Assez !

Ras le bol de devoir traduire des documents pour lesquels les termes clés ont été choisis par des fainéants…

Exemple sur lequel je me fais mal tous les 100 signes : Support.

La traduction de « support » en français ne devrait pas être « support » mais « assistance » !

Dans le même genre répété jusqu’à la nausée par nos icônes médiatiques et politiques : « flexibility » qui devait être traduit à l’origine par « polyvalence » et non « flexibilité ».

Ça me casse les doigts de devoir constamment taper des termes inappropriés pour vendre de la soupe ou du yaourt franglais de « marcom » ou de « management » bafouillé par des handicapés du cerveau…

D’un côté ils nous brisent les cacahuètes en nous inventant des mots comme « courriels » ou « mél » au lieu d’utiliser le vrai nom qui permet de connaître son origine c’est-à-dire « e-mail ». Et de l’autre, ils se contentent de faux amis ou de choisir la version la plus réductrice, en terme de sens, pour des mots qui sont importants…

Moi, quand j’ai un problème de panne informatique, je veux que l’on m’assiste ou que l’on m’aide, pas que l’on me supporte !

Et quand je demande à mes collaborateurs salariés de faire preuve de polyvalence, voire de souplesse, je ne leur demande pas d’être « flexibles » (comme une lame d’acier par exemple)…

Et il y en a des tartines comme ça sur le Web, dans la bouche de nos « managers », de nos « journaleux », sans parler des « politiques »…

Argh ! Au secours !

Haaaa !

Joie.

Je suis enfin parvenu à comprendre comment fonctionne le client FTP de MacJournal, je vais donc pouvoir joyeusement « poster » des images et des extraits de toutes sortes dans mes « articles ». Je vais enfin pouvoir recoller tous mes morceaux :)

Tiens, pour la peine, une petite gâterie, c’est la saison de la neige artificielle « par chez nous » :

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C’est beau le progrès !

Plan cancer…

Et pour « fêter » ça (voir article précédent), je vais parler d’un document qui doit être diffusé demain (mardi 9 mai 2006) sur France 5, chaîne encore publique (mais pour combien de temps) dont on ne vantera jamais assez les mérites face au pus télévisuel déversé en continu sur les « grandes » chaînes que sont XX1 et X6 talonnées depuis peu par X 2, mais je m’égare.

Donc, le document en 2 parties « LA GUERRE CONTRE LE CANCER », que Je n’ai pas encore vu donc, mais que je me ferai un plaisir d’enregistrer, est présenté notamment avec entre-autre commentaire : « […] Les facteurs de risques environnementaux et professionnels pourtant mis en évidence par certaines études sont soigneusement éludés. Puis, une nouvelle ère s’ouvre avec l’engagement des laboratoires pharmaceutiques. Le cancer est devenu une affaire rentable… ».

Comme c’est joliment pudique cette petite chose là :-/

À la lecture de ces quelques lignes, je me sens transporté : se peut-il qu’un « grand média » se décide enfin à aborder de front et à revenir sur l’empoisonnement de masse de nos sociétés et du coupable silence des médias et d’Élus Pour Rien ?
En effet, malgré le « plan cancer », cette énorme mascarade lancée en 2003, sans sourciller, par notre chef coutumier national Jacques Chirac (encore une, eh oui, coutumier je vous dis), il y a toujours autant de produits hautement toxiques et cancérigènes sur les rayons des grandes surfaces et de la grande distribution dans le commerce. Si vous poussez le chariot pour faire vos courses pour la maison, pour le jardin ou pour bricoler et que vous voulez un tant soit peu éviter de vous intoxiquer, il faudrait que vous évitiez la majorité voire la quasi-totalité des produits étalés dans les rayons ; ça demande un effort que peu de gens sont prêts à faire, et les marchands du temple le savent bien…

Vous remarquerez d’ailleurs que chaque fois que l’on parle de protéger, tout simplement, les gens (ici, en l’occurrence leur santé, ce qui n’est pas une simple variable d’ajustement pour reprendre un terme à la mode), on se voit opposer les coûts pour les industriels, les pertes d’emplois etc. Donc, pour avoir le droit de vivre, il faut s’empoisonner.

Autres joyeusetés, ces publicités qui me pétrifient d’effroi :

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Dans la chambre des mômes en plus ! Je pense déjà aux savons, aux crèmes, aux parfums des couches, aux lingettes, au papier toilette (qui vous en conviendrez doit impérativement être blanchi, puis teinté, puis parfumé pour l’usage auquel il est destiné), aux papiers peints, aux colles, aux traitements des objets en bois, aux peintures, aux moquettes, aux teintures, aux vêtements, aux additifs alimentaires, aux parfums alimentaires, aux colorants, aux pesticides, aux mauvaises cuissons, aux produits nettoyants et j’en oublie tellement.
Comme si ça ne suffisait pas, tiens un petit nuage de parfum (de synthèse ?) avec pulvérisateur automatique histoire de ne pas oublier de prendre sa dose pendant le sommeil. Le premier qui prononce le mot « éthique »…

Et on ne peut pas me taxer de mauvaise foi ou d’approximation, de nombreuses personnalités scientifiques tentent régulièrement par tous les moyens de prévenir et d’alerter l’opinion publique et les médias, comme par exemple avec l’Appel de Paris… Et c’est grâce à des organisations comme Greenpeace que des initiatives, comme le programme REACH, parviennent à voir le jour. Ce ne sont certainement pas nos parlementaires nationaux qui auraient pu se bouger de ce côté-là.

Et je passe sur les laboratoires pharmaceutiques qui, on s’en doute, ne travaillent pas pour la gloire et ont bien des arguments à faire valoir à nos représentants qui se trouvent être dans la cible qui n’a (ou n’aura bientôt) pas intérêt à se fâcher avec son médecin.

On pourrait aussi se pencher sur le coût financier à moyen et long terme de cette absence d’action, de la part de ceux-là même, « responsables » politiques, qui ne cessent de nous parler du coût exorbitant de la protection à la Française…
Pour simplifier : Les fabricants et les distributeurs font leur beurre en vendant (en toute connaissance de cause, c’est un point capital) du poison, et quand il faut passer à la caisse pour les dégâts, c’est la collectivité qui doit assumer.

Malgré la catastrophe sanitaire et humaine en cours, les médias traditionnels continuent donc de regarder ailleurs pour éviter de fâcher les annonceurs et autres pourvoyeurs d’idées saines pour leurs économies, tandis que des représentants du gouvernement continuent d’endormir les gens en énonçant très sérieusement des évidences du style : la nécessité d’améliorer « l ‘annonce de la maladie, le fonctionnement des systèmes de soins, la prise en charge sociale des patients et des familles, l’accompagnement psychologique des malades… ».

Donc, espoir, espoir, le document (taire ?) sera-t-il à la hauteur de l’enjeu ?

En attendant, consultez sans réserves le site de l’ARTAC, notamment « 30 règles pour se protéger ».