que le mur est un problème.

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Abou Mazen : « Le président Bush à dit : ça coupe la Cisjordanie en deux comme un serpent, il a pris la carte, l’a regardée, et l’a mise de côté, d’un geste agacé disant à Dick Cheney : avec ce mur on aura jamais d’état Palestinien ».

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Georges Bush : “I think the wall is a problem, it is difficult to develop confidence between the palestinians and the israelis with a wall snaking into the west banks.”

Commentaire d’Ariel Sharon avec un petit sourire en coin :

Ariel Sharon : « Là, j’ai cité une phrase du poète américain [Walt] Whitman : les bonnes barrières font les bons voisins ».

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Walt Whitman avait violemment pris parti contre les Mexicains lorsque les Américains, à l‘initiative du président Polk, ont provoqué le Mexique en traversant le Rio Grande en 1846 au lieu de s’en tenir à la frontière formée par la Nueces River (cette dernière frontière était contestée par les Américains).

Aucun politique américain, qui se revendique texan de surcroît (le Texas venait d’être rattaché aux États-Unis en 1845), n’a oublié que la guerre, puis l’invasion qui a suivi, que cette provocation calculée a entraînée, avaient pour but de récupérer les territoires qui forment aujourd’hui le Nouveau-Mexique, l’Utah, l’Arizona, le Nevada et une partie du Colorado, et surtout, la Californie que beaucoup d’Américains belliqueux en mal de débouchés à l’ouest, rêvaient ardemment de conquérir à ceux qu’ils considéraient sans détour comme de misérables fainéants.

C’est peut-être pour Ariel Sharon l’occasion de donner sa position aux Américains : c’est dans son intérêt et en matière de conquête de territoire, il n’a pas de leçon à recevoir des États-Unis.

Aujourd’hui, les Israéliens continuent de vivre avec la peur, et les Palestiniens voient leurs territoires constamment réduits, et le gouvernement qu’ils ont pourtant démocratiquement choisi, être rejeté de la scène internationale. Les fous de dieu (et les idées reçues) des deux côtés de la frontière vont continuer leurs abjectes besognes.

Qui va encore payer ?

Les enfants Israéliens* :

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et les enfants Palestiniens* :

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Ça devrait être un argument suffisant pour faire taire les armes, non ?« Israël et les Arabes – Une paix insaisissable ».

Série de trois documentaires réalisés par Norma Percy, Mark Anderson et Dan Edge

Épisode 1 - Les négociations de la dernière chance. [1999-2000]

Épisode 2 - Arafat assiégé. [2001-2002]

Épisode 3 - Le grand projet de Sharon. [2002-2005]

Une petite saignée !

L’infirmier : « Le malade a encore perdu beaucoup de sang, et continue de s’affaiblir. »

Le médecin : « Il faut absolument lui refaire une saignée, pour le débarrasser de toutes ses mauvaises humeurs »

Quand des économies et des populations exsangues sont littéralement mises à sac par des pouvoirs corrompus, des hommes d’affaires et des groupes industriels et financiers totalement libres d’agir comme bon leur semble, les docteurs blancs disent sans la moindre hésitation :

« Laissez donc, ça va se réguler tout seul, enlevez donc encore ces barrières qui empêchent ces entrepreneurs d’agir, et de grâce, lobotomisez ces gens qui gémissent, on ne s’entend plus compter… »

Oui je sais, c’est caricatural. Mais bon, il faut le lire pour le croire…

Grosse fatigue…

Alors voilà, je me bats comme je peux, en fait beaucoup, en « républicain laïque », pour défendre les services publics face à la profonde manipulation dont mes compatriotes sont les consentantes et bêlantes victimes. Je démontre chaque fois que possible l’importance de l’impôt, la fumisterie des néolibéraux et des conservateurs, en passe de gagner une guerre de propagande entamée dans les années soixante-dix etc.

J’essaye aussi de me battre pour faire comprendre à des syndicats largués que non, tous les « patrons » ne sont pas des « salauds et des exploiteurs* », et que c’est ensemble que nous devons remettre à plat les choses pour ne pas nous laisser bouffer par l’OMC et la Commission européenne… Mais bon.

Enfin bref, pourquoi « grosse fatigue » ?

Et bien il se trouve que, comme je suis un « salaud d’entrepreneur/patron », qui ne doit surtout pas se retrouver en déficit face aux inéluctables charges qui pèsent sur son activité (que je paye avec joie et même fierté pour contribuer à la chose publique) ; je bosse beaucoup, et nuitamment en plus avec à peine 5 heures de sommeil par nuit ces derniers temps (environ un mois). Du coup, et bien c’est vrai, j’ai un peu oublié la paperasse, et mon comptable aussi.

Alors quand ça fait un mois que je me couche toutes les nuits entre 2 et 3 heures du matin (avec levé tôt, mais ai-je besoin de le préciser ?), et que rentrant d’accompagner les enfants à l’école, je bois mon premier café en me mettant immédiatement à mon travail, mon téléphone sonne et je me fais sermonner sur un ton très hautain, comme à un attardé, par une « responsable de la TVA » parce que « ce n’est pas bien il manque les déclarations pour les mois de X et de Y et que ça commence mal (je viens de changer de département) et que je vais vous taxer d’office vous allez voir »…

J’essaye de rassembler mes pensées épuisées, je respire un grand coup, et je me dis que moi ça va, j’ai des convictions, mais elle scie sur la branche sur laquelle elle est assise la petite dame. Et c’est moi qui gueule en bas pour lui dire d’arrêter de scier.

Et je suis sûr que ça, ça lui échappe complètement. Elle ne me facilite vraiment pas la tâche !

* Et vis-à-vis de ce point-là, je crois que l’effet de serre aura cramé la planète avant que Thibault, Laguiller et Besancenot, et les autres « copains », n’aient débloqué leurs neurones. Et que les « cocos-trotskistes » ne viennent pas me casser les pieds : tout patron que je suis, il m’arrive de voter parfois (aussi) pour leurs représentants, avec joie ! Donc, en tant que « sympathisant », j’ai d’autant plus le droit de les critiquer sur leurs incommensurables tares.

Opinions ?

Dès qu’on défend simplement des valeurs républicaines comme la justice, l’égalité, la fraternité, l’école et la santé pour tous etc. on est plus un républicain, on est forcément un « rouge », un « coco », un « trotskiste », un « léniniste », un utopiste, un passéiste, un socialiste, un immobiliste, un « droit-de-lhommiste » et j’en passe… Bref, quelqu’un qui « n’aurait rien compris » au monde comme il va dans une mondialisation heureuse et gagnante*.

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C’est du même niveau intellectuel que les commentaires auxquels nous avons eu droit durant la campagne référendaire pour le traité (instituant une constitution…) européen. Il ne fallait pas poser de question sinon, on était forcément (dites-le avec moi) : « lepéniste », « devilliériste », ou « cocommuniste »… Voire pire : carrément inconscient.

C’est bien tout ce qu’il a à dire. Des idées recopiées bêêêtement sans réfléchir chez ses amis éditorialistes. Le tout mâtiné de larges généralités du genre « nos démocraties ». Sa démocratie oui, sans doute. Pas la mienne…
Cette jeunesse dont il parle a un niveau de réflexion, d’innovation et de conscience qu’il n’a jamais atteint, mais qu’il compense en mépris, en vacuité et en fatuité.

Zéro pointé pour l’innovation intellectuelle.

*Ça me rappelle le fameux jeu de Coluche « À qui perd… perd ! »

Who’s blind?

I used to read The Economist every week.

I used to read it, just like the Financial Times, because what is going on in the world matters to me, and I like factual data. But I’ve always been puzzled by the cynical dichotomy that exists between editorials (values) on one side, and facts (reports) on the other side.

It’s rather ironic to read the content of a magazine that years after years, describes with precision and without taboo the progression of extensive and total destruction of humanity and nature, as a direct result of ultra liberalism and it’s destruction of legal and social protections, and then reading the editorials and the front page…

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Who’s blind?
What is happening?

Remember the treaty:
The French, despite the tremendous and constant pounding of media in favor of the treaty, never giving any other arguments than “it’s inevitable”, “it’s modern”, “no is the voice of ultra nationalism” etc. In spite of all this, French discussed the actual content of the text, gathered all around the country in public meetings and on the Internet, where you could find lawyers, entrepreneurs, teachers, students, workers etc. in one word: people.
A real debate that neither the political parties nor the media would ever support, and that never actually took place on the front page of the media. So they decided… What the text wanted for them, they didn’t want. This is democracy. The French are probably the most pro European people of Europe! But they simply don’t want their everyday life to be ruled and governed in The City nor in Wall Street.

Today, the CPE:
Anyone who is interested in facts and data knows the CPE isn’t about opening the doors of businesses for the young unemployed giving more flexibility to “try them” or “explore and develop a market”. I had three employees and just laid them off a few months ago because I didn’t have the work for them anymore. I didn’t need the CPE for this, the CDI was fine.

The real question is ideological: it’s about gradually erasing the laws of the “Droit du travail” because the think tanks that have grabbed the seats of the Euro parliament and Commission want all the protections to be dismantled ASAP, in France as in the rest of Europe.

As long as the French were asleep, they didn’t pay attention on what was going on, hence why the CNE (same as CPE but for those over 26) just made his way through the parliament. For some reason (perhaps the Prime Minister was over confident when he said he will discuss and then didn’t) they started looking at what was going on…

The huge mistake of the past governments was simply to draw attention on the little “cuisine” that is being made in the back of the people. As soon as the French wake-up of their media dripped nap, they don’t behave like sheep.

Remember the 2002 Presidential elections:
Jospin didn’t have enough voters simply because the “peuple de gauche” had been discussing and debating on the future of France, and Europe, and had looked into what he and his comrades had actually done in their back. It wasn’t a question of charisma nor the irresponsibility of left wing candidates…

They were looking for a new leader who would speak their ideas. He wasn’t that one. Plus, everybody knew the PS (that still denies and doesn’t amend itself) had betrayed it’s voters and it’s allies by vouching for OMC immoral but profitable agreements, or other agreements such as Lisbon Agreements of 2000 (that gave birth to the CNE, the CPE and other joys of liberalism praised by neocons).

It’s the exact opposite of what some bore are stating all day long: when the French grab a problem, they explore it extensively, they analyze it and they take a matured decision. It’s too bad that they don’t actually do that more often: most of the year, the majority of French are sleeping in front of their TV, lulled by the voice of media lying at the feet of Lagardere, Pinault, Bouygues and Co.

Actually, French like to work, they are very productive (probably because for decades they were quite well brain powered by public education, they could concentrate on their duties without having to fear for their kids, their house, their security and their health). And because they do their work well and are productive, they simply think that work is not all, and that once the work’s done there is a life.

The question here is simple: it’ about the values of a society. It’s about Polis.

The only “chance” to stop the protesters and the takeover by a moribund PS now is that Sarkozy manages to fool the French people by diverting it’s attention on side tracks, or lure the people on another subject. If it works, as the addiction to intellectual laziness remains strong, the government will be able to go on…

Journaliers

« En phrases rapides, il remontait au premier Maheu, il montrait toute cette famille usée à la mine, mangée par la Compagnie, plus affamée après cent ans de travail ; et, devant elle, il mettait ensuite les ventres de la Régie, qui suaient l’argent, toute la bande des actionnaires entretenus comme des filles depuis un siècle, à ne rien faire, à jouir de leur corps. N’était-ce pas effroyable ? Un peuple d’hommes crevant au fond de père en fils, pour qu’on paie des pots-de-vin à des ministres, pour que des générations de grands seigneurs et de bourgeois donnent des fêtes ou s’engraissent au coin de leur feu ! »

Merci à Gérard Filoche