Rendez-vous avec X : Oleksy

Par Patrick Pesnot

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Émission diffusée sur France Inter le 10 septembre 2005

Écouter l’archive audio de cette émission :
[audio:free_audio/RVX/2005/20050910-RVX-vtyf.mp3]

« Les rendez-vous avec Monsieur X » à retrouver depuis le 1er trimestre 2005 :
– En livre dans une
co-édition France Inter et en CD aux éditions Radio France.


Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

L’affaire a fait scandale… Soudain, fin 1995, les Polonais apprennent que leur nouveau Premier ministre, Joseph Oleksy, a été un espion. Il aurait en effet été longtemps en relations avec le résident du KGB à Varsovie. Et il sera bientôt obligé de démissionner.

Dans ce pays qui vient tout juste d’en finir avec le communisme, le choc est considérable et le soupçon se généralise. Les Polonais exigent des éclaircissements et ce qu’on appellera un peu plus tard une lustration, c’est à dire une sorte d’épuration dans les rangs du monde politique et administratif… Il faut ouvrir au plus tôt les dossiers des services secrets et démasquer tous ceux qui ont été compromis avec l’ex-Grand Frère soviétique ou les organes de sécurité du régime communiste… Une exigence partagée par les citoyens des autres pays de l’ancien bloc communiste et qui sera peu ou prou respectée… Ce n’est par exemple qu’en mai 2005 que les autorités hongroises ont décidé d’ouvrir les archives de la police secrète.

Toutefois, nous allons le voir avec Monsieur X, l’affaire Oleksy dissimule sans doute des manœuvres tortueuses… Elle éclate à un moment où le président polonais, Lech Walesa, le héros de Solidarnosc, arrive au terme d’un mandat calamiteux et doit céder le pouvoir à la gauche. Il y a aussi la question très délicate de l’adhésion de la Pologne à l’OTAN, une adhésion très mal vue à Moscou. Alors que cache exactement l’affaire Oleksy ?

Programmation musicale :

Warsaw village band : I had a lover
(Jaro . 2002)

Kayah & Bregovic : Ta-Bakiera
album : « Geoworld 2 » : voyage au coeur des musiques du monde
(BMG France . 2000)

Livres :

Roumania Ougartchinska
KGB et Cie à l’assaut de l’Europe
éditeur : Anne Carrière
parution : 2005

John Barron
Enquête sur le KGB
éditeur : Fayard
parution : 1983

Christophe Dwernicki
Géopolitique de la Pologne
éditeur : Complexe
parution : 2000

Rendez-vous avec X : le Printemps de Pragues

Par Patrick Pesnot

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Émission diffusée sur France Inter le 17 septembre 2005

Écouter l’archive audio de cette émission :
[audio:free_audio/RVX/2005/20050917-RVX-ptfg.mp3]

« Les rendez-vous avec Monsieur X » à retrouver depuis le 1er trimestre 2005 :
– En livre dans une
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Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

1953, Allemagne de l’Est… 1956, Pologne puis Hongrie… 1968, Tchécoslovaquie… Régulièrement, tout au long de la période de glaciation communiste en Europe de l’Est, des pays ont essayé de secouer le joug soviétique. Mais, à chaque fois, ce sont les chars de l’Armée rouge qui ont mis fin à ces tentatives d’émancipation. Pour Moscou, il était évident qu’il fallait éviter la contagion et donc l’effondrement du bloc de l’Est. Pour l’Occident, au contraire, il était tentant d’enfoncer un coin dans le Rideau de fer en aiguillonnant les rebelles et en leur apportant une aide plus ou moins déguisée… Mais, à chaque fois c’est la « real politik » qui l’a emportée. Et, jusqu’à la chute du mur de Berlin, l’Europe est demeurée telle qu’elle avait été dessinée à Yalta, à l’issue de la Seconde Guerre mondiale.

Cette histoire des révolutions manquées a été émaillée d’interventions secrètes et de d’obscures manœuvres. Ainsi en a-t-il été au cours de ce que l’on a appelé le « Printemps de Prague » en 1968. Un mouvement qui a nourri pendant quelques mois l’illusion d’une possible édification d’un « socialisme à visage humain », débarrassé des tares du communisme à la soviétique.

Monsieur X revient sur ces événements et ses ressorts les plus secrets. Un épisode qu’éclairent des documents récemment déclassifiés à l’Est.

Programmation musicale :

Oxmo Puccino : Le cactus de Sibérie
(Delabel . 2005)

The Beatles : Back in USSR

Tom Waits : Russian Dance (instrumental)

Livres :

Justine Faure
L’ami américain, la Tchécoslovaquie enjeu de la diplomatie américaine
éditeur : Taillandier
parution : 2004

Jacques Rupnik et François Fejtö (sous la direction de)
Le Printemps tchécoslovaque, 1968
éditeur : Complexe
parution : 1998

Christopher Andrew et Mitrokhine
Le KGB contre l’Ouest
éditeur : Fayard
parution : 2000

Rendez-vous avec X : Le Timor Oriental

Par Patrick Pesnot

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Émission diffusée sur France Inter le 3 septembre 2005

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[audio:free_audio/RVX/2005/20050903-RVX-msrf.mp3]

« Les rendez-vous avec Monsieur X » à retrouver depuis le 1er trimestre 2005 :
– En livre dans une
co-édition France Inter et en CD aux éditions Radio France.


Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

Selon la tradition, il s’agit d’un monstrueux crocodile qui, naviguant vers le sud, émergea peu à peu des eaux et se transforma en île. Les anciens expliquent ainsi la création de Timor, une des petites îles de la Sonde, située à quelque 500 kilomètres au nord de l’Australie. Un pays accidenté, tout en longueur, à peu près grand comme la Belgique, mais divisé en deux. À l’ouest le Timor indonésien. À l’est, le Timor-Oriental, indépendant depuis 2002, mais qui a été longtemps une colonie portugaise avant d’être envahi puis purement et simplement annexé par l’Indonésie pendant presque un quart de siècle… Et c’est justement de cette annexion dont Monsieur X veut parler aujourd’hui. Une période terrible pour ce petit pays de 800 000 habitants car on estime généralement que 200 000 Timorais ont payé de leur vie cette colonisation indonésienne. Un quart de la population, donc. Et certains ont pu parler sans exagérer de génocide… Pourquoi un tel massacre ? Pourquoi cette horreur a si longtemps été ignorée par l’opinion mondiale ? Une guerre oubliée menée au nom de quels intérêts ? Monsieur X essaie de répondre à ces questions… Et, autant le dire tout de suite, au Timor-Oriental comme dans beaucoup d’autres pays victimes de la violence, il flotte sur cette tragédie une forte odeur de pétrole.

Mou du genou…

Ça part quand même d’une bonne idée : montrer le décalage des préoccupations entre une « entreprise-commerciale-qui-gagne-dans-la-mondialisation-heureuse-pour-l’avenir » d’une part, et un « service-public-vieillot-qui-refuse-la-modernité-et-qui-est-trop-fonctionnarisé » d’autre part.

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Parce qu’effectivement, l’état d’esprit un peu pépère de certains personnels de la poste montrés, et j’insiste sur ce dernier mot, dans le document en question, démontre bien comment il a été facile pour les parangons du discours « efficacité de la concurrence privatisation » d’endormir le débat et spolier une fois de plus les citoyens de ce pays.

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On aurait aimé y voir traité le dossier de l’épargne des ménages (qui fait baver les vendeurs de services d’investissement de vol sur les marchés financiers et que Nicolas Sarkozy voudrait bien voir dépensé en consommation et « investi » en bourse), de la « captivité » des usagers désormais devenus malgré eux « clients », le fait que des privés, des secrétaires de mairies ou autres vont avoir accès aux comptes des clients (en milieu rural, j’ose à peine imaginer les conséquences de ce « détail »)…

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On aurait aimé aussi y voir traité le chantage ordurier exercé sur les maires qui ont tenté de s’opposer à la réduction des services et à la privatisation de la poste : du genre « si vous l’ouvrez trop, le service (APC) sera déplacé dans la commune voisine »…

Enfin, on aurait aimé y voir à quel point il est ridicule de voir les services déplorables des transporteurs privés (exploités en chaînes de sous-traitance à n’en plus finir) « couiner » et « chouiner » pour mal faire ce que le service public de la poste réussi quotidiennement et discrètement, quelles que soient les conditions météo, depuis sa création, quand il faut livrer des petits colis et des plis à plus de 10 kilomètres d’un centre urbain…

Entendons-nous bien, j’aurais bien aimé que la démonstration soit efficace pour montrer à quel point les tenants de la privatisation des services publics se moquent du monde. Or là, je trouve que l’exercice n’est pas très bien réussi, voir carrément « mou du genou ».

Bon, ceci dit, il est super ce documentaire, il faut absolument le voir :
« La Poste, un drôle de pli »

Documentaire de Marie-Pierre Jaury (2006), d’une série en trois épisodes « Service public » de Gilles Balbastre, produite par Point du jour. 50 min

Les images insérées ici sont évidemment © Marie-Pierre Jaury, Gilles Balbastre, Point du jour ou France 5.
Archive personnelle MPEG2, SD, 1014 Mo, enregistrés le 16/03/2006 sur France 5.

Mou du genou…

Ça part quand même d’une bonne idée : montrer le décalage des préoccupations entre une « entreprise-commerciale-qui-gagne-dans-la-mondialisation-heureuse-pour-l’avenir » d’une part, et un « service-public-vieillot-qui-refuse-la-modernité-et-qui-est-trop-fonctionnarisé » d’autre part.

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Parce qu’effectivement, l’état d’esprit un peu pépère de certains personnels de la poste montrés, et j’insiste sur ce dernier mot, dans le document en question, démontre bien comment il a été facile pour les parangons du discours « efficacité de la concurrence privatisation » d’endormir le débat et spolier une fois de plus les citoyens de ce pays.

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On aurait aimé y voir traité le dossier de l’épargne des ménages (qui fait baver les vendeurs de services d’investissement de vol sur les marchés financiers et que Nicolas Sarkozy voudrait bien voir dépensé en consommation et « investi » en bourse), de la « captivité » des usagers désormais devenus malgré eux « clients », le fait que des privés, des secrétaires de mairies ou autres vont avoir accès aux comptes des clients (en milieu rural, j’ose à peine imaginer les conséquences de ce « détail »)…

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On aurait aimé aussi y voir traité le chantage ordurier exercé sur les maires qui ont tenté de s’opposer à la réduction des services et à la privatisation de la poste : du genre « si vous l’ouvrez trop, le service (APC) sera déplacé dans la commune voisine »…

Enfin, on aurait aimé y voir à quel point il est ridicule de voir les services déplorables des transporteurs privés (exploités en chaînes de sous-traitance à n’en plus finir) « couiner » et « chouiner » pour mal faire ce que le service public de la poste réussi quotidiennement et discrètement, quelles que soient les conditions météo, depuis sa création, quand il faut livrer des petits colis et des plis à plus de 10 kilomètres d’un centre urbain…

Entendons-nous bien, j’aurais bien aimé que la démonstration soit efficace pour montrer à quel point les tenants de la privatisation des services publics se moquent du monde. Or là, je trouve que l’exercice n’est pas très bien réussi, voir carrément « mou du genou ».

Bon, ceci dit, il est super ce documentaire, il faut absolument le voir :
« La Poste, un drôle de pli »
Documentaire de Marie-Pierre Jaury (2006), d’une série en trois épisodes « Service public » de Gilles Balbastre, produite par Point du jour. 50 min

Les images insérées ici sont évidemment © Marie-Pierre Jaury, Gilles Balbastre, Point du jour ou France 5.
Archive personnelle MPEG2, SD, 1014 Mo, enregistrée le 16/03/2006 sur France 5.

Plan B

C’est dommage que le jour où Stephane Paoli reçoit un type hautement intéressant, en l’occurrence le Président de la ligue algérienne des droits de l’homme (qui du coup ne sert vraiment que de faire valoir à S. Paoli mais bon, c’est une autre histoire), les lecteurs du Plan B déjouent la très filtrée « libre antenne » pour s’en prendre à S. Paoli.

La réaction de S. Paoli a été une confirmation, s’il en fallait une, que le roi ne supporte pas la critique. Édifiant : c’est mon journal, je vous donne la parole, mais si vous jouez avec, je vous l’enlèverai. Ce n’est pas ce qu’il a dit, mais c’est bien ce qu’il a voulu qu’on comprenne. D’ailleurs on sentait bien que les autres personnes autour de lui étaient soulagées quand il a corrigé le tir de sa verve à la fin de l’émission… Colérique le garçon hein ? !

Donc dommage, mauvaise « pub » pour le Plan B

Quoique ;-)

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Vous pouvez vous rattraper en allant commander le Plan B et vous abonner !

Et si vous voulez de quoi lire d’ici à ce que vous receviez votre exemplaire (c’est un peu long à arriver), allez lire ACRIMED c’est toujours « plaisant », et puis aussi, j’ai envie de dire surtout, allez lire CQFD et ABONNEZ-VOUS !

L’extrait :

Archive personnelle enregistrée le 13/03/2006 sur France Inter.

Audio AAC 64 kbps 57,3 Mo 20060313_FInter – 7_9 de 2 h02 min.

Manifs…

Ça gueule, ça couine, ça se plaint, ce n’est pas d’accord, ça sait tout, ça ne veut pas savoir bref… Comme disait grand-papa national, c’est la « chienlit ».

Mais ce n’est pourtant pas compliqué : arrêtez de consommer de la m••• !

Tout le monde me prend pour un ayatollah ecolo-pédago-droitdelhommiste, et se moque de moi quand j’apprends à mes enfants à lire la composition de ce qu’ils mangent, quand je leur explique qu’à force d’aller chercher moins cher dans la grande distribution ils font crever leurs voisins, que je préfère donner de l’argent pour mon chauffage à mon voisin bûcheron plutôt qu’à des émirs ou à la famille Bush, que je préfère la viande pas bio (mais propre quand même) de mon voisin à de la viande Bio qui à fait des centaines de bornes en camion réfrigéré, etc.

Nous avons trois bulletins de vote :

Le premier, c’est celui de ce que l’on achète : démerdez-vous ! Vous être assez grand pour lire les étiquettes, vous renseigner, sur Internet, vous inscrire à une bibliothèque, participer à des mouvements…

Le second, c’est où on achète : posez-vous la question de ce que devient l’argent que vous donnez.

Le troisième, c’est celui auquel vous n’accordez plus aucune importance : oui vous savez, le papier que vous n’êtes pas allé glisser dans l’urne quand il fallait choisir ceux qui votent les lois contre lesquelles vous êtes en ce moment dans la rue comme des moutons…

Dette de la France

J’ai reçu une éducation pas toujours équilibrée, pas toujours facile, mais j’ai longtemps cru que travailler décemment, être honnête, respecter ses engagements, réfléchir, user d’une certaine créativité, et respecter les autres, suffisait à se mettre en situation de vivre décemment, d’avoir de l’autonomie, d’être à peu près, si ce n’est à l’abri, du moins de se tenir loin des problèmes…

Il y a un décalage cynique entre ces valeurs et la réalité.

Aujourd’hui, une excroissance parasite maligne de la société du commerce et des échanges a peu à peu réussi à convaincre, abusivement, que c’était elle qui détenait les clés de la vérité et qui devait décider de l’intérêt et du droit d’existence de tous les autres corps de la société, à toutes les échelles.

Ce sont ces « parasites », improductifs et inutiles, qui aujourd’hui décident de la valeur et des droits de tous ceux qui produisent de la richesse et de la valeur, et qui fondent la richesse d’un pays, d’un état, d’une nation : les producteurs, les transformateurs, les commerçants, ainsi que ceux qui soignent, protègent, participent de l’éducation et organisent pour le bien de tous (et qui donc créent aussi de la richesse).

Inutiles ceux qui se lèvent à 4 heures du matin pour aller traire, ou aider un vêlage.

Inutiles ceux qui veillent et accueillent pour soigner sans condition et avec dévouement…

Inutiles ceux qui posent le chauffage, qui coupent le bois, qui fabriquent les tables, cousent les vêtements…

Inutiles les infirmières, les ouvriers, las cantonniers, les petits entrepreneurs, les commerçants…

Inutiles, remplaçables, malléables, corvéables…

Ces nouveaux parasites ont réussi à monter l’une contre l’autre les deux faces d’une république : ceux qui créent la richesse et ceux qui protègent et servent la première de manière, en principe, impartiale et désintéressée.

Pour pouvoir obtenir rapidement et inconditionnellement plus de biens éphémères et futiles, ces inutiles ont adroitement convaincu les producteurs de biens, de valeurs, de richesses, que les hommes et les femmes désintéressés qui les protègent, les soignent et s’efforcent sincèrement d’apporter à leurs enfants un minimum d’outils intellectuels pour ne pas finir en chair à canon, n’étaient que des oisifs improductifs et donc inutiles.

Ce faisant, ils ont vendu les chimères de la facilité, du luxe clinquant, et de l’individualisme aux productifs en leur faisant croire qu’en tuant la moitié d’eux-mêmes qui les sert et les protège, ils pourraient chacun individuellement accéder à un monde de bien-être, de richesse de biens et de confort éternel.

Qu’importe si de par le monde leur travail a détruit les nations, les peuples et les économies, semant famine, guerres et misère.

Pour s’assurer que nul contradicteur ne viendrait entraver leurs desseins, ils ont sélectionné quelques privilégiés qu’ils ont grassement pourvus, afin que ceux-ci s’emparent du pouvoir. Non pas directement le pouvoir en renversant celui des urnes, mais le pouvoir qui influe sur les consciences et les choix.

Les voilà donc qui s’emparent des sources d’information en les transformant en flux continus de message abscons et incohérents qui endorment les pensées, les laissant disponibles pour des idées « saines » : travaillez en prenant ce qu’on vous concède, consommez sans regarder, dormez…

Aujourd’hui que les effets de cette besogne commencent à se faire de plus en plus sentir, et que de plus en plus éreintés, les « producteurs de richesses » cherchent à redresser la tête et commencent à demander des comptes, veulent savoir où part le fruit de leur labeur, ils détournent les regards qui se tournent vers leurs insolentes accumulations, en leur répondant que c’est le fardeau de ceux qui les servent et qui les protègent qui est inutile et dont il convient de se débarrasser.

Pour s’assurer de pérenniser la prise de pouvoir, ils promeuvent régulièrement de nouveaux commissaires de conscience qu’ils laissent approcher de leur cercle de pouvoir, en leur faisant miroiter un accès possible au Saint des Saints contre encore un coup de cravache sur la tête des travailleurs.

Ces kapos serviles sont d’autant plus prompts à être furieux que leurs intelligences limitées se voient constamment contredites par le monde qui les entoure et dont ils cherchent à s’extraire par tous les moyens, avant d’être eux aussi entraînés dans l’abîme qu’ils feignent d’ignorer.

Enfin, pour perdre en conjecture et désespérer ceux qui cherchent d’autres voies, ils exacerbent les tensions entre les minorités, renforceront les communautarismes, et jetteront à leur face quotidiennement des images visant à leur faire peur, à les croire cernés, envahis, en sursis…

Les pyromanes vont de par le pays, l’Europe et le monde se montrer en négociateur face à la caméra tout en déployant tous les trésors de leurs ressources pour semer les incendies qui vont diviser pour mieux prendre de l’ascendant. Qu’importe si les peuples aspirent à la paix, à la réconciliation et vivre…

Aux gémonies les écoles, les hôpitaux, les réseaux, la sécurité et l’énergie toutes ces choses qui ne sont que « marchés ».

Les producteurs de richesses au lieu de se demander pourquoi ceux qui les « servent » ne parviennent plus à le faire (après de multiples « réformes » destinées à achever le patient à chaque fois un peu plus malade), préfèrent le discours rassurant de la cravache, seriné sur tous les tons.

Il n’est pas jusqu’au bras armé chargé de la sécurité de tous les citoyens qui ne se laisse endormir par les discours de la tentation facile : valorisée dans les discours des propagandistes les plus acharnés, qui par ailleurs s’efforcent de susciter la haine contre ces serviteurs de l’ordre et de la loi, ceux qui donnent leur vie pour servir la nation n’auront même pas le temps de se retourner que leur pouvoir leur sera retiré, par la loi, par le pouvoir :

Les milices ne sont pour l’instant que municipales, mais bientôt, après 2007, viendra l’heure de la sous-traitance en matière de sécurité !

Des bouffons de ces sociétés du spectacle reviennent régulièrement ratisser et balayer à gauche comme à droite ceux qui s’éloignent vers d’autres pensées. Au moment du choix important, ils sauront comme à la dernière présidentielle, vous enjoindre de sauver la république en plébiscitant à reculons un dictateur qui n’en demanderait pas tant.

Hormis quelques militants embrigadés et les pourvoyeurs de prêt à penser, quel peuple de gauche, désireux de liberté et d’égalité, a souhaité le retour des caciques suffisants et incapables et de leurs héritiers déjà rejetés à plusieurs reprises…

Hormis quelques militants embrigadés et les pourvoyeurs de prêt à penser, quel peuple conservateur a souhaité que les valeurs républicaines et de la loi soient bafouées par des repris de justice, des menteurs et des manipulateurs.

Ceux qui inondent les cerveaux préparent un dessein particulier : offrir un non-choix afin de laisser une minorité de militants choisir ceux qui verrouilleront définitivement et en toute légalité le pouvoir et le feront muer en dictature constitutionnalisée. Entre la peste, le choléra et la famine, qu’allez-vous choisir ?

La démocratie n’est pas un droit, c’est un combat.

C’est une lutte quotidienne contre le prêt à penser, l’ignorance et surtout, la facilité.

Rendez-vous avec X : Bizerte

Rendez-vous avec X, par Patrick Pesnot

FINTER.jpg Émission diffusée sur France Inter le samedi de 13h19 à 14h01

Écouter cette émission :
[audio:free_audio/RVX/2004/20041225_RVX.mp3]

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Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

Était-ce seulement l’affrontement de deux hommes ? De Gaulle et Bourguiba ! Deux chefs d’État orgueilleux également persuadés d’incarner leur pays… Il y avait de cela, c’est certain. Mais au-delà se profilaient aussi de considérables intérêts. En tout cas, ce combat de coqs a été particulièrement meurtrier. 1000, peut-être 2000 morts… Et pour rien ou presque.

Je veux parler ici d’une affaire oubliée : les combats qui ont opposé Tunisiens et Français à Bizerte en 1961. Une base militaire que la France occupait depuis des dizaines d’années mais aussi une enclave située dans un pays devenu indépendant… On s’est donc battu furieusement pour Bizerte. Mais deux ans plus tard, l’armée française rendait les clefs de la base aux Tunisiens. Et tant pis pour les morts inutiles de Bizerte…

Monsieur X a donc choisi cette semaine de revenir sur cette étrange affaire et d’en dévoiler les dessous. Une histoire qu’il connaît parfaitement car les services secrets y ont joué un rôle important.

Programmation musicale :

• Amina : Lirrili
album : « La planète bleue »
(Naïve . 2001)

• Barbara : La colère
album : « L’aigle noir »
(Philips . 1961)

• Claude Chalhoub : Oriental images
(Teldec . 2001)

Livres :

Jean Lacouture
Mes héros, nos monstres
éditeur : Arléa –
parution : 1997

Sébastien Abis
L’affaire de Bizerte
éditeur : Sud Editions (Tunisie)
parution : 2004

Hélène Grimaud
La Tunisie à la recherche de la sécurité
éditeur : PUF
parution : 1995

Jean Daniel
La Blessure ; Le temps qui vient
éditeur : Grasset
parution : 1992

Mohamed Mzali
Un Premier Ministre de Bourguiba témoigne
éditeur : Jean Picollec
parution : 2004