Révisionnisme

Extrait du Petit Robert :

révisionnisme [YevizjCnism] n. m.

• 1907; de révision, d’apr. le russe

Position idéologique préconisant la révision d’une doctrine politique dogmatiquement fixée. Voir : réformisme. Le révisionnisme poststalinien, dans les partis communistes.

(v. 1985) Position idéologique tendant à minimiser le génocide des Juifs par les nazis, notamment en niant l’existence des chambres à gaz dans les camps d’extermination. Voir : négationnisme.

Dans l’émission « J’ai mes sources » du lundi 20 avril 2009, la « journaliste » Colombe Schneck (je mets des guillemets sciemment), présente et participe à une discussion autour de la chronique de Pierre Langlais qui parle d’un des héros de la série « Rescue me » qui défend l’idée d’un « Inside Job » concernant les attentats du 11 septembre 2001…

Dans son introduction du sujet et dans ses propos, Colombe Schneck utilise le terme « révisionniste » pour qualifier ceux qui parlent d’un complot intérieur à propos des attentats. Il ne fait aucun doute que pour Colombe Schneck, ce n’est pas à la première des définitions de « révisionnisme » présentées ci-dessus qu’elle fait référence, mais bien de la seconde : cette « position », pour le moins polémique, défendue par nombre d’états-uniens, est de manière générale systématiquement présentée comme douteuse, stupide, fascisante, insupportable dans les médias traditionnels.

Douteuse ? Soit !

Personnellement, je ne me sens pas le droit de dire quel est le vrai du faux. Je ne suis pas journaliste.

En revanche, un « journaliste » qui présente un point de vue différent de la doxa et qui l’assimile directement au révisionnisme, hors de toute question liée à la Shoah, ne me semble tout simplement pas acceptable. En réalité, je suis sur internet les différents développements de cette thèse depuis qu’elle s’est fait jour, et je me contente d’écouter, de lire et de regarder les arguments présentés par les différents « partisans » de la théorie du « complot intérieur » et si la plupart de leurs arguments me paraissent grossiers, quelques-uns mériteraient quelques éclaircissements… J’attends avec impatience des contradicteurs offrant des arguments construits et étayés.

Quand on ne craint pas ses adversaires, ou ses contradicteurs, on n’a pas peur de débattre.

J’aurais cru que le rôle d’un journaliste était de permettre au débat d’avoir lieu, de présenter les faits et éventuellement les différents points de vue.

Pour Colombe Schneck donc, quelqu’un qui n’est pas d’accord avec elle est un « révisionniste ».

Ça laisse songeur.

Hey, I found it!

I have a plan to save our economies and turn back the investments to down to earth wealth creation and this time with environmental preservation, once for all, for the sake of the next generations. It would cost nothing compared to all the billions stolen by the financial serious managers and acclaimed clever investors of the so called* “free market that will self regulates”…

Let’s nationalize The Economist!

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And as a light “go back to school and do your assignments” punishment for each editorial writer of The Econcomist of the last decade, have them to write an essay on: where has the money gone and why financial (unproductive) real economy diverting investments deserve more money then… say… the UN World Food Programme (or just simple SMBs support if that’s too painful for their pen) for example.

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Read on their leader:
“I want your money. No government bail-out of the banking system was ever going to be pretty. This one deserves support…”

This is so… how can I say, mmhh… Unexpected!

Damn, how can anyone take these guys for serious. Will they ever learn something?
And we, the “liberals/green/progressives” are the ones that are not serious?


* you know the saying: “privatize profits, share losses”, don’t you?

Discours de campagne

Le 20 mars, un ami américain apparemment très ému m’invite à écouter le discours de Barack Obama « A More Perfect Union » tenu je crois, le 18 mars à Philadelphie.

Malgré le petit échange que j’ai eu avec Philippe sur le sujet, ma position n’a pas changé : Barack Obama est le fruit d’un système, et s’il croit ce qu’il dit et souhaite vraiment le mettre en œuvre, son accession à la Maison Blanche provoquerait un séisme politique sans précédent dans l’histoire des états unis. Mais l’omniprésence de dieu, la certitude que seuls les États-Unis sont un vrai pays démocratique où tout est possible (merci pour nous), et la réutilisation du mythe des pères fondateurs me font plus que douter du devenir et des fondamentaux de cette entreprise.

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Mais pour le moment, au-delà du scepticisme qui m’habite, je me sens obligé de saluer et de savourer la qualité de l’orateur et surtout sa capacité à mettre des mots sur les attentes d’un peuple et des communautés qui le composent, à vouloir passer à l’étape suivante de son histoire.

Sur la nécessité de se regarder en face et d’assumer sa propre histoire, et en particulier ses périodes les plus sombres, sur l’ampleur des défis sociaux, économiques et environnementaux, auxquels ils indispensable de s’atteler immédiatement, sur la nécessité de retrouver un véritable fonctionnement démocratique débarrassée des lobbies… Sur tous ces points, l’amplitude et la force des positions de Barack Obama sont sans équivalents et offrent un espoir immense.

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Et pour un français qui écoute atterré les discours de son président, l’amertume est au moindre tournant de chapitre : Les discours messianiques et grotesques, dignes d’un bonimenteur à gourmette/rolex dorée mais indigne d’un président n’en sont que plus pitoyables.

Souvenons nous que notre bouffon en costard qui s’est senti obligé d’aller sermonner la planète à l’ONU, en disant qu’il fallait la sauver, ne s’est pas privé de nous dire que nous étions des feignants, que les enfants de nos colonies étaient malvenus chez nous, que les Africains n’étaient que des paresseux sans Histoire, et que malgré les grands engagements de façade, l’environnement n’est finalement qu’un sujet d’activité d’éveil.

J’aimerais qu’il l’entende, ce discours. Malheureusement, je doute même que ce président ne soit ne serait-ce que capable de l’écouter en version originale : « Sarko l’Américain » n’est pas capable de commander ses hamburgers dans un fast food sans traducteur assermenté… À défaut d’y puiser des convictions, Sarkozy, et ne parlons pas de sa plume infâme, y trouverait au moins une leçon, un modèle de stature et de réalisme qui nous manque tellement.

Nous attendons encore celui ou celle qui s’adressera à nous comme à des citoyens, et qui regardera notre passé en face, nos colonisations et décolonisations, nos relations tumultueuses avec le Maghreb et en particulier l’Algérie, qui se débarrassera des camps et des partisans, et qui lancera les investissements nécessaires pour faire face aux enjeux énergétiques, environnementaux, éducatifs, de recherche, culturels et sociaux…

Vu le paysage politique français, on va attendre longtemps…

« Une bonne dose de démocratie »

À l’instar de Nicolas Demorand qui s’exclame ce matin (6 février 2008), avec verve et sa certitude habituelle, que la campagne des primaires américaines montre une « une bonne dose de démocratie », l’ensemble des médias français, toutes tendances confondues, n’a d’yeux que pour l’affrontement Obama / Clinton coté Démocrates, et Huckabee / McCain coté Républicains…

On vous donne le choix entre vous pendre ou vous tirer une balle dans la tête, vous n’allez pas dire qu’on vous empêche de vous exprimer !

Du coté des « grands médias », évidement, on ne pouvait s’attendre à autre chose, mais pour ceux qui ont fustigé, à juste titre, l’orchestration du débat de la campagne des présidentielles françaises par les services de communication du PS et de l’UMP, débat tronqué qui a servi à des prises d’otage telles que « voter Sarkozy, c’est être d’accord avec la ratification du mini traité européen par la voie parlemementaire », ou « voter Royal, c’est approuver la privatisation des services publics » on aurait pu espérer un peu plus de recul…

Peut-être faut-il aussi y voir là aussi le résultat d’un lobbying des groupes républicains et démocrates dans la capitale française, où le suivisme et la consanguinité médias, « philosophes », services de com et partis politique se révèle une fois de plus impossible à contredire.

Suite à un échange avec Philippe sur sa note du 5 février « est-ce que le pays est prêt pour élire un Noir à la Maison Blanche ? » je reprends ici mon argumentation :

Personne ne parlera par exemple de Ralph Nader, et des candidats verts (accusé par une partie de l’extrême gauche d’avoir fait perdre les Démocrates contre Bush) et des réflexions proposées par des penseurs de la société étatsunienne comme Chomsky ou Zinn qui sont beaucoup plus proches de la réalité du peuple américain, et qui soulignent brillamment que ce peuple caricaturé à loisir ici, a toujours été historiquement par défaut contre la politique impérialiste de son pays, pour une meilleure répartition des richesses, une réelle protection sociale publique mutualisée et la défense des libertés publiques, mais qui ne vote plus parce que ces questions fondamentales restent totalement absentes des mises en scènes médias (médias dont il ne faut pas oublier qu’ils ne sont plus tenus à une quelconque obligation de temps de parole dans la campagne électorale).

Républicains / Démocrates ? Et les autres alors ?

Obama, présenté par les médias complaisants pour les Démocrates comme une sorte « d’héritier » de valeurs sûres telles que Marthin Luther King et JFK, reste d’une certaine façon un faux nez pour esquiver les vrais enjeux de la faillite de la société américaine :

– L’emprise, ou plutôt la préemption (!) de la richesse produite par les Américains, désormais gagée pour des générations par un couple Marchands de canons/Médias : la faillite et le surendettement de l’économie américaine auprès de créanciers dont le peuple américain devrait légitimement se préoccuper. Georges Bush annonçant un plan de 3,1 trillions de dollars visant à augmenter les dépenses militaires… C’est la fuite en avant. Ne posons pas la question : à qui profite le crime ?

– Faillite du libéralisme Reaganien (et au-delà) avec une paupérisation extrême de la société. Les USA de 2008, hormis quelques km carrés privilégiés ça et là, c’est l’Afrique de mon enfance, où l’on marche dans une rue aux façades cossues et en tournant le coin de la rue, on découvre les quartiers abandonnés alentours où s’affairent des survivants qui vivent de la débrouille et des petits boulots aux services de la classe dominante. Il ne faut pas oublier la Nouvelle Orléans, catastrophe symptomatique de la situation. Alors que justement c’est Mardi Gras, on ne va justement surtout pas parler de cela !

– Etc.

[…]

Bon c’est lassant, pas la peine d’en rajouter…

So Long French Pragmatism!

Dans un article intitulé « The French Connections » Paul Krugman revient sur la nécessité d’une approche régulée des marchés en prenant comme exemple l’état de l’accès haut débit en Europe, aux États-Unis d’A. et en France, et conclut :

“It’s too early to say how much harm the broadband lag will do to the U.S. economy as a whole. But it’s interesting to learn that health care isn’t the only area in which the French, who can take a pragmatic approach because they aren’t prisoners of free-market ideology, simply do things better.”

On aimerait se dire qu’il a raison, mais au vu des dernières élections et de l’idéologie du pouvoir qui est en train de se mettre en place, le pragmatisme ne fait plus partie de « notre » approche.

Énormes soupirs…

Vacances, j’oublie tout…

Les petits sont chez « papy & mamy », pas loin de la mer, ça les change des hauts plateaux ardéchois… Et comme je voulais passer du temps avec eux hors de la maison, je suis venu passer quelques jours ici après les obsèques.

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J’en profite pour acheter ma fille en la sortant tous les soirs, par exemple en l’emmenant voir tous les « blockbusters » au multiplexe du coin… Ce qui finit souvent en longue conversation avec elle sur l’état de la porcherie à la fin des projections, épiphénomène inhérent au niveau intellectuel (ce terme a-t-il même un sens dans ce contexte) de la faune qui fréquente assidûment ce genre d’endroit.

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C’est particulièrement réconfortant de constater qu’elle est aussi dégoûtée que moi, et que les rires gras des ados mâles (et des adultes qu’ils deviennent) n’attirent plus son attention que pour un haussement d’épaules. C’est déjà ça de gagné…

Lundi, nous avons vu en « avant-première » le dernier Disney/Pixar : Ratatouille. Bon, c’est du Pixar…

Ce qui m’a particulièrement frappé, c’est l’étrange proximité d’Ego (le critique culinaire) avec le big boss Steve Jobs qui justement, a la réputation d’être un vrai Duplo (un gros Légo si vous voulez).

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Sachant que c’est en plus un amoureux de Paris, que c’est un « mal aimé », un végétarien… Moi je trouve la caricature frappante, mais bon. Sinon, cette histoire à comme un arrière-goût de Ben, le film éponyme à la chanson de Mickaël Jackson — période Motown donc encore sympa, pour ceux qui ne connaissent pas.

Les Américains, et en particulier le boss donc (cf ci-dessus) aiment à fantasmer un pari romantique à la Ella… (…Fitzgerald : I Love Paris). Si vous voulez vous en convaincre, allez donc faire quelques pas à la butte Montmartre, au Trocadéro ou traîner sur le trottoir voir ceux qui vont se donner des sensations fortes en croyant s’encanailler aux alentours du Moulin Rouge.

J’en profite d’ailleurs pour lui transmettre justement un message de ma fille : « pourquoi mon papa il n’a pas de vacances ? ». Je veux bien aller passer mes vacances chez lui justement, s’il aime la vraie ratatouille*… Ou mieux, des poivrons grillés* à l’huile d’olive et à l’ail (voir ci-dessous)…

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Être dans la maison sans être le parent en charge me permet de me consacrer sans vergogne à mon travail tout en pantouflant à table (enfin pas trop non plus, j’ai ma dignité, et j’ai du mal à ne pas faire quelque chose chez mes hôtes*) ou pour jouer avec les enfants. Je me laisse faire, c’est les vacances, enfin, pas pour moi, mais c’est bien que les enfants aient cette impression.

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Il y a un autre intérêt pour moi dans ce petit séjour annuel dans l’arrière-pays biterrois : c’est l’occasion d’aller traîner mes espadrilles dans les centres commerciaux, histoire de ne pas oublier ce contre quoi je me bats. Confirmation, si besoin était : il y a toujours autant de produits impropres dans les rayons, et toujours plus de gens pour les mettre dans leurs chariots. Tout va bien donc. Notre nouveau président va donc pouvoir allègrement dépenser des fonds publics pour compenser le surpoids, les cancers, les allergies, les crédits, etc.

Il y avait bien comme une petite gêne l’autre matin lorsque j’examinais comme il se doit l’emballage du tube de « fromage frais parfumé au goût de fruits » à la recherche de la composition et du lieu de production, et qui sert de petit-déjeuner au petit quand il est chez papy et mamy.

Comme je ne suis pas chez moi et que je suis bien élevé, je me contente d’être un ethnologue curieux, décontracté, souriant et observateur.

Par contre, pour faire suite à une houleuse discussion avec mon père sur ce que j’estime être de la coresponsabilité/culpabilité des industriels de l’agroalimentaire, dans vingt ans, si je suis encore là et que mes enfants ont le cancer, je brûlerai sans remords la cervelle de ceux qui geindront en disant qu’ils ne savaient pas…

P. S. : Ce soir, nous sommes allés voir en « avant-première » le film « Les Simpsons ».

Compte tenu de l’histoire du film, il y avait de quoi être songeur en traversant les immondices pour sortir de la salle à la fin de la projection…

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Là-bas comme ici !

The Nation, est une des rares publications nord-américaines qui défendent avec force des valeurs de progrès social : solidarité, égalité, féminisme, lutte contre la corruption, les discriminations, etc.

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Oui, on peut être de gauche et aimer profondément les États-Unis ! ;-)

Il ne faut pas oublier qu’aux États-Unis comme ailleurs, une partie importante de la population est en résistance contre l’ultralibéralisme, l’injustice, les discriminations, l’oppression…

Loin des caricatures et des clichés que nous vomissent des médias asservis par les marchands du temple, il y a une autre Amérique, celle dont on ne vous parle que très rarement : celle des luttes sociales, de la paix dans le monde, du progrès partagé, des luttes contre les discriminations, de la justice. Cette Amérique que l’on entend parfois de ce côté-ci de l’atlantique au travers des écrits de gens comme Howard Zinn ou Noam Chomsky, l’Amérique de Ralph Nader…

Il faut aujourd’hui aider les publications comme The Nation !

Que se passe-t-il ? Voici ce qu’on écrit écrit Teresa Stack, la présidente de The Nation :

« Au cours d’une action sans précédent, les autorités de régulation postale ont rejeté le plan tarifaire proposé par les services de United States Postal Service au profit d’un montage conçu par Time Warner, l’éditeur le plus important du pays !

Le nouveau plan propose des augmentations de tarifs moins importantes, voire des baisses de tarifs, pour les grosses publications comme celles de Time Warner telles que Time, People and Sports Illustrated, déplaçant les charges vers les plus petites publications comme The Nation.

Il ne nous a été donné que huit jours ouvrés pour préparer une réponse au plan de tarification de 758 pages avant que celui-ci ne soit un fait accompli.

La conséquence est une augmentation de 18 % des coûts d’envois par la Poste pour The Nation. Aidez-nous maintenant.

Pour les mastodontes des médias qui contrôlent de manière croissante l’information qui vous arrive et leurs portes-paroles de Washington, les affaires continuent.

Pour The Nation, c’est un désastre potentiel — mais pas vraiment une surprise. »

SOUTENEZ THE NATION !

Je suis pour ma part un lecteur heureux de deux publications de grande qualité qui défendent avec vigueur et intelligence les valeurs de l’autre Amérique : The Nation et Harper’s.

Le cauchemar continu (e)

Souvenir du Cameroun…

C’était mon « nounours ». Il adorait me faire rigoler et me faire des chatouilles… On allait parfois passer le dimanche chez lui…

Un bon copain à mes parents. Je l’avais choisi être mon parrain, et celle qui me faisait des tartes tatins pour dessert (la femme du DG de la BICIC, pour être ma marraine « en or » (elle aimait bien les bijoux). À sept ans, j’ai voulu être baptisé, à Mvolié, par le père Veseval…

27 ans plus tard, je suis là à ressasser mes malaises, mes cauchemars, mon dégoût, le goût amer que me laissent une enfance et une adolescence privilégiées au milieu de la misère dont mes proches étaient les instruments. Je suis avide de lumière et je ne veux plus qu’une chose que le cauchemar africain s’arrête…

Depuis l’adolescence cette horreur me tourmente.

Je lis dans les dossiers noirs n° 14, « Le silence de la forêt, réseaux, mafias et filières bois au Cameroun » :

« Pris à part, Robert Coron est un vrai nounours. Forestier bourru et figure éminente de la communauté française expatriée de Yaoundé, membre influent du tout-puissant Groupement Interpatronal du Cameroun (GICAM) et parmi les critiques les plus féroces des détracteurs de l’industrie forestière.

[…] Aucune de ses propriétés n’est à plus d’une heure de conduite du port, et le salaire de base à la scierie n’excède pas 123 FCFA de l’heure.

[…] Les Français sont présents dans tous les réseaux et dans tous les rackets du pays. Mais si Rougier, Thanry, Bolloré, Pallisco et Coron sont aussi aptes que leurs connexions françaises à prendre des libertés graveleuses avec la loi, leur énorme machine de relations publiques — le gouvernement français — réussit généralement à garder les yeux braqués sur les énormités des Malaysiens, des Libanais ou des rusés Anglo-Saxons. »

C’est à hurler comme on peut être innocent au milieu de rapaces

Passage de relais françafricain…

Comme vous ne verrez aucune de ces images sur les médias français, je me permets de vous les montrer …

Le nouveau « vieux* » de notre pré carré françafricain, c’est le « doyen » Omar Bongo.

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Il faut dire que c’est un vrai « ami », Omar :

« Quant à dire que les liens que la France a tissés avec le pays, il faut y mettre fin, parce qu’on pense que c’est la bonne manière de faire plaisir au Gabon, je dis non. »

Bref, entre la déclaration de J. Chirac de ne pas y aller, et avant de donner son « soutien » à N. Sarkozy, il fallait s’assurer que le prétendant au trône, et son empêcheur de ségoléniser en rond, F. Bayrou, aient tous deux accepté le passage de témoin comme il se doit (et vu l’agitation grandissante dans le pré carré à l’approche des élections, c’est indispensable).

Après avoir dit de N. Sarkozy qu’il « n’y comprenait rien » (à propos des relations avec l’Afrique), Omar Bongo a donc « reçu en audience » en début de semaine les deux prétendants de droite

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N. Sarkozy : « J’ai écouté les conseils du président Bongo qui a une grande expérience diplomatique, je lui ai expliqué comment se passait la campagne, j’ai recueilli ses sentiments d’amitiés qui sont pour moi très importants, je l’ai assuré également de mon intérêt pour l’Afrique, de mon amitié pour l’Afrique et de ma fidélité pour l’Afrique » (N.D.L.R. : M. Sarkozy s’adresse à un journaliste africain, c’est important pour comprendre la subtilité).

Puis ensuite, M. Bayrou, dont il est bon de rappeler sa « position » sur le sujet :

« (…) les réseaux, les yeux fermés, la Françafrique, ça ne correspond pas à notre idée du développement démocratique de la France. »

Ah bon ?

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[Ah, mais on avait pas dit qu’il y aurait la TV — Bah, c’est juste pour chez nous]

Puis, une fois terminé, ce fut au tour de Villepin, pour conclure, en somme…

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[Ah Omar, elle est superbe celle-là, et puis c’est une vrai – Oui, c’est un cadeau de Chirac]

Bref, savourons ensemble la conclusion de ce dernier :

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D. de Villepin : « D’abord l’entrevue c’est le plaisir de revoir le président Bongo, vous connaissez les liens très profonds d’amitié entre le président Chirac et le président Bongo, les liens avec la France, qui sont des liens très anciens et c’est l’occasion de faire un point sur les grands dossiers africains et aussi entre la France et le Gabon ; et puis les grandes situations de crise, la sagesse du président Bongo est toujours importante pour la diplomatie française et, aujourd’hui, dans la situation du Darfour, dans la situation plutôt favorable de la Côte d’Ivoire, nous avons beaucoup de dossiers qui sont sur la table. »

« Puis, en ce qui concerne l’avenir, en tout état de cause (N.D.L.R. bis : M. Villepin s’adresse à un journaliste africain, c’est important pour comprendre la subtilité) c’est une profonde fidélité à l’Afrique, une profonde fidélité à mon engagement vis-à-vis de ce continent, je suis né en Afrique (N.D.L.R. : moi aussi, je peux aller parler de tout cela avec Bongo ?), donc c’est défendre la paix, défendre la justice, quoi qu’il arrive et en toutes circonstances. »

Ça me rappelle les propos de Jacques Chirac, à propos de Mobutu, c’est fou comme l’histoire est un perpétuel recommencement…

Après avoir lu : « Pas question de laisser Sarkozy faire copain-copain avec Omar Bongo, qui connaît la plupart des secrets de la Ve République en général et de la Chiraquie en particulier » nous voilà donc rassurés, la françafrique va pouvoir continuer son petit bonhomme de chemin pour le plus grand bonheur des Africains, bien sûr…

P. S. Et bien alors Ségolène, vous avez des soucis avec Jean-Christophe ?

* Le « Vieux » étant le petit nom de feu Felix Houphouët-Boigny

Images extraites du journal TV gabonais via africatv.info.

Les éléments entre [ ] sont des interprétations personnelles.

An Unreasonable Man – at last…

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« The reasonable man adapts himself to the world – the unreasonable one persists in trying to adapt the world to himself. Therefore all progress depends on the unreasonable man. »

George Bernard Shaw, Man and Superman (1903) (From Nader’s blog)