Ce Qu’il Faut… Lire !

Bon, c’est vrai, ils sont aussi distribués par les NMPP. Ça me gène, effectivement.

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Mais bon, à part ça, je suis bien content d’être abonné à CQFD. Dans la une du numéro 35, cet extrait résume assez bien ce que nous sommes très nombreux à penser :

« Sans les médias, pas de Royal. Ça aussi, c’est une violence qui demanderait à être traitée durement : le manque absolu de scrupules avec lequel une clique de plumitifs encruchés couronnent leur favorite. »

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Pour ce qui me concerne, je ne supporte plus depuis longtemps la façon dont les médias et les milieux parisiens (et leurs cortèges de suivistes régionaux) nous inventent de l’information, de l’opinion, de l’événement, du candidat.

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On le sait bien, « Paris, c’est la France » mais une telle concentration, au mètre carré, de partis, de dirigeants de groupes industriels, de médias et d’organes de « culture » et d’influence (avec leurs cours, leurs mignons, et tout un cortège de kapos serviles) pose un véritable problème de consanguinité qui, via les organes locaux des partis de la presse et de l’argent, déteint et pollue tout le reste du pays.

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Pendant qu’ils parlent d’eux-mêmes, de leurs idées, de leurs amis, de leurs problèmes, de leurs états d’âme ; pendant qu’ils se regardent dans la presse en train de faire les bouffons, il y en a un qui ne dit rien, et qui laisse monter la sauce toute seule.

Chroniques marchiennes

France Inter le vendredi 16 juin, émission e-clectik :

Il y avait, comme d’habitude, quelque chose de totalement surréaliste à entendre Alberto Toscano introduire son propos avec des trémolos dans la voix en parlant d’un enfant défiguré, puis très remonté contre la presse qui ne dirait pas toute la vérité quand on parle des agressions par chiens dangereux :

« Il y aussi si vous me permettez Rebecca, un problème dans le problème, la façon ou, la presse, parfois parle de ces choses. »

Alors là, on pourrait s’attendre à une dénonciation de l’exploitation émotionnelle et du racolage pratiqué par les médias et les effets d’annonce d’un certain ministre de l’intérieur en campagne…

« Dans le premier cas il s’agissait d’une personne qui se baladait dans la rue avec un chien, une personne qui était qualifiée en tant que SDF, et parfois on a peur de dire que quand on voit des SDF dans la rue avec la bouteille de vin et des chiens à côté qui ne sont pas muselés et qui sont parfois, parfois, on le dit dangereux, je ne suis pas un expert de chiens non plus ».

Rebecca n’y tenant plus (je n’aurais pas eu autant de patience) : « Cela dit »…

Mais il ne se démonte pas : « On a peur, on a peur, (Rebecca intervient à nouveau, mais il ne se démonte pas, on l’imagine emporté dans son combat pour la vérité, porté par tout un peuple de petites vieilles réactionnaires, exultant derrière leur poste en maugréant « vas-y Alberto » avec leurs youkis dans les bras) on a peur de lancer un cri d’alarme dans ces cas-là et la police n’intervient pas. »

Mais que fait la Police ? Bon, la suite, vous écouterez…

[audio:20060616_ECLECK.mp3]

En général, les médias poubelles et racoleurs qui dominent dans les kiosques et sur les ondes ne se privent pas de préciser les origines « ethniques » (enfin, quand elles sont autres que « blanches » avec 5 générations au cimetière du coin) des agresseurs d’enfants et de petites vielles, ou de remplir leurs colonnes, éditos et rubriques de SDF avinés rançonnant à l’aide de chiens agressifs le bon peuple.

Notons donc que selon Alberto, il est plus que temps de dénoncer le politiquement correct qui fait qu’on ne peut pas parler de ces choses-là.

Mais ce n’est pas tout…

Puis d’entonner plus loin un discours affligé sur la façon dont les opérateurs traitent les gens (il semblait vouloir insister sur un grand opérateur, et mon petit doigt me souffle, à entendre l’énervement du monsieur, que ce doit être notre ex-opérateur national, mais je ne peux pas le prouver hélas).

D’abord, Alberto Toscano introduit son propos sous l’angle tarte à la crème « économies pour les petites gens » qu’il serait possible de réaliser grâce aux boîtiers ADSL qui font télévision, téléphonie et Internet : les personnes âgées.

Comme si des populations entières de petits retraités sans le sou attendaient qu’enfin les opérateurs se décident à avoir un comportement un peu plus moral au lieu d’essayer de gagner un maximum d’argent sur de la communication en vendant du toujours plus et des appels payants aux services d’assistance.

Ah bon ? Les opérateurs se feraient de l’argent en vendant des produits qui ne marchent pas forcément bien et racketteraient les pauvres utilisateurs perdus ? Ah mais c’est scandaleux, c’est une honte ma chère madaaame !

En fait que veut-il, Alberto ?

– L’accès pour tous à des technologies modernes qui permettraient aux plus modestes de réaliser des économies…

– Une assistance par des gens compétents, désintéressés et disponibles tout le temps…

– Un service à moindre coût…

Et bien tout ça, ça s’appelle un service public Monsieur Toscano.

À force de taper comme des malades sur ces « feignants de fonctionnaires » qui ont « ruiné la France » (une autre grande vérité qu’on n’ose pas dire), l’ex opérateur désormais privatisé a pris le discours libéral au pied de la lettre : tout pour gagner un max, vous voulez des services, vous aurez ce qu’on voudra bien vous donner et vous aller raquer. Péréquation des ressources, aménagement du territoire, accès pour tous etc. c’est la mission de service public, et ça, c’est terminé, circulez !

Il est « journaliste » où Alberto Toscano ? À France Dimanche ?

Plan cancer…

Et pour « fêter » ça (voir article précédent), je vais parler d’un document qui doit être diffusé demain (mardi 9 mai 2006) sur France 5, chaîne encore publique (mais pour combien de temps) dont on ne vantera jamais assez les mérites face au pus télévisuel déversé en continu sur les « grandes » chaînes que sont XX1 et X6 talonnées depuis peu par X 2, mais je m’égare.

Donc, le document en 2 parties « LA GUERRE CONTRE LE CANCER », que Je n’ai pas encore vu donc, mais que je me ferai un plaisir d’enregistrer, est présenté notamment avec entre-autre commentaire : « […] Les facteurs de risques environnementaux et professionnels pourtant mis en évidence par certaines études sont soigneusement éludés. Puis, une nouvelle ère s’ouvre avec l’engagement des laboratoires pharmaceutiques. Le cancer est devenu une affaire rentable… ».

Comme c’est joliment pudique cette petite chose là :-/

À la lecture de ces quelques lignes, je me sens transporté : se peut-il qu’un « grand média » se décide enfin à aborder de front et à revenir sur l’empoisonnement de masse de nos sociétés et du coupable silence des médias et d’Élus Pour Rien ?
En effet, malgré le « plan cancer », cette énorme mascarade lancée en 2003, sans sourciller, par notre chef coutumier national Jacques Chirac (encore une, eh oui, coutumier je vous dis), il y a toujours autant de produits hautement toxiques et cancérigènes sur les rayons des grandes surfaces et de la grande distribution dans le commerce. Si vous poussez le chariot pour faire vos courses pour la maison, pour le jardin ou pour bricoler et que vous voulez un tant soit peu éviter de vous intoxiquer, il faudrait que vous évitiez la majorité voire la quasi-totalité des produits étalés dans les rayons ; ça demande un effort que peu de gens sont prêts à faire, et les marchands du temple le savent bien…

Vous remarquerez d’ailleurs que chaque fois que l’on parle de protéger, tout simplement, les gens (ici, en l’occurrence leur santé, ce qui n’est pas une simple variable d’ajustement pour reprendre un terme à la mode), on se voit opposer les coûts pour les industriels, les pertes d’emplois etc. Donc, pour avoir le droit de vivre, il faut s’empoisonner.

Autres joyeusetés, ces publicités qui me pétrifient d’effroi :

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Dans la chambre des mômes en plus ! Je pense déjà aux savons, aux crèmes, aux parfums des couches, aux lingettes, au papier toilette (qui vous en conviendrez doit impérativement être blanchi, puis teinté, puis parfumé pour l’usage auquel il est destiné), aux papiers peints, aux colles, aux traitements des objets en bois, aux peintures, aux moquettes, aux teintures, aux vêtements, aux additifs alimentaires, aux parfums alimentaires, aux colorants, aux pesticides, aux mauvaises cuissons, aux produits nettoyants et j’en oublie tellement.
Comme si ça ne suffisait pas, tiens un petit nuage de parfum (de synthèse ?) avec pulvérisateur automatique histoire de ne pas oublier de prendre sa dose pendant le sommeil. Le premier qui prononce le mot « éthique »…

Et on ne peut pas me taxer de mauvaise foi ou d’approximation, de nombreuses personnalités scientifiques tentent régulièrement par tous les moyens de prévenir et d’alerter l’opinion publique et les médias, comme par exemple avec l’Appel de Paris… Et c’est grâce à des organisations comme Greenpeace que des initiatives, comme le programme REACH, parviennent à voir le jour. Ce ne sont certainement pas nos parlementaires nationaux qui auraient pu se bouger de ce côté-là.

Et je passe sur les laboratoires pharmaceutiques qui, on s’en doute, ne travaillent pas pour la gloire et ont bien des arguments à faire valoir à nos représentants qui se trouvent être dans la cible qui n’a (ou n’aura bientôt) pas intérêt à se fâcher avec son médecin.

On pourrait aussi se pencher sur le coût financier à moyen et long terme de cette absence d’action, de la part de ceux-là même, « responsables » politiques, qui ne cessent de nous parler du coût exorbitant de la protection à la Française…
Pour simplifier : Les fabricants et les distributeurs font leur beurre en vendant (en toute connaissance de cause, c’est un point capital) du poison, et quand il faut passer à la caisse pour les dégâts, c’est la collectivité qui doit assumer.

Malgré la catastrophe sanitaire et humaine en cours, les médias traditionnels continuent donc de regarder ailleurs pour éviter de fâcher les annonceurs et autres pourvoyeurs d’idées saines pour leurs économies, tandis que des représentants du gouvernement continuent d’endormir les gens en énonçant très sérieusement des évidences du style : la nécessité d’améliorer « l ‘annonce de la maladie, le fonctionnement des systèmes de soins, la prise en charge sociale des patients et des familles, l’accompagnement psychologique des malades… ».

Donc, espoir, espoir, le document (taire ?) sera-t-il à la hauteur de l’enjeu ?

En attendant, consultez sans réserves le site de l’ARTAC, notamment « 30 règles pour se protéger ».

Ils ne mourraient pas tous…

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Je tenais absolument à voir ce documentaire. J’ai donc profité du fait de devoir me rendre à Valence pour aller le voir. C’était l’avant-première, au cinéma « Le Navire ».

Après le film, durant le débat, j’ai voulu prendre la parole et m’exprimer sur de nombreux points.

Je voulais, en prenant comme point de départ ma réaction à un propos d’un des présentateurs, rebondir sur une vision manichéenne du travail dans l’entreprise, selon laquelle les « patrons » ne sont que les kapos serviles d’un système politico-financier, tout juste bon à asservir et exploiter sans vergogne des employés soumis…

Certes, ce n’est pas du tout le propos de ce film, qui est bien de témoigner de ce que des hommes et des femmes subissent quotidiennement dans leur travail, en abordant la détérioration des conditions de travail notamment ces dernières années. Et c’est… frappant.

Mais quand on parle de la souffrance d’employés, on en vient forcément à parler des employeurs…

On ne peut pas tous ensemble lutter contre ce qui fait que des humains subissent de telles pressions si on ne prend pas du recul pour regarder la société dans son ensemble. On réagit avec les tripes, mais concrètement, il faut agir au quotidien… D’autant que la pression augmente constamment, sur tous les travailleurs, quels que soient leurs statuts.

Il y a trois aspects dont on parle très peu dans ce genre de débat et qui méritent, il me semble, d’être développés :

– Le premier est que le monde de la petite entreprise (TPE, artisans, commerçants, professions libérales) n’est pas le « monde de l’entreprise » au sens où l’entend le MEDEF. Contrairement à l’idée véhiculée par les médias dominants, le MEDEF ne représente pas le patronat français, mais une certaine partie de celui-ci. Le patron du MEDEF n’est certainement pas le « patron des patrons ».

Et la majorité des « petits patrons » de France ne se sent pas représentée par les discours « ultra-néo-libéraux » d’une organisation qui dicte au gouvernement les orientations qu’il doit prendre et qui se font toujours en faveur des grosses entreprises, par exemple dans les dispositifs régissant la sous-traitance (d’ailleurs, pour être sûr de son fait, le MEDEF porte son action au niveau Européen, et là, c’est silence total des médias). Si ces petits patrons ne se sentent pas représentés par le MEDEF, c’est que justement, nombre d’entre eux savent ce que c’est d’être précaire…

De plus, chez les « petits patrons », il y a aussi des gens « de gauche », sans aucun doute une petite minorité, mais qui ont une vision partagée de la « richesse » éventuellement produite par le travail, non par condescendance ou bienveillance paternelle, mais par profonde conviction (d’ailleurs, je voudrais bien qu’on se regroupe, mais bon, c’est un autre sujet).

Les petits patrons ne sont pas tous des instruments reproducteurs d’une classe dominante bourgeoise, ou qui souhaitent accéder à ce statut. Il y a parmi eux des gens qui croient profondément aux valeurs républicaines, et qui n’ont pas peur de dire que l’impôt est utile, de défendre la péréquation, la justice sociale, la proximité, l’écologie (énergies, cycles cours, développement durable, etc.), voire la décroissance économique (par rapport au discours économique dominant), et qui voient dans leur entreprise un instrument pour essayer de faire les choses autrement, en toute indépendance.

Ceux-là sont d’autant plus « fragiles » et sensibles, car ils doivent redoubler d’efforts à la fois pour ne pas mettre « leurs » éventuels employés dans des situations difficiles (voir le point suivant), tout en subissant la méfiance des syndicats et l’hostilité de l’administration publique qui les traite de fait comme toutes les entreprises, c’est-à-dire comme des suspects : de malversation, de détournement, de fraude, d’exploitation, etc.

La médiocrité et la mauvaise foi sont partout, aucune organisation n’échappe à ces défauts, je regrette pour ma part que ceux qui sont en charge de réguler, de manière désintéressée, les activités de la société française conservent en leurs rangs des gens particulièrement néfastes à tout le monde, mais c’est un autre propos.

Depuis les années soixante-dix, il y a une offensive idéologique qui tend à opposer et à faire se haïr deux parties de la société, pourtant dans le même bateau (national, mais aussi européen et mondial) : les indépendants, artisans et petits patrons d’un côté, et la fonction publique de l’autre.

Le regard méfiant des syndicalistes quand on déclare être un « patron » dans une réunion d’un collectif (pour la défense des services publics par exemple) ou le ton résolument hostile de la part de certains fonctionnaires de l’administration fiscale, d’une part ; et le mépris et la défiance vis-à-vis de l’administration publique ou de l’éducation nationale, de la part des petits patrons, des artisans et des professions libérales, d’autre part, sont de modestes exemples qui montrent à quel point cette offensive néolibérale de manipulation des esprits est en passe de réussir.

On ne compte plus les brûlots poujadistes et les propos haineux… Parfois même de la part de nos propres gouvernants, ce qui est bien une des preuves les plus accablantes de la façon honteuse dont ces derniers font de la politique.

– Le second point est dans la continuité du premier : les petits patrons et les indépendants récoltent notamment les miettes de la sous-traitance appelée pompeusement « outsourcing » dans les milieux dématérialisés (mais bon, cela existe dans toutes les branches de l’industrie, des T.P., etc.), et la plupart d’entre eux n’ont que le droit de proposer leurs services, sachant que quand ils reculent devant un travail (notamment parce que ça les obligerait à mettre leurs salariés dans des conditions inacceptables), il y a peu de chance qu’ils en trouvent d’autre.

Le système de précarisation des travailleurs que met en place la droite dite « libérale », de l’OMC à la Commission Européenne, dans le domaine du droit du travail, s’il n’est qu’un des derniers points avant la totale annihilation des systèmes légaux de protection des peuples, est à l’image de la position qu’occupe et que vit actuellement au quotidien un « petit patron » d’ici, qu’il soit parfaitement honnête et respectueux de ses salariés ou qu’il soit un margoulin fraudeur.

Ce n’est pas une légende qu’un « patron » ne peut pas dormir la nuit, soit surmené, a des palpitations, des ulcères, des attaques, etc. et encore une fois, a fortiori s’il est parfaitement honnête et respectueux de ses salariés, de la législation, etc. Le système, notamment fiscal, tel qu’il fonctionne partant du postulat que le patron est par définition un fraudeur, même si c’est hélas vrai pour pas mal, met une pression hallucinante sur celui qui essaye de faire les choses correctement. Et même celui-là, de toute façon, commet des erreurs qui pourront tôt ou tard le rattraper. « Celui qui ne se trompe jamais… »

Mais surtout, surtout, tel qu’il est le système ne permet aucune « défaillance » dans le flux de travail :

Dès lors que vous vous déclarez, vos charges courent. Forfait, réel, etc. Elles courent. Point

Hauts ou bas, retards de paiement ou pas (j’en suis à 110 jours à l’heure où j’écris ces lignes), travail ou pas (!) les charges courent. Si vous avez des salariés, que vous voulez leur payer un salaire honnête et à toutes les fins de mois, vous avez intérêt à ne pas avoir de retards de paiement, à avoir des réserves, et surtout, à toujours avoir du travail qui entre dans le tuyau. Dis comme ça, ça coule tout seul, mais dans la pratique…

Sachant que le sous-traitant peut difficilement avoir une vision au-delà de quelques mois (ce qui est déjà merveilleux), il ne faut pas se faire d’illusion, sa vie est en très haute tension, constamment, et pour lui, c’est nuit et jour, 365 jours par an, et ce quel que soit son état de santé, sa situation familiale, etc.

Le sous-traitant ne peut pas « la ramener », parce que s’il se tourne vers celui qui lui commande des travaux en disant que ce n’est pas possible, il y a de fortes chances que ce dernier prenne un autre sous-traitant. Le sous-traitant peut difficilement compter sur la patience de son banquier.

Même les entreprises publiques sont depuis de nombreuses années des championnes dans ce jeu de pression (il y a d’ailleurs là aussi une des sources de rancoeur vis-à-vis des fonctionnaires, qui constitue un abcès qu’il faudrait un jour percer).

Bon, j’ai bien là conscience que ce n’est pas la majorité, mais quelle que soit la proportion, elle n’est pas à négliger.

Le petit patron en question donc travaille, et le seul moyen pour lui de tirer son épingle du jeu de manière réellement honnête, c’est d’accepter de grosses responsabilités, c’est de travailler comme un fou (en faisant le tampon des surcharges de travail), de faire un travail de très haute qualité (pour essayer d’avoir quelques leviers de négociation avec le donneur d’ordre), et de se contenter de peu.

Et c’est là l’idée centrale de mon propos : c’est un choix que RIEN dans la société actuelle n’incite à faire !

– C’est là que vient le troisième point donc : Il faut qu’un commanditaire ou un donneur d’ordre veuille un travail de qualité, il faut accepter de gagner moins, de consommer moins. La « société de consommation » est un des moyens les plus puissants pour rendre les populations esclaves d’elles-mêmes au profit des classes dominantes qui dominent et dirigent les marchés de la production et de la distribution.

C’est notamment par le choix des produits que nous consommons que nous donnons du poids à telle ou telle forme de production, travail, de commerce et de financement.

Ce qui signifie quoi ?

Qu’il n’y a pas de fatalité…

Cela signifie par exemple qu’il faut acheter un produit de qualité, plutôt que dix médiocres, auprès de fournisseurs honnêtes. Cela signifie privilégier les produits de proximité, les filières courtes, consommer moins, mais mieux, ne pas se payer des « vacances* moins chères » à l’autre bout du monde en s’asseyant sur l’équité, mais du temps convivial chez des gens proches… Bref, ça demande un effort constant, quotidien, qui va de l’endroit où l’on se fournit à la lecture des étiquettes, de la composition, etc.

Nous sommes tous donneurs d’ordres au système ! Si demain la consommation d’un produit ou d’une marque baisse de manière significative pour des raisons éthiques, soit le produit sera retiré, soit le fabricant et le distributeur plieront sous la pression.

La consommation n’est pas le seul moyen de renverser la tendance : l’enfance (des crèches publiques) l’éducation (le système public) et le temps consacré à ses propres enfants, le dialogue, la rencontre avec l’autre, le refus des inhumanités (pour nous comme pour les autres, ici et ailleurs) doivent prendre une forme active dans la société, avant de prendre forme dans l’urne !

Lors des élections législatives de 2002, il suffisait de se rendre en masse aux urnes pour choisir des représentants… Où était le « peuple de gauche » quand il fallait faire ce choix crucial ?

Enfin, les médias dominants se sont prostitués et abreuvent quotidiennement, minute par minute, les cerveaux des enfants encore dans le ventre de la mère, pour leur dire : consommez plus, moins cher, ne réfléchissez pas, l’école ne sert à rien, les fonctionnaires sont des sangsues, vous n’avez pas le choix, nous pouvons gagner la bataille de la mondialisation, achetez des actions, gagnez au loto, méprisez l’effort intellectuel, regardez le football à la télévision…

Bref, je voulais dire tout ça et tellement plus encore…

J’étais très impressionné, d’autant que je comprenais bien qu’il y avait là des personnes occupant des postes clés au niveau de l’inspection du travail, des prud’hommes, mais aussi des « petites gens », des syndicalistes, des chômeurs…

C’est normalement dans ce genre de situations que doivent avoir lieu les vrais débats, notamment ceux qui doivent aller au-delà des idées reçues, pour pouvoir échanger et diffuser des idées constructives, nouer des liens entre-nous, que la pensée dominante essaye de diviser entre public/privé, patron/employé, pseudo réformateur/immobiliste, etc. C’est là que l’on peut se rencontrer, bâtir des projets et se regrouper pour lutter contre cette « marchandisation » de tout et de tous au profit de quelques privilégiés…

Je regrette de ne pas m’être mieux exprimé. J’ai bafouillé des trucs avec MEDEF, syndicats, inspecteur de travail, Gérard Filoche etc. j’ai perdu mon souffle comme happé par un vide, perdu le fil de ma pensée… Je ne suis pas toujours aussi nul en public, mais je voulais vraiment interpeller le public sur ces points…

Ce n’est pas grave. Je passe sans doute pour un énervé, voire un frustré. Je suis en tout cas convaincu qu’il y a une véritable urgence, car il est certain qu’avec la façon dont notre pays évolue, les personnes qui sont montrées dans ce film vont rapidement mourir, au sens propre du terme.

Enfin, je voulais insister sur le fait qu’il est sans doute urgent, non pas seulement de s’intéresser aux problèmes, mais d’agir, car la « représentation nationale » que nous avons aujourd’hui est le produit de notre coupable négligence et de la confiscation du débat politique par des partis comme le P.S. ou son pendant l’U.M.P. orchestré par des médias serviles. On a aussi le système que l’on mérite. Je voudrais bien, pour ma part, que le réalisme de gauche ne bascule pas soit du côté « blairisme » soit du côté « guerre patronat syndicat »… Il y beaucoup de solutions justes et efficaces pour recadrer et développer l’entreprise dans un monde social et réellement égalitaire et « à gauche », et ça passe par des moyens simples que je n’entends nulle part. Pourquoi ?

À la fin, en disant cela, j’ai eu à subir le regard méprisant et la petite pique cynique de celui qui, apparemment, était le gérant de la salle, quand j’ai fait remarquer qu’il était normal que l’on se méfie de partis traditionnels comme le P.S. dominant à gauche quand, à l’exemple de Montpellier, pendant de très longues années, les gens de gauche n’avaient eu droit qu’à Georges Frêche comme candidat incontournable.

Bon, ceci dit, il faut absolument aller le voir :

« Ils ne mourraient pas tous, mais tous étaient frappés », de Sophie Bruneau et Marc-Antoine Roudil.

* Bon je n’en prends pas, mais ce n’est pas pour autant que je considère que les autres ne doivent pas en avoir le plus possible.

Raté

Israël et les Arabes, une paix insaisissable.

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Fierté de politiciens préoccupés par leur stature, jeux d’alliances face aux échéances des urnes ou à l’opinion, intox, bref, une fois encore, pressions extrémistes religieuses, compromissions, etc. Le tout sur le dos des populations, comme d’habitude ; en l’occurrence les Israéliens et les Palestiniens qui paradoxalement, ne demandent qu’à faire la paix.

À voir absolument. Toutefois, ce documentaire ne pose pas la question ultime : à qui profite la situation ?

Morceaux choisis sans cohérence par rapport au documentaire :

– Le « président » Jacques Chirac semble plus s’intéresser à son image de chef d’État qu’à la possibilité qu’un accord de cessez-le-feu soit trouvé entre Israéliens et Palestiniens, négocié difficilement sur le petit bout de territoire américain au cœur de la capitale française sous l’égide de Madeleine Albright. Il n’a pas eu son quota de caméras et de flash, c’est contraire au protocole.

Il appelle donc Madeleine Albright pour lui demander de se rendre à l’Élysée avec Ehud Barrack et Yasser Arafat…

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Madeleine Albright : « And I said, in french, mr president, it’s an important moment, this is not really a good idea for us to come right now, we’re about to come to an agreement on this document. »

Alors que Yasser Arafat s’était engagé à signer l’accord, passé la réunion à l’Élysé, il s’en va précipitamment en se défaussant sur un ministre pour sa signature. Pas d’accord. Les négociations tombent à l’eau…

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– À propos du mur de séparation :

Après avoir vu sur des cartes, concrètement, en quoi le mur de séparation allait spolier les Palestiniens, en annexant de fait tous les territoires sur lesquels le mur est censé protéger des installations d’Israéliens ; Georges Bush voit bien qu’effectivement les Palestiniens ne pourront jamais accepter cela, et doit reconnaître que le mur est un problème.

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Abou Mazen : « Le président Bush à dit : ça coupe la Cisjordanie en deux comme un serpent, il a pris la carte, l’a regardée, et l’a mise de côté, d’un geste agacé disant à Dick Cheney : avec ce mur on aura jamais d’état Palestinien ».

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Georges Bush : “I think the wall is a problem, it is difficult to develop confidence between the palestinians and the israelis with a wall snaking into the west banks.”

Commentaire d’Ariel Sharon avec un petit sourire en coin :

Ariel Sharon : « Là, j’ai cité une phrase du poète américain [Walt] Whitman : les bonnes barrières font les bons voisins ».

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Walt Whitman avait violemment pris parti contre les Mexicains lorsque les Américains, à l‘initiative du président Polk, ont provoqué le Mexique en traversant le Rio Grande en 1846 au lieu de s’en tenir à la frontière formée par la Nueces River (cette dernière frontière était contestée par les Américains).

Aucun politique américain, qui se revendique texan de surcroît (le Texas venait d’être rattaché aux États-Unis en 1845), n’a oublié que la guerre, puis l’invasion qui a suivi, que cette provocation calculée a entraînée, avaient pour but de récupérer les territoires qui forment aujourd’hui le Nouveau-Mexique, l’Utah, l’Arizona, le Nevada et une partie du Colorado, et surtout, la Californie que beaucoup d’Américains belliqueux en mal de débouchés à l’ouest, rêvaient ardemment de conquérir à ceux qu’ils considéraient sans détour comme de misérables fainéants.

C’est peut-être pour Ariel Sharon l’occasion de donner sa position aux Américains : c’est dans son intérêt et en matière de conquête de territoire, il n’a pas de leçon à recevoir des États-Unis.

Aujourd’hui, les Israéliens continuent de vivre avec la peur, et les Palestiniens voient leurs territoires constamment réduits, et le gouvernement qu’ils ont pourtant démocratiquement choisi, être rejeté de la scène internationale. Les fous de dieu (et les idées reçues) des deux côtés de la frontière vont continuer leurs abjectes besognes.

Qui va encore payer ?

Les enfants Israéliens* :

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et les enfants Palestiniens* :

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Ça devrait être un argument suffisant pour faire taire les armes, non ?« Israël et les Arabes – Une paix insaisissable ».

Série de trois documentaires réalisés par Norma Percy, Mark Anderson et Dan Edge

Épisode 1 - Les négociations de la dernière chance. [1999-2000]

Épisode 2 - Arafat assiégé. [2001-2002]

Épisode 3 - Le grand projet de Sharon. [2002-2005]

Une petite saignée !

L’infirmier : « Le malade a encore perdu beaucoup de sang, et continue de s’affaiblir. »

Le médecin : « Il faut absolument lui refaire une saignée, pour le débarrasser de toutes ses mauvaises humeurs »

Quand des économies et des populations exsangues sont littéralement mises à sac par des pouvoirs corrompus, des hommes d’affaires et des groupes industriels et financiers totalement libres d’agir comme bon leur semble, les docteurs blancs disent sans la moindre hésitation :

« Laissez donc, ça va se réguler tout seul, enlevez donc encore ces barrières qui empêchent ces entrepreneurs d’agir, et de grâce, lobotomisez ces gens qui gémissent, on ne s’entend plus compter… »

Oui je sais, c’est caricatural. Mais bon, il faut le lire pour le croire…

Grosse fatigue…

Alors voilà, je me bats comme je peux, en fait beaucoup, en « républicain laïque », pour défendre les services publics face à la profonde manipulation dont mes compatriotes sont les consentantes et bêlantes victimes. Je démontre chaque fois que possible l’importance de l’impôt, la fumisterie des néolibéraux et des conservateurs, en passe de gagner une guerre de propagande entamée dans les années soixante-dix etc.

J’essaye aussi de me battre pour faire comprendre à des syndicats largués que non, tous les « patrons » ne sont pas des « salauds et des exploiteurs* », et que c’est ensemble que nous devons remettre à plat les choses pour ne pas nous laisser bouffer par l’OMC et la Commission européenne… Mais bon.

Enfin bref, pourquoi « grosse fatigue » ?

Et bien il se trouve que, comme je suis un « salaud d’entrepreneur/patron », qui ne doit surtout pas se retrouver en déficit face aux inéluctables charges qui pèsent sur son activité (que je paye avec joie et même fierté pour contribuer à la chose publique) ; je bosse beaucoup, et nuitamment en plus avec à peine 5 heures de sommeil par nuit ces derniers temps (environ un mois). Du coup, et bien c’est vrai, j’ai un peu oublié la paperasse, et mon comptable aussi.

Alors quand ça fait un mois que je me couche toutes les nuits entre 2 et 3 heures du matin (avec levé tôt, mais ai-je besoin de le préciser ?), et que rentrant d’accompagner les enfants à l’école, je bois mon premier café en me mettant immédiatement à mon travail, mon téléphone sonne et je me fais sermonner sur un ton très hautain, comme à un attardé, par une « responsable de la TVA » parce que « ce n’est pas bien il manque les déclarations pour les mois de X et de Y et que ça commence mal (je viens de changer de département) et que je vais vous taxer d’office vous allez voir »…

J’essaye de rassembler mes pensées épuisées, je respire un grand coup, et je me dis que moi ça va, j’ai des convictions, mais elle scie sur la branche sur laquelle elle est assise la petite dame. Et c’est moi qui gueule en bas pour lui dire d’arrêter de scier.

Et je suis sûr que ça, ça lui échappe complètement. Elle ne me facilite vraiment pas la tâche !

* Et vis-à-vis de ce point-là, je crois que l’effet de serre aura cramé la planète avant que Thibault, Laguiller et Besancenot, et les autres « copains », n’aient débloqué leurs neurones. Et que les « cocos-trotskistes » ne viennent pas me casser les pieds : tout patron que je suis, il m’arrive de voter parfois (aussi) pour leurs représentants, avec joie ! Donc, en tant que « sympathisant », j’ai d’autant plus le droit de les critiquer sur leurs incommensurables tares.

Opinions ?

Dès qu’on défend simplement des valeurs républicaines comme la justice, l’égalité, la fraternité, l’école et la santé pour tous etc. on est plus un républicain, on est forcément un « rouge », un « coco », un « trotskiste », un « léniniste », un utopiste, un passéiste, un socialiste, un immobiliste, un « droit-de-lhommiste » et j’en passe… Bref, quelqu’un qui « n’aurait rien compris » au monde comme il va dans une mondialisation heureuse et gagnante*.

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C’est du même niveau intellectuel que les commentaires auxquels nous avons eu droit durant la campagne référendaire pour le traité (instituant une constitution…) européen. Il ne fallait pas poser de question sinon, on était forcément (dites-le avec moi) : « lepéniste », « devilliériste », ou « cocommuniste »… Voire pire : carrément inconscient.

C’est bien tout ce qu’il a à dire. Des idées recopiées bêêêtement sans réfléchir chez ses amis éditorialistes. Le tout mâtiné de larges généralités du genre « nos démocraties ». Sa démocratie oui, sans doute. Pas la mienne…
Cette jeunesse dont il parle a un niveau de réflexion, d’innovation et de conscience qu’il n’a jamais atteint, mais qu’il compense en mépris, en vacuité et en fatuité.

Zéro pointé pour l’innovation intellectuelle.

*Ça me rappelle le fameux jeu de Coluche « À qui perd… perd ! »

Who’s blind?

I used to read The Economist every week.

I used to read it, just like the Financial Times, because what is going on in the world matters to me, and I like factual data. But I’ve always been puzzled by the cynical dichotomy that exists between editorials (values) on one side, and facts (reports) on the other side.

It’s rather ironic to read the content of a magazine that years after years, describes with precision and without taboo the progression of extensive and total destruction of humanity and nature, as a direct result of ultra liberalism and it’s destruction of legal and social protections, and then reading the editorials and the front page…

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Who’s blind?
What is happening?

Remember the treaty:
The French, despite the tremendous and constant pounding of media in favor of the treaty, never giving any other arguments than « it’s inevitable », « it’s modern », « no is the voice of ultra nationalism » etc. In spite of all this, French discussed the actual content of the text, gathered all around the country in public meetings and on the Internet, where you could find lawyers, entrepreneurs, teachers, students, workers etc. in one word: people.
A real debate that neither the political parties nor the media would ever support, and that never actually took place on the front page of the media. So they decided… What the text wanted for them, they didn’t want. This is democracy. The French are probably the most pro European people of Europe! But they simply don’t want their everyday life to be ruled and governed in The City nor in Wall Street.

Today, the CPE:
Anyone who is interested in facts and data knows the CPE isn’t about opening the doors of businesses for the young unemployed giving more flexibility to « try them » or « explore and develop a market ». I had three employees and just laid them off a few months ago because I didn’t have the work for them anymore. I didn’t need the CPE for this, the CDI was fine.

The real question is ideological: it’s about gradually erasing the laws of the « Droit du travail » because the think tanks that have grabbed the seats of the Euro parliament and Commission want all the protections to be dismantled ASAP, in France as in the rest of Europe.

As long as the French were asleep, they didn’t pay attention on what was going on, hence why the CNE (same as CPE but for those over 26) just made his way through the parliament. For some reason (perhaps the Prime Minister was over confident when he said he will discuss and then didn’t) they started looking at what was going on…

The huge mistake of the past governments was simply to draw attention on the little « cuisine » that is being made in the back of the people. As soon as the French wake-up of their media dripped nap, they don’t behave like sheep.

Remember the 2002 Presidential elections:
Jospin didn’t have enough voters simply because the « peuple de gauche » had been discussing and debating on the future of France, and Europe, and had looked into what he and his comrades had actually done in their back. It wasn’t a question of charisma nor the irresponsibility of left wing candidates…

They were looking for a new leader who would speak their ideas. He wasn’t that one. Plus, everybody knew the PS (that still denies and doesn’t amend itself) had betrayed it’s voters and it’s allies by vouching for OMC immoral but profitable agreements, or other agreements such as Lisbon Agreements of 2000 (that gave birth to the CNE, the CPE and other joys of liberalism praised by neocons).

It’s the exact opposite of what some bore are stating all day long: when the French grab a problem, they explore it extensively, they analyze it and they take a matured decision. It’s too bad that they don’t actually do that more often: most of the year, the majority of French are sleeping in front of their TV, lulled by the voice of media lying at the feet of Lagardere, Pinault, Bouygues and Co.

Actually, French like to work, they are very productive (probably because for decades they were quite well brain powered by public education, they could concentrate on their duties without having to fear for their kids, their house, their security and their health). And because they do their work well and are productive, they simply think that work is not all, and that once the work’s done there is a life.

The question here is simple: it’ about the values of a society. It’s about Polis.

The only « chance » to stop the protesters and the takeover by a moribund PS now is that Sarkozy manages to fool the French people by diverting it’s attention on side tracks, or lure the people on another subject. If it works, as the addiction to intellectual laziness remains strong, the government will be able to go on…