Le site où il ne ferait pas bon se trouver

Les modestes notions d’anglais dont je dispose me laissent à penser que le sens du nom « note2be » point com signifie à peu près avec un petit jeu de mot :

Note2be.com : le site où il ne ferait pas bon se trouver

Et à y voir le contenu, on se dit que oui, vraiment, Stéphane Cola (qui d’après une simple requête Whois chez Gandi.net, est le propriétaire de ce site) doit avoir beaucoup de frustration et de rancœur à l’égard du corps enseignant. Est-ce dû à un ou plusieurs échecs scolaires ? Est-ce, comme cela semble être la tendance poujadiste actuelle, un nouveau ballon d’essai pour tester la réactivité de la société civile face aux propositions de plus en plus clientéliste d’une droite en fin de décomposition morale ?

Vous savez quoi ? Je pense juste que c’est qu’un pov’type qui cherche à se faire mousser pendant la campagne électorale, en prenant soin de se donner une image de marketeur politique qui n’aurait pas froid aux yeux, histoire d’élargir son portefeuille de clients côté UMP.

Je veux bien en discuter ici avec lui si je me trompe.

Contrairement à ce qu’écrit en toute fausse neutralité Le Monde, on ne peut pas aller « Au-delà de la méthode contestée », car non, ce site ne « soulève [PAS] la question de l’évaluation des enseignements par les élèves », il sert juste de défouloir aux branleurs qui n’ont rien d’autre à faire à l’école que de traiter les bons élèves de « lèches » et les profs de privilégiés. L’opportunisme dont on ne sait plus s’il est commercial ou politique est vraiment un signe fort qui devrait faire s’interroger les membres de l’UMP sur leurs « valeurs morales », mais bon, on n’y croit plus à force.

Si vous êtes concerné, vous pouvez lui dire ce que vous en pensez directement en allant là (et en entrant le nom « note2be.com » dans le champ de recherche) pour notamment lui rappeler qu’il s’expose tout simplement à des poursuites en diffamation, selon la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse : « l’allégation ou l’imputation d’un fait précis qui porte atteinte à l’honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel il est imputé »…

Je ne suis pas juriste, mais il paraît aisé de démontrer en effet que l’infraction est constituée, car elle réunit les trois éléments qui sont pris en considération dans ce genre d’affaires : l’élément matériel, l’élément moral et l’absence des faits justificatifs ou d’immunités.

• L’élément matériel :

L’allégation selon laquelle un professeur serait incompétent (la notation, qui est un élément précis) en s’appuyant sur des faits non précis : Simple évaluation subjective par des élèves dont on ne peut vérifier sur quelles bases ni compétences reconnues ils ont émis leur évaluation pour noter l’intérêt, la clarté, la disponibilité, l’équité, le fait d’être respecté et motivé (on croit rêver…), est de nature à porter atteinte à l’honneur ou à la considération des professeurs.

• L’élément moral :

La question ici est : y a-t-il intention de nuire ?

Si vous êtes titulaire d’un DEA de droit public, vous ne pouvez pas vous cacher derrière votre petit doigt en plaidant l’innocence, le bon sens (les élèves son notés par les profs, les profs pourraient aussi être notés par les élèves…), ou la volonté d’ouvrir un débat, ces arguments ne tiennent pas (cf ci-dessus), surtout qu’en tant que personne qualifiée ou compétente, et sachant que vous alliez divulguer des noms de personnes en remettant en cause leurs compétences, vous risquiez de porter atteinte à leur honneur ou à leur considération… Vous avez quand même persévéré dans ce « risque ».

De plus, le nom du site laisse peu de doute sur l’objectif visé par le site : « Il ne faut pas y être » 

L’intention de nuire semble donc bien constituée.

• L’absence de faits justificatifs et d’immunités :

D’une part : Encore une fois, je me reporte à l’élément matériel.

D’autre part : La diffamation n’est pas punissable en cas de vérité des faits (exception de vérité, sauf dans le cas de la vie privée) ou d’immunité.

Les faits sont récents, il n’y a ni amnistie ni prescription, les profs étant notamment encore en fonction.

Bon, j’espère que les enseignants concernés seront nombreux à porter plainte…

En tout cas, c’est minable comme d’habitude, mais on n’arrive pas à s’y habituer à leur morale décomplexée…

« Une bonne dose de démocratie »

À l’instar de Nicolas Demorand qui s’exclame ce matin (6 février 2008), avec verve et sa certitude habituelle, que la campagne des primaires américaines montre une « une bonne dose de démocratie », l’ensemble des médias français, toutes tendances confondues, n’a d’yeux que pour l’affrontement Obama / Clinton coté Démocrates, et Huckabee / McCain coté Républicains…

On vous donne le choix entre vous pendre ou vous tirer une balle dans la tête, vous n’allez pas dire qu’on vous empêche de vous exprimer !

Du coté des « grands médias », évidement, on ne pouvait s’attendre à autre chose, mais pour ceux qui ont fustigé, à juste titre, l’orchestration du débat de la campagne des présidentielles françaises par les services de communication du PS et de l’UMP, débat tronqué qui a servi à des prises d’otage telles que « voter Sarkozy, c’est être d’accord avec la ratification du mini traité européen par la voie parlemementaire », ou « voter Royal, c’est approuver la privatisation des services publics » on aurait pu espérer un peu plus de recul…

Peut-être faut-il aussi y voir là aussi le résultat d’un lobbying des groupes républicains et démocrates dans la capitale française, où le suivisme et la consanguinité médias, « philosophes », services de com et partis politique se révèle une fois de plus impossible à contredire.

Suite à un échange avec Philippe sur sa note du 5 février « est-ce que le pays est prêt pour élire un Noir à la Maison Blanche ? » je reprends ici mon argumentation :

Personne ne parlera par exemple de Ralph Nader, et des candidats verts (accusé par une partie de l’extrême gauche d’avoir fait perdre les Démocrates contre Bush) et des réflexions proposées par des penseurs de la société étatsunienne comme Chomsky ou Zinn qui sont beaucoup plus proches de la réalité du peuple américain, et qui soulignent brillamment que ce peuple caricaturé à loisir ici, a toujours été historiquement par défaut contre la politique impérialiste de son pays, pour une meilleure répartition des richesses, une réelle protection sociale publique mutualisée et la défense des libertés publiques, mais qui ne vote plus parce que ces questions fondamentales restent totalement absentes des mises en scènes médias (médias dont il ne faut pas oublier qu’ils ne sont plus tenus à une quelconque obligation de temps de parole dans la campagne électorale).

Républicains / Démocrates ? Et les autres alors ?

Obama, présenté par les médias complaisants pour les Démocrates comme une sorte « d’héritier » de valeurs sûres telles que Marthin Luther King et JFK, reste d’une certaine façon un faux nez pour esquiver les vrais enjeux de la faillite de la société américaine :

– L’emprise, ou plutôt la préemption (!) de la richesse produite par les Américains, désormais gagée pour des générations par un couple Marchands de canons/Médias : la faillite et le surendettement de l’économie américaine auprès de créanciers dont le peuple américain devrait légitimement se préoccuper. Georges Bush annonçant un plan de 3,1 trillions de dollars visant à augmenter les dépenses militaires… C’est la fuite en avant. Ne posons pas la question : à qui profite le crime ?

– Faillite du libéralisme Reaganien (et au-delà) avec une paupérisation extrême de la société. Les USA de 2008, hormis quelques km carrés privilégiés ça et là, c’est l’Afrique de mon enfance, où l’on marche dans une rue aux façades cossues et en tournant le coin de la rue, on découvre les quartiers abandonnés alentours où s’affairent des survivants qui vivent de la débrouille et des petits boulots aux services de la classe dominante. Il ne faut pas oublier la Nouvelle Orléans, catastrophe symptomatique de la situation. Alors que justement c’est Mardi Gras, on ne va justement surtout pas parler de cela !

– Etc.

[…]

Bon c’est lassant, pas la peine d’en rajouter…

Un traité ? Quel traité ?

Et donc, pendant que la presse française s’en remet une bonne couche de poujadisme sur les grèves…

Regardez bien, attention !

Prêt ??

.

.

.

.

.

Hop !

« DEMAIN MATIN au plus tard, l’Union européenne devrait être dotée d’un nouveau cadre institutionnel. […] »

Vous l’avez vu ? Non ??

Dommage, ayé, lé parti !

« Traité simplifié : on est revenu au texte refusé par les Français. »

Circulez, y’a plus rien à voir.

Vous aviez dit non ?!

Ben tant pis, vous l’aurez quand même, et dites-vous bien que désormais, on ne vous demandera plus votre avis…

Et ben mon papa, c’est le plus fort !

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« On n’éduque pas un enfant en lui laissant croire que tout lui est permis, qu’il n’a que des droits et aucun devoir. On ne l’éduque pas en lui laissant croire que la vie n’est qu’un jeu ou que la mise en ligne de toutes les connaissances du monde le dispense d’apprendre. »

« Récompenser le mérite, sanctionner la faute, cultiver l’admiration de ce qui est bien, de ce qui est beau, de ce qui est grand, de ce qui est vrai, de ce qui est profond, et la détestation de ce qui est mal, de ce qui est injuste, de ce qui est laid, de ce qui est petit, de ce qui est mensonger, de ce qui est superficiel, de ce qui est médiocre […] »

« Nous devons remettre la culture générale au cœur de notre ambition éducative. »

« Renaissance intellectuelle, morale et artistique » !

Bigre, après s’être engagé aux Nations Unies à sauver le monde de l’emprise des multinationales et du FMI qui affament, empoisonnent et pillent les plus pauvres et les plus faibles ; après s’être proposé à Dakar de tendre la main à ces feignants d’Africains, après s’être engagé à sauver la France des cancers, de la pollution de la malbouffe et du chômage, voilà qu’il s’engage à éradiquer la médiocrité de notre paysage !

Alors, c’est vrai papa, tu vas retirer leurs licences d’émissions à TF1, M6, Skyrock, NRJ, BFM, RTL, Direct 8 ?

Whooooaaaa, j’en crois pas mes yeux !

Et ben mon papa, c’est le plus fort !

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« On n’éduque pas un enfant en lui laissant croire que tout lui est permis, qu’il n’a que des droits et aucun devoir. On ne l’éduque pas en lui laissant croire que la vie n’est qu’un jeu ou que la mise en ligne de toutes les connaissances du monde le dispense d’apprendre. »

« Récompenser le mérite, sanctionner la faute, cultiver l’admiration de ce qui est bien, de ce qui est beau, de ce qui est grand, de ce qui est vrai, de ce qui est profond, et la détestation de ce qui est mal, de ce qui est injuste, de ce qui est laid, de ce qui est petit, de ce qui est mensonger, de ce qui est superficiel, de ce qui est médiocre […] »

« Nous devons remettre la culture générale au cœur de notre ambition éducative. »

« Renaissance intellectuelle, morale et artistique » !

Bigre, après s’être engagé aux Nations Unies à sauver le monde de l’emprise des multinationales et du FMI qui affament, empoisonnent et pillent les plus pauvres et les plus faibles ; après s’être proposé à Dakar de tendre la main à ces feignants d’Africains, après s’être engagé à sauver la France des cancers, de la pollution de la malbouffe et du chômage, voilà qu’il s’engage à éradiquer la médiocrité de notre paysage !

Alors, c’est vrai papa, tu vas retirer leurs licences d’émissions à TF1, M6, Skyrock, NRJ, BFM, RTL, Direct 8 ?

Whooooaaaa, j’en crois pas mes yeux !

La langue de ceux qui n’ont pas fait le choix des vainqueurs…

Ah zut, re-zut et super-zut : Pas moyen de laisser un commentaire à Sébastien Fontenelle sur Le blog AJT de Sébastien Fontenelle.

Pourtant, il y a une petite imprécision dans son propos (j’ose, je suis confus).

Dans sa note d’aujourd’hui, savoureuse à souhait comme il se doit, intitulée Quelques Pensées De Pascal (Bruckner), il a écrit :

« Dans la vraie vie, qui n’a décidément rien à voir avec les grotesques « raisonnements » de Pascal Bruckner, l’identité nationale, dans sa déclinaison bricehortefique, n’a rien de « complexe » : elle n’est que la justification à deux balles de la politique policière de harcèlement des immigré (e) s qui fait dire aux militant (e) s pénistes ah, putain, qu’est-ce qu’on a eu raison de voter pour Sarkozy, avec lui, faut reconnaître, le Sarrasin en chie. »

Alors, je voulais juste dire que, ceux des pénistes qui auraient utilisé le terme Sarrasin n’ont certainement pas voté pour N. Sarkozy ! Dieu les en préserve ! Certes, en bon maurrassiens, ils goûtent sans doute l’appellation du ministère dit « de l’Immigration et de l’Identité Nationale », appellation qui n’aurait certainement pas déplu à ceux qui « n’ont pas fait durant la guerre le choix des vainqueurs », mais tout de même ! Ils n’ont pas les mêmes valeurs

Non, ceux qui pourraient dire « qu’est-ce qu’on a eu raison de voter pour Sarkozy » ont sans doute continué en disant : « avec lui, faut reconnaître, le crouille/bicot/bougnoule* en chie. »


Mise à jour à 21 h 20 : entre-temps, la note de Sébastien Fontenelle a disparu de son site !
Si quelqu’un a une idée de ce qu’il s’est passé, je suis preneur.

* rayez les termes inutiles.

AREVA : « L’énergie au sens propre »

Il y a une publicité qui a le don d’être exaspérante, c’est celle d’Areva (vous pouvez la regarder en entier en cliquant ici).

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Pourquoi tant d’énervement ?

– Parce que c’est du nucléaire ? Oui, mais… Non.

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– Parce que l’on y voit la finalité de la filière énergie nucléaire selon Areva : une bande de djeuns se trémoussant de nuit (c’est un cours de danse il parait) dans les immeubles hi-tech d’une ville moderne (de chine) éclairée comme en plein jour ?

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Non. Ça aurait pu être ça. On a d’ailleurs le même problème avec les éoliennes mais ça sera peut-être un jour l’objet d’une note.

Non, c’est parce que la pub démarre sur ça :

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Sans présager des conditions d’exploitations des mines au Canada… Exit une autre partie moins reluisante des petites affaires d’Areva, pourtant toutes aussi importantes : l’exploitation de mines au NigerAreva est le premier employeur (!) après l’état nigérien. Et puis, quand on exploite des mines dans de telles conditions, on n’a pas envie que ça figure dans sa communication !

Ah ? Pardon, excusez-moi. Oui ? Mmmmhhh…
On me dit que les mines du Niger, c’est pour le nucléaire militaire…

Donc ce n’est pas pareil du point de vue environnemental et social ?

Jugez plutôt :

Témoignage d’un reporter de la BBC, accessible sur le site dissident-media.org :

« Des gamins de quinze et seize ans se font irradier dans les mines sous contrôle français au Niger. Il n’y a quasiment aucune protection contre l’inhalation de gaz radon. La main-d’œuvre, presque exclusivement des nomades Touaregs, reste totalement ignorante des effets de l’exploitation minière. La détection des radiations et les contrôles sanitaires sont inexistants. »

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Et à lire les rapports de la CRIIRAD concernant les difficultés faites aux missions du 20 avril 2005 et du 19 décembre 2003, pour tenter d’y voir clair sur les conditions d’exploitations, on peut être certain que ce n’est pas le genre de sujets que l’on va mettre dans une publicité destinée au public occidental.

Le pompon restant quand même ce petit commentaire de la part de Didier Gay, en mission commerciale pour le compte d’Areva en vue d’établir un rapport sur les conditions d’exploitations et qui avoue que « La question sanitaire des travailleurs n’a pas du tout été abordée. »

Circulez, y’a rien à voir.

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Si la France ne tire aucun bénéfice de ses relations commerciales avec l’Afrique, comme le déclare Nicolas Sarkozy, le renouvellement du contrat d’Areva avec le Niger à de quoi laisser songeur, comme le pointe Guy Labertit dans un article publié sur Le Monde et repris par The Guardian Weekly :

« Le groupe français Areva vient de renouveler ses contrats miniers avec le Niger. Avec effet rétroactif au 1er janvier, Areva enlèvera ou achètera cette année dans ce pays plus de 3 000 tonnes d’uranium métal à 40 000 FCFA (61 euros) le kilo contre 27 300 (42 euros) à ce jour, soit une augmentation de l’ordre de 50 %.

Pourtant, ce prix est à peine le tiers de celui pratiqué aujourd’hui sur le marché spot (126 000 FCFA, soit 192 euros). »

Qui a dit que la françafrique c’était fini ?

AREVA : « L’énergie au sens propre »

Il y a une publicité qui a le don d’être exaspérante, c’est celle d’Areva (vous pouvez la regarder en entier en cliquant ici).

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Pourquoi tant d’énervement ?

– Parce que c’est du nucléaire ? Oui, mais… Non.

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– Parce que l’on y voit la finalité de la filière énergie nucléaire selon Areva : une bande de djeuns se trémoussant de nuit (c’est un cours de danse il paraît) dans les immeubles hi-tech d’une ville moderne (de chine) éclairée comme en plein jour ?

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Non. Ça aurait pu être ça. On a d’ailleurs le même problème avec les éoliennes, mais ça sera peut-être un jour l’objet d’une note.

Non, c’est parce que la pub démarre sur ça :

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Sans présager des conditions d’exploitations des mines au Canada… Exit une autre partie moins reluisante des petites affaires d’Areva, pourtant tout aussi importantes : l’exploitation de mines au NigerAreva est le premier employeur (!) après l’état nigérien. Et puis, quand on exploite des mines dans de telles conditions, on n’a pas envie que ça figure dans sa communication !

Ah ? Pardon, excusez-moi. Oui ? Mmmmhhh…

On me dit que les mines du Niger, c’est pour le nucléaire militaire…

Donc ce n’est pas pareil du point de vue environnemental et social ?

Jugez plutôt :

Témoignage d’un reporter de la BBC, accessible sur le site dissident-media.org :

« Des gamins de quinze et seize ans se font irradier dans les mines sous contrôle français au Niger. Il n’y a quasiment aucune protection contre l’inhalation de gaz radon. La main-d’œuvre, presque exclusivement des nomades Touaregs, reste totalement ignorante des effets de l’exploitation minière. La détection des radiations et les contrôles sanitaires sont inexistants. »

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Et à lire les rapports de la CRIIRAD concernant les difficultés faites aux missions du 20 avril 2005 et du 19 décembre 2003, pour tenter d’y voir clair sur les conditions d’exploitations, on peut être certain que ce n’est pas le genre de sujets que l’on va mettre dans une publicité destinée au public occidental.

Le pompon restant quand même ce petit commentaire de la part de Didier Gay, en mission commerciale pour le compte d’Areva en vue d’établir un rapport sur les conditions d’exploitations et qui avoue que « La question sanitaire des travailleurs n’a pas du tout été abordée. »

Circulez, y’a rien à voir.

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Si la France ne tire aucun bénéfice de ses relations commerciales avec l’Afrique, comme le déclare Nicolas Sarkozy, le renouvellement du contrat d’Areva avec le Niger à de quoi laisser songeur, comme le pointe Guy Labertit dans un article publié sur Le Monde et repris par The Guardian Weekly :

« Le groupe français Areva vient de renouveler ses contrats miniers avec le Niger. Avec effet rétroactif au 1er janvier, Areva enlèvera ou achètera cette année dans ce pays plus de 3 000 tonnes d’uranium métal à 40 000 FCFA (61 euros) le kilo contre 27 300 (42 euros) à ce jour, soit une augmentation de l’ordre de 50 %.

Pourtant, ce prix est à peine le tiers de celui pratiqué aujourd’hui sur le marché spot (126 000 FCFA, soit 192 euros). »

Qui a dit que la françafrique c’était fini ?

La morale « décomplexée »

Un des sujets récurrents lorsque l’on débat de problèmes de sociétés avec ceux qui ont joyeusement voté pour N. Sarkozy, c’est celui de la « morale ».

Par exemple, ça revient souvent quand on évoque le rôle des parents dans une société ou les valeurs de la jeunesse seraient de plus en plus décadentes

Dans ce genre de discussions, on note une prise de distance rapide des Sarkozystes revendiquant une morale conservatrice, dès que l’on évoque le consumérisme effréné, la folie des marques, la précarisation des adultes, l’injection massive de déjections télévisuelles et radiophoniques dans les cerveaux sans cesse plus disponibles d’enfants — et tout particulièrement l’offensive commerciale massive auprès des très jeunes, des études ayant montré qu’implanter les marques dans les cerveaux des enfants de moins de cinq ans favorisait une image positive de la marque durant toute la vie du futur consommateur.

Bref. Pour les Sarkozystes, les problèmes de comportement sociaux à l’école et dans la vie sont dus à de la mauvaise graine qu’il faut éradiquer de la société, à des valeurs décadentessurtout celles issues de mai 1968, et évidement celles de gauche etc. en évitant soigneusement d’aller jusqu’au bout du raisonnement : à qui profite la vente de la médiocrité ?

Qui pousse la société dans ce sens ?

Hé oui ! C’est facile d’aller dire que les mômes sont de plus en plus violents et irrespectueux et que c’est sans aucun doute dû au laxisme de parents défaillants et indignes (de recevoir les aides sociales ?) poussés en ce sens par les valeurs décadentes de la gauche et sa culture de l’assistanat etc. ; plutôt que de s’intéresser aux valeurs abjectes que l’on vend à des « consommateurs » de plus en plus jeunes, et des conséquences que cela peut avoir sur leurs comportements citoyens, et d’une manière générale, sur l’évolution des mentalités de la société.

De fait, dès que l’on aborde cette question et que l’on creuse, ces parangons de la morale se réfugient derrière la liberté de choix, de consommation, le libre arbitre en somme, qui ne serait, bien évidement, réellement permis que dans une société enfin libérale : « s’ils consomment de la merde (et donc aussi en crèvent), ou se laissent influencer, c’est de leur faute ». (En discours gauche Casa, ça se traduit par « salauds de pauvres ».)

Pourquoi fuient-ils ce débat ? Tout simplement parce que ça remettrait en cause leurs choix de société, leurs soit disante valeurs, et pour beaucoup, les modèles économiques qu’ils défendent et leurs emplois, valeurs boursières et autres portefeuilles de rentes !

Dès le berceau, les enfants baignent dans une soupe télévisuelle, avec des personnages amicaux qui leur vendent des céréales pleines de pesticides, des yaourts aux parfums de synthèse, des barres sucrées pleines de sirop de glucose, sirop de céréales, imbibés d’additifs de toutes sortes, des graisses végétales hydrogénés, de la « musique » de synthèse préformatée etc.

Dès trois ans, les mômes se retrouvent dans les rayons des grandes surfaces à hurler qu’ils veulent les jouets des boîtes de céréales aux OGM, les peluches, les jouets, les habits et tous les sous-produits de leurs héros télévisuels, pleins de phtlates, de PVC, d’alkylphénols et autres paraffines chlorées

« Morale » disent-ils ?

À la préadolescence, nos enfants sont inondés d’images et de sons, toujours par les mêmes médias, qui les invitent à adopter des tenues vestimentaires, des comportements et des codes sociaux hypersexués : maquillages, jupes ras la touffe, nombril affiché, pantalons taille basse, décolletés, bijoux et tatouages du même style que ceux que portent les adeptes de percieng etc.

Pour des femmes, on peut trouver ça plaisant, débile ou amusant, en revanche, voir des gamines de douze ans, en pleine formation et éveil sexuel, prendre des poses suggestives dans des tenues très légères et maquillées avec des lèvres luisantes… Ça a profondément le dont d’être énervant.

C’est obscène, dans le vrai sens du terme. Et où vont-elles chercher tout cela ?

Imitent-elles les adultes ?

Non ! Ce sont en premier lieu des adultes, spécialistes de communication et de marketing, qui leur concoctent des plans médias sur mesure pour leur matraquer et leur vendre stars, musique, fringues, malbouffe et autres produits…

Et pour qui bossent ces adultes, pour le coup réellement et dangereusement irresponsables ?

Quand N. Sarkozy déclare que la France se porterait mieux avec davantage de personnages comme Bolloré, salue les grands travailleurs (!) que sont ses amis (Bouygues, Bolloré, Lagardère etc.) j’ai du mal à me ranger à son avis lorsque je zappe sur Direct 8, que je regarde les programmes parsemés de publicités de TF1, de TiJi et autres chaines destinées à la jeunesse comme les chaînes musicales, M6, Europe 2 TV, les radios telles que SKY, NRJ et tous leurs sites Web ciblés pour les jeunes qui font de la pub systématiquement pour des sites de rencontre, et tous les magazines en papier glacé qui dégoulinent des rayons presse magazine…

Soutenir Sarkozy, cette droite décomplexée à la morale à géométrie variable, c’est aussi trouver tout ça très bien, c’est approuver cette façon de faire du fric, de valoriser son portefeuille d’actions !

Chacun sa définition de la morale


P.-S. : Je ne sais pas vous, mais quand j’arrive à la fin de cette note, j’ai la nausée…