So Long French Pragmatism!

Dans un article intitulé « The French Connections » Paul Krugman revient sur la nécessité d’une approche régulée des marchés en prenant comme exemple l’état de l’accès haut débit en Europe, aux États-Unis d’A. et en France, et conclut :

“It’s too early to say how much harm the broadband lag will do to the U.S. economy as a whole. But it’s interesting to learn that health care isn’t the only area in which the French, who can take a pragmatic approach because they aren’t prisoners of free-market ideology, simply do things better.”

On aimerait se dire qu’il a raison, mais au vu des dernières élections et de l’idéologie du pouvoir qui est en train de se mettre en place, le pragmatisme ne fait plus partie de « notre » approche.

Énormes soupirs…

Vacances, j’oublie tout…

Les petits sont chez « papy & mamy », pas loin de la mer, ça les change des hauts plateaux ardéchois… Et comme je voulais passer du temps avec eux hors de la maison, je suis venu passer quelques jours ici après les obsèques.

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J’en profite pour acheter ma fille en la sortant tous les soirs, par exemple en l’emmenant voir tous les « blockbusters » au multiplexe du coin… Ce qui finit souvent en longue conversation avec elle sur l’état de la porcherie à la fin des projections, épiphénomène inhérent au niveau intellectuel (ce terme a-t-il même un sens dans ce contexte) de la faune qui fréquente assidûment ce genre d’endroit.

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C’est particulièrement réconfortant de constater qu’elle est aussi dégoûtée que moi, et que les rires gras des ados mâles (et des adultes qu’ils deviennent) n’attirent plus son attention que pour un haussement d’épaules. C’est déjà ça de gagné…

Lundi, nous avons vu en « avant-première » le dernier Disney/Pixar : Ratatouille. Bon, c’est du Pixar…

Ce qui m’a particulièrement frappé, c’est l’étrange proximité d’Ego (le critique culinaire) avec le big boss Steve Jobs qui justement, a la réputation d’être un vrai Duplo (un gros Légo si vous voulez).

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Sachant que c’est en plus un amoureux de Paris, que c’est un « mal aimé », un végétarien… Moi je trouve la caricature frappante, mais bon. Sinon, cette histoire à comme un arrière-goût de Ben, le film éponyme à la chanson de Mickaël Jackson — période Motown donc encore sympa, pour ceux qui ne connaissent pas.

Les Américains, et en particulier le boss donc (cf ci-dessus) aiment à fantasmer un pari romantique à la Ella… (…Fitzgerald : I Love Paris). Si vous voulez vous en convaincre, allez donc faire quelques pas à la butte Montmartre, au Trocadéro ou traîner sur le trottoir voir ceux qui vont se donner des sensations fortes en croyant s’encanailler aux alentours du Moulin Rouge.

J’en profite d’ailleurs pour lui transmettre justement un message de ma fille : « pourquoi mon papa il n’a pas de vacances ? ». Je veux bien aller passer mes vacances chez lui justement, s’il aime la vraie ratatouille*… Ou mieux, des poivrons grillés* à l’huile d’olive et à l’ail (voir ci-dessous)…

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Être dans la maison sans être le parent en charge me permet de me consacrer sans vergogne à mon travail tout en pantouflant à table (enfin pas trop non plus, j’ai ma dignité, et j’ai du mal à ne pas faire quelque chose chez mes hôtes*) ou pour jouer avec les enfants. Je me laisse faire, c’est les vacances, enfin, pas pour moi, mais c’est bien que les enfants aient cette impression.

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Il y a un autre intérêt pour moi dans ce petit séjour annuel dans l’arrière-pays biterrois : c’est l’occasion d’aller traîner mes espadrilles dans les centres commerciaux, histoire de ne pas oublier ce contre quoi je me bats. Confirmation, si besoin était : il y a toujours autant de produits impropres dans les rayons, et toujours plus de gens pour les mettre dans leurs chariots. Tout va bien donc. Notre nouveau président va donc pouvoir allègrement dépenser des fonds publics pour compenser le surpoids, les cancers, les allergies, les crédits, etc.

Il y avait bien comme une petite gêne l’autre matin lorsque j’examinais comme il se doit l’emballage du tube de « fromage frais parfumé au goût de fruits » à la recherche de la composition et du lieu de production, et qui sert de petit-déjeuner au petit quand il est chez papy et mamy.

Comme je ne suis pas chez moi et que je suis bien élevé, je me contente d’être un ethnologue curieux, décontracté, souriant et observateur.

Par contre, pour faire suite à une houleuse discussion avec mon père sur ce que j’estime être de la coresponsabilité/culpabilité des industriels de l’agroalimentaire, dans vingt ans, si je suis encore là et que mes enfants ont le cancer, je brûlerai sans remords la cervelle de ceux qui geindront en disant qu’ils ne savaient pas…

P. S. : Ce soir, nous sommes allés voir en « avant-première » le film « Les Simpsons ».

Compte tenu de l’histoire du film, il y avait de quoi être songeur en traversant les immondices pour sortir de la salle à la fin de la projection…

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Assez !

Ras le bol de devoir traduire des documents pour lesquels les termes clés ont été choisis par des fainéants…

Exemple sur lequel je me fais mal tous les 100 signes : Support.

La traduction de « support » en français ne devrait pas être « support » mais « assistance » !

Dans le même genre répété jusqu’à la nausée par nos icônes médiatiques et politiques : « flexibility » qui devait être traduit à l’origine par « polyvalence » et non « flexibilité ».

Ça me casse les doigts de devoir constamment taper des termes inappropriés pour vendre de la soupe ou du yaourt franglais de « marcom » ou de « management » bafouillé par des handicapés du cerveau…

D’un côté ils nous brisent les cacahuètes en nous inventant des mots comme « courriels » ou « mél » au lieu d’utiliser le vrai nom qui permet de connaître son origine c’est-à-dire « e-mail ». Et de l’autre, ils se contentent de faux amis ou de choisir la version la plus réductrice, en terme de sens, pour des mots qui sont importants…

Moi, quand j’ai un problème de panne informatique, je veux que l’on m’assiste ou que l’on m’aide, pas que l’on me supporte !

Et quand je demande à mes collaborateurs salariés de faire preuve de polyvalence, voire de souplesse, je ne leur demande pas d’être « flexibles » (comme une lame d’acier par exemple)…

Et il y en a des tartines comme ça sur le Web, dans la bouche de nos « managers », de nos « journaleux », sans parler des « politiques »…

Argh ! Au secours !

Une autre petite bête qui monte…

Hier mon grand-père, la tante de ma femme, aujourd’hui ma tante, demain…

Cette nuit sur une chaîne de télé, en zappant pour oublier la route et la fatigue d’une interminable migraine, un cancérologue expliquait les formidables progrès de la médecine en matière d’imagerie et donc de précision dans les traitements contre le cancer… Avançant, peut-être emporté par son discours enthousiaste, la possibilité de curer cette maladie, pour tous, d’ici une dizaine d’années.

Arrivé tard à l’hôtel, en entendant cela, il était difficile de ne pas faire le parallèle avec le fait que je n’ai pas pu trouver dans le rayon frais de la cafétéria, un simple yaourt nature, sans conservateur, colorant ou parfum de synthèse, ni une bouteille d’eau qui n’avait pas le goût du plastique de son emballage. En tapant cela, je pense aux panneaux d’aggloméré du lit, de la tablette de mon ordinateur, aux revêtements de la chambre, aux colles et au PVC de la douche, etc.

Pendant la cérémonie de tout à l’heure, je devrais respecter la douleur de ma cousine, de ma mère et de tous ceux qui se sentent proches de la victime, en essayant de ne pas penser, et encore moins d’évoquer, une réalité que personne ne veut regarder en face : un homme sur deux, une femme sur trois, de plus en plus d’enfants…

À qui le tour ?

Les dormeurs doivent se réveiller !

Nouvelles du Festival Résitances !

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Arrivé hier (6 juillet), j’ai pris un peu de temps pour me repérer, installer une connexion Wi-Fi capricieuse et aller voir le film « Viva Zapatero » de Sabina Guzzanti qui traite sans détour de la censure dans les médias sous le pouvoir de Berlusconi.

Cette année, le festival a été « repris » par des producteurs indépendants après le retrait, semble-t-il, de soutiens publics, apparemment pour des raisons politiques (vous aviez deviné, je présume).

Le festival repose donc cette année entièrement sur les épaules d’une toute petite structure qui joue son avenir pour promouvoir une vision militante du film documentaire.

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Bref, je ne suis pas ici pour voir tous les films, ni faire un reportage sur le sujet, mais simplement pour rencontrer des humains, voir des documentaires et prendre un peu de temps pour bouquiner les innombrables livres en souffrance dans ma bibliothèque (L’empire de la Honte de Jean Ziegler actuellement).

Aujourd’hui, j’ai assisté aux projections de « Outfoxed » de Peter Greenwald, puis « On air » de (et en présence de) Christophe Joly.

C’est assez plaisant de voir que d’autres personnes s’efforcent de montrer qu’aux États-Unis d’Amérique, il n’y a pas que des « gros cons de beaufs qui roulent en 4×4 et vomissent sur le reste du monde » (comme on l’entend souvent par chez nous).

Je regrette juste le côté superficiel (pardon pour l’auteur de ce documentaire) de la façon dont est décrit le combat de ces militants que l’on qualifie trop simplement « de gauche ». Cela ressemble plus à une ballade dans l’univers des médias alternatifs américains qu’à une rencontre avec ceux-ci et sur l’ampleur de ce mouvement.

Ce que j’adore dans ce festival, ce sont les stands de documentaires :

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Résistances…

Du 5 au 8 juillet, rendez-vous à Foix (Ariège), pour la nouvelle édition du Festival Résistances.

Au programme, des projections et débats autour des thèmes « Culture insoumise », « Les services publics sont-ils solubles dans la mondialisation ? » et « L’environnement à l’épreuve du développement et vice-versa ».

En présence de Amic Bedel, Peire Brun, Erwann Briand, Bernard Cauvin, Christian Dauriac, Jean Druon, Alain Dussort, Michel Gayraud, Michel Griffon, Christophe Joly, Marc Khanne, Yohan Laffort, Yann le Masson, Roger Pasturel, Denys Piningre, Robin Renucci, Stéphane Valentin, Vanina Vignal, Francis Wurtz, Wladimir Koslov, Thierry Gentet, Vincent Munié, Rémy Ricordeau, Anne Viel…

Invité d’honneur : Robin Renucci

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À l’affiche :

Les services publics sont-ils solubles dans la mondialisation ?

* La poste un drôle de pli

* SNCF une erreur d’aiguillage de Atisso Medessou

* EDF les apprentis sorciers de Gilles Balbastre

* Une trilogie de Gilles Balbastre

* Nioro du Sahel, une ville sous tension de Ch. Lallier

* Quelque chose de notre histoire de Jean Druon

* La voie est libre de Vincent Munie

Environnement à l’épreuve du développement

* Pays Massaï : terre interdite ! De Kristin Sellefyan

* Le Beurre et l’argent du beurre de Badini Alidou, Baque Philippe

* Terre commune de Yohan Laffort

* Putain d’usine de Remy Ricordeau

* Terre vivante de Jean-François Vallée

* Quatre maires dans le vent De Bernard Cauvin

* Ma mondialisation De Gilles Perret

* Kashima paradise de Yann le Masson

* Eloge du maraîchage d’Alain Dussort

* Nous sommes nés pour marcher sur la tête des rois de Vincent Sorrel

* Aigoual La forêt retrouvée de Marc Khanne

* Le bruit du canon de Marie Voignier

* Après moi le déluge de David Martin

* L’assiette sale de Denys Piningre

* Notre pain quotidien de Nicolos Geyrhalter

* Abya Yala de Patrick Vanier

* Les vaches ne regardent plus passer les trains de Patrick Gérard

* Still Life de JIA ZHANG-KE

La Télévision de service public en région ?

* On air de Christophe Joly

* Le temps de l’urgence de Christian TRAN

* Cette télévision est la vôtre de Mariana Otero

* Le journal commence à 20 H de William Karel

* Viva Zapatero de Sabina Guzzanti

Culture en résistance, culture insoumise

* Sirventés de Michel Gayraud

* Fecas et Godilhs de Peire Brun

* Se Canta de Stéphane Valentin

* Le Rock clandestin de Vladimir Koslof

* Stella

* 12h08 à l’est de Bucarest Corneliu Porumboiu

* Sempre Vivu de Robin Renucci

* Outfoxed de Peter Grenwald