« Une bonne dose de démocratie »

À l’instar de Nicolas Demorand qui s’exclame ce matin (6 février 2008), avec verve et sa certitude habituelle, que la campagne des primaires américaines montre une « une bonne dose de démocratie », l’ensemble des médias français, toutes tendances confondues, n’a d’yeux que pour l’affrontement Obama / Clinton coté Démocrates, et Huckabee / McCain coté Républicains…

On vous donne le choix entre vous pendre ou vous tirer une balle dans la tête, vous n’allez pas dire qu’on vous empêche de vous exprimer !

Du coté des « grands médias », évidement, on ne pouvait s’attendre à autre chose, mais pour ceux qui ont fustigé, à juste titre, l’orchestration du débat de la campagne des présidentielles françaises par les services de communication du PS et de l’UMP, débat tronqué qui a servi à des prises d’otage telles que « voter Sarkozy, c’est être d’accord avec la ratification du mini traité européen par la voie parlemementaire », ou « voter Royal, c’est approuver la privatisation des services publics » on aurait pu espérer un peu plus de recul…

Peut-être faut-il aussi y voir là aussi le résultat d’un lobbying des groupes républicains et démocrates dans la capitale française, où le suivisme et la consanguinité médias, « philosophes », services de com et partis politique se révèle une fois de plus impossible à contredire.

Suite à un échange avec Philippe sur sa note du 5 février « est-ce que le pays est prêt pour élire un Noir à la Maison Blanche ? » je reprends ici mon argumentation :

Personne ne parlera par exemple de Ralph Nader, et des candidats verts (accusé par une partie de l’extrême gauche d’avoir fait perdre les Démocrates contre Bush) et des réflexions proposées par des penseurs de la société étatsunienne comme Chomsky ou Zinn qui sont beaucoup plus proches de la réalité du peuple américain, et qui soulignent brillamment que ce peuple caricaturé à loisir ici, a toujours été historiquement par défaut contre la politique impérialiste de son pays, pour une meilleure répartition des richesses, une réelle protection sociale publique mutualisée et la défense des libertés publiques, mais qui ne vote plus parce que ces questions fondamentales restent totalement absentes des mises en scènes médias (médias dont il ne faut pas oublier qu’ils ne sont plus tenus à une quelconque obligation de temps de parole dans la campagne électorale).

Républicains / Démocrates ? Et les autres alors ?

Obama, présenté par les médias complaisants pour les Démocrates comme une sorte « d’héritier » de valeurs sûres telles que Marthin Luther King et JFK, reste d’une certaine façon un faux nez pour esquiver les vrais enjeux de la faillite de la société américaine :

– L’emprise, ou plutôt la préemption (!) de la richesse produite par les Américains, désormais gagée pour des générations par un couple Marchands de canons/Médias : la faillite et le surendettement de l’économie américaine auprès de créanciers dont le peuple américain devrait légitimement se préoccuper. Georges Bush annonçant un plan de 3,1 trillions de dollars visant à augmenter les dépenses militaires… C’est la fuite en avant. Ne posons pas la question : à qui profite le crime ?

– Faillite du libéralisme Reaganien (et au-delà) avec une paupérisation extrême de la société. Les USA de 2008, hormis quelques km carrés privilégiés ça et là, c’est l’Afrique de mon enfance, où l’on marche dans une rue aux façades cossues et en tournant le coin de la rue, on découvre les quartiers abandonnés alentours où s’affairent des survivants qui vivent de la débrouille et des petits boulots aux services de la classe dominante. Il ne faut pas oublier la Nouvelle Orléans, catastrophe symptomatique de la situation. Alors que justement c’est Mardi Gras, on ne va justement surtout pas parler de cela !

– Etc.

[…]

Bon c’est lassant, pas la peine d’en rajouter…

Et ben mon papa, c’est le plus fort !

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« On n’éduque pas un enfant en lui laissant croire que tout lui est permis, qu’il n’a que des droits et aucun devoir. On ne l’éduque pas en lui laissant croire que la vie n’est qu’un jeu ou que la mise en ligne de toutes les connaissances du monde le dispense d’apprendre. »

« Récompenser le mérite, sanctionner la faute, cultiver l’admiration de ce qui est bien, de ce qui est beau, de ce qui est grand, de ce qui est vrai, de ce qui est profond, et la détestation de ce qui est mal, de ce qui est injuste, de ce qui est laid, de ce qui est petit, de ce qui est mensonger, de ce qui est superficiel, de ce qui est médiocre […] »

« Nous devons remettre la culture générale au cœur de notre ambition éducative. »

« Renaissance intellectuelle, morale et artistique » !

Bigre, après s’être engagé aux Nations Unies à sauver le monde de l’emprise des multinationales et du FMI qui affament, empoisonnent et pillent les plus pauvres et les plus faibles ; après s’être proposé à Dakar de tendre la main à ces feignants d’Africains, après s’être engagé à sauver la France des cancers, de la pollution de la malbouffe et du chômage, voilà qu’il s’engage à éradiquer la médiocrité de notre paysage !

Alors, c’est vrai papa, tu vas retirer leurs licences d’émissions à TF1, M6, Skyrock, NRJ, BFM, RTL, Direct 8 ?

Whooooaaaa, j’en crois pas mes yeux !

La langue de ceux qui n’ont pas fait le choix des vainqueurs…

Ah zut, re-zut et super-zut : Pas moyen de laisser un commentaire à Sébastien Fontenelle sur Le blog AJT de Sébastien Fontenelle.

Pourtant, il y a une petite imprécision dans son propos (j’ose, je suis confus).

Dans sa note d’aujourd’hui, savoureuse à souhait comme il se doit, intitulée Quelques Pensées De Pascal (Bruckner), il a écrit :

« Dans la vraie vie, qui n’a décidément rien à voir avec les grotesques “raisonnements” de Pascal Bruckner, l’identité nationale, dans sa déclinaison bricehortefique, n’a rien de “complexe” : elle n’est que la justification à deux balles de la politique policière de harcèlement des immigré (e) s qui fait dire aux militant (e) s pénistes ah, putain, qu’est-ce qu’on a eu raison de voter pour Sarkozy, avec lui, faut reconnaître, le Sarrasin en chie. »

Alors, je voulais juste dire que, ceux des pénistes qui auraient utilisé le terme Sarrasin n’ont certainement pas voté pour N. Sarkozy ! Dieu les en préserve ! Certes, en bon maurrassiens, ils goûtent sans doute l’appellation du ministère dit « de l’Immigration et de l’Identité Nationale », appellation qui n’aurait certainement pas déplu à ceux qui « n’ont pas fait durant la guerre le choix des vainqueurs », mais tout de même ! Ils n’ont pas les mêmes valeurs

Non, ceux qui pourraient dire « qu’est-ce qu’on a eu raison de voter pour Sarkozy » ont sans doute continué en disant : « avec lui, faut reconnaître, le crouille/bicot/bougnoule* en chie. »


Mise à jour à 21 h 20 : entre-temps, la note de Sébastien Fontenelle a disparu de son site !
Si quelqu’un a une idée de ce qu’il s’est passé, je suis preneur.

* rayez les termes inutiles.

AREVA : « L’énergie au sens propre »

Il y a une publicité qui a le don d’être exaspérante, c’est celle d’Areva (vous pouvez la regarder en entier en cliquant ici).

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Pourquoi tant d’énervement ?

– Parce que c’est du nucléaire ? Oui, mais… Non.

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– Parce que l’on y voit la finalité de la filière énergie nucléaire selon Areva : une bande de djeuns se trémoussant de nuit (c’est un cours de danse il parait) dans les immeubles hi-tech d’une ville moderne (de chine) éclairée comme en plein jour ?

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Non. Ça aurait pu être ça. On a d’ailleurs le même problème avec les éoliennes mais ça sera peut-être un jour l’objet d’une note.

Non, c’est parce que la pub démarre sur ça :

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Sans présager des conditions d’exploitations des mines au Canada… Exit une autre partie moins reluisante des petites affaires d’Areva, pourtant toutes aussi importantes : l’exploitation de mines au NigerAreva est le premier employeur (!) après l’état nigérien. Et puis, quand on exploite des mines dans de telles conditions, on n’a pas envie que ça figure dans sa communication !

Ah ? Pardon, excusez-moi. Oui ? Mmmmhhh…
On me dit que les mines du Niger, c’est pour le nucléaire militaire…

Donc ce n’est pas pareil du point de vue environnemental et social ?

Jugez plutôt :

Témoignage d’un reporter de la BBC, accessible sur le site dissident-media.org :

« Des gamins de quinze et seize ans se font irradier dans les mines sous contrôle français au Niger. Il n’y a quasiment aucune protection contre l’inhalation de gaz radon. La main-d’œuvre, presque exclusivement des nomades Touaregs, reste totalement ignorante des effets de l’exploitation minière. La détection des radiations et les contrôles sanitaires sont inexistants. »

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Et à lire les rapports de la CRIIRAD concernant les difficultés faites aux missions du 20 avril 2005 et du 19 décembre 2003, pour tenter d’y voir clair sur les conditions d’exploitations, on peut être certain que ce n’est pas le genre de sujets que l’on va mettre dans une publicité destinée au public occidental.

Le pompon restant quand même ce petit commentaire de la part de Didier Gay, en mission commerciale pour le compte d’Areva en vue d’établir un rapport sur les conditions d’exploitations et qui avoue que « La question sanitaire des travailleurs n’a pas du tout été abordée. »

Circulez, y’a rien à voir.

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Si la France ne tire aucun bénéfice de ses relations commerciales avec l’Afrique, comme le déclare Nicolas Sarkozy, le renouvellement du contrat d’Areva avec le Niger à de quoi laisser songeur, comme le pointe Guy Labertit dans un article publié sur Le Monde et repris par The Guardian Weekly :

« Le groupe français Areva vient de renouveler ses contrats miniers avec le Niger. Avec effet rétroactif au 1er janvier, Areva enlèvera ou achètera cette année dans ce pays plus de 3 000 tonnes d’uranium métal à 40 000 FCFA (61 euros) le kilo contre 27 300 (42 euros) à ce jour, soit une augmentation de l’ordre de 50 %.

Pourtant, ce prix est à peine le tiers de celui pratiqué aujourd’hui sur le marché spot (126 000 FCFA, soit 192 euros). »

Qui a dit que la françafrique c’était fini ?

La morale « décomplexée »

Un des sujets récurrents lorsque l’on débat de problèmes de sociétés avec ceux qui ont joyeusement voté pour N. Sarkozy, c’est celui de la « morale ».

Par exemple, ça revient souvent quand on évoque le rôle des parents dans une société ou les valeurs de la jeunesse seraient de plus en plus décadentes

Dans ce genre de discussions, on note une prise de distance rapide des Sarkozystes revendiquant une morale conservatrice, dès que l’on évoque le consumérisme effréné, la folie des marques, la précarisation des adultes, l’injection massive de déjections télévisuelles et radiophoniques dans les cerveaux sans cesse plus disponibles d’enfants — et tout particulièrement l’offensive commerciale massive auprès des très jeunes, des études ayant montré qu’implanter les marques dans les cerveaux des enfants de moins de cinq ans favorisait une image positive de la marque durant toute la vie du futur consommateur.

Bref. Pour les Sarkozystes, les problèmes de comportement sociaux à l’école et dans la vie sont dus à de la mauvaise graine qu’il faut éradiquer de la société, à des valeurs décadentessurtout celles issues de mai 1968, et évidement celles de gauche etc. en évitant soigneusement d’aller jusqu’au bout du raisonnement : à qui profite la vente de la médiocrité ?

Qui pousse la société dans ce sens ?

Hé oui ! C’est facile d’aller dire que les mômes sont de plus en plus violents et irrespectueux et que c’est sans aucun doute dû au laxisme de parents défaillants et indignes (de recevoir les aides sociales ?) poussés en ce sens par les valeurs décadentes de la gauche et sa culture de l’assistanat etc. ; plutôt que de s’intéresser aux valeurs abjectes que l’on vend à des « consommateurs » de plus en plus jeunes, et des conséquences que cela peut avoir sur leurs comportements citoyens, et d’une manière générale, sur l’évolution des mentalités de la société.

De fait, dès que l’on aborde cette question et que l’on creuse, ces parangons de la morale se réfugient derrière la liberté de choix, de consommation, le libre arbitre en somme, qui ne serait, bien évidement, réellement permis que dans une société enfin libérale : « s’ils consomment de la merde (et donc aussi en crèvent), ou se laissent influencer, c’est de leur faute ». (En discours gauche Casa, ça se traduit par « salauds de pauvres ».)

Pourquoi fuient-ils ce débat ? Tout simplement parce que ça remettrait en cause leurs choix de société, leurs soit disante valeurs, et pour beaucoup, les modèles économiques qu’ils défendent et leurs emplois, valeurs boursières et autres portefeuilles de rentes !

Dès le berceau, les enfants baignent dans une soupe télévisuelle, avec des personnages amicaux qui leur vendent des céréales pleines de pesticides, des yaourts aux parfums de synthèse, des barres sucrées pleines de sirop de glucose, sirop de céréales, imbibés d’additifs de toutes sortes, des graisses végétales hydrogénés, de la « musique » de synthèse préformatée etc.

Dès trois ans, les mômes se retrouvent dans les rayons des grandes surfaces à hurler qu’ils veulent les jouets des boîtes de céréales aux OGM, les peluches, les jouets, les habits et tous les sous-produits de leurs héros télévisuels, pleins de phtlates, de PVC, d’alkylphénols et autres paraffines chlorées

« Morale » disent-ils ?

À la préadolescence, nos enfants sont inondés d’images et de sons, toujours par les mêmes médias, qui les invitent à adopter des tenues vestimentaires, des comportements et des codes sociaux hypersexués : maquillages, jupes ras la touffe, nombril affiché, pantalons taille basse, décolletés, bijoux et tatouages du même style que ceux que portent les adeptes de percieng etc.

Pour des femmes, on peut trouver ça plaisant, débile ou amusant, en revanche, voir des gamines de douze ans, en pleine formation et éveil sexuel, prendre des poses suggestives dans des tenues très légères et maquillées avec des lèvres luisantes… Ça a profondément le dont d’être énervant.

C’est obscène, dans le vrai sens du terme. Et où vont-elles chercher tout cela ?

Imitent-elles les adultes ?

Non ! Ce sont en premier lieu des adultes, spécialistes de communication et de marketing, qui leur concoctent des plans médias sur mesure pour leur matraquer et leur vendre stars, musique, fringues, malbouffe et autres produits…

Et pour qui bossent ces adultes, pour le coup réellement et dangereusement irresponsables ?

Quand N. Sarkozy déclare que la France se porterait mieux avec davantage de personnages comme Bolloré, salue les grands travailleurs (!) que sont ses amis (Bouygues, Bolloré, Lagardère etc.) j’ai du mal à me ranger à son avis lorsque je zappe sur Direct 8, que je regarde les programmes parsemés de publicités de TF1, de TiJi et autres chaines destinées à la jeunesse comme les chaînes musicales, M6, Europe 2 TV, les radios telles que SKY, NRJ et tous leurs sites Web ciblés pour les jeunes qui font de la pub systématiquement pour des sites de rencontre, et tous les magazines en papier glacé qui dégoulinent des rayons presse magazine…

Soutenir Sarkozy, cette droite décomplexée à la morale à géométrie variable, c’est aussi trouver tout ça très bien, c’est approuver cette façon de faire du fric, de valoriser son portefeuille d’actions !

Chacun sa définition de la morale


P.-S. : Je ne sais pas vous, mais quand j’arrive à la fin de cette note, j’ai la nausée…

Françafrique : en attendant le Messie

Nicolas Sarkozy, 6 mai 2007 :
« La France sera au côté des infirmières libyennes enfermées depuis huit ans. »

Dont acte. Bon, pendant que tout le monde se focalise sur des arrangements politico-diplomatiques et les effets d’annonces de la famille Kadhafi qui sait visiblement très bien exploiter un calendrier, que se passe-t-il ?

Et bien plus rien. Pardi. Circulez, y’a rien d’autre à voir !

La presse qui s’ennuie et la « gauche de gouvernement » jouent les coquelets en denonçant madââââme ces tractations innaceptaaaables autour de ces pauvres bulgares…

Je serai à l’UMP, je rigolerai à m’en faire péter les côtes ! Surtout, regardons bien tous dans la même direction…
Pendant ce temps, on ne parle plus de ça, ni de ça, et encore moins de ça

Si certains, à l’instar d’Antoine Glaser* dans Africa International n° 410 (mai-juin 2007), s’empressent de mettre en avant la perte d’influence de la France en Afrique face à la présence croissante de la Chine, des Etats-Unis d’A. ou d’autres pays européens ; ou encore pointent le changement de style à l’Elysée, il ne faut pas se méprendre : les intérêts des groupes français en Afrique restent trop importants pour que N. Sarkozy touche à quoi que ce soit. Il n’en n’a dailleurs sans doute jamais eu l’intention, sinon, il ne serait jamais arrivé à ce poste.

Mauvaise langue, odieux procès d’intention ?

Il y avait un article intéressant dans le Jeune Afrique n° 2427 (15-21 juillet 2007)…
Morceaux choisis :

« […] 9 juillet […] Denis Sassou Nguesso reçoit dans sa suite de l’hôtel Meurice, à Paris. Coïncidence : son gendre Omar Bongo Ondimba, président du Gabon, est également présent dans le même palace de la rue Rivoli. […] Dans l’ascenseur, on a pu ainsi croiser ces jours-ci les ministres français Michèle Alliot Marie, Bernard Kouchner, Brice Hortefeux, Jean Marie Bockel, le secrétaire général de l’UMP Patrick Devedjian, le secrétaire général de l’Élysée Claude Guéant, mais aussi Christophe de Margerie de Total et même Bernard Tapie. Rien n’a changé, en somme, par rapport aux « années Chirac », […] les présidents congolais et gabonais […] sont toujours aussi courtisés par une classe politique française qui, toutes tendances confondues, sait où se situent ses intérêts — sans compter les hommes d’affaires. »

Petite piqûre de rappel, Nicolas Sarkozy, 6 mai 2007 :
« Je veux lancer un appel à tous les Africains, un appel fraternel pour dire à l’Afrique que nous voulons l’aider. […] À tous ceux qui sont persécutés par les tyrannies, par les dictatures, je veux dire à tous les enfants à travers le monde à toutes les femmes martyrisées dans le monde, je veux leur dire que la fierté et le devoir de la France sera d’être à leur côté. »

Bongo, Sassou… Des exemples de démocratie et de droits de l’homme.
Et non, bien sûr, la France n’a aucun intérêt en Afrique…

Ça, pour être décomplexé, c’est décomplexé…

* Article intitulé : « La France sera la madeleine des africains »

So Long French Pragmatism!

Dans un article intitulé « The French Connections » Paul Krugman revient sur la nécessité d’une approche régulée des marchés en prenant comme exemple l’état de l’accès haut débit en Europe, aux États-Unis d’A. et en France, et conclut :

“It’s too early to say how much harm the broadband lag will do to the U.S. economy as a whole. But it’s interesting to learn that health care isn’t the only area in which the French, who can take a pragmatic approach because they aren’t prisoners of free-market ideology, simply do things better.”

On aimerait se dire qu’il a raison, mais au vu des dernières élections et de l’idéologie du pouvoir qui est en train de se mettre en place, le pragmatisme ne fait plus partie de « notre » approche.

Énormes soupirs…

Pas votant s’abstenir de la ramener !

Passé les premiers haut-le-cœur, il faut bien souffler un peu et essayer de faire le bilan.

On savait déjà le cynisme de la nouvelle « droite décomplexée », celle qui n’hésite plus à s’identifier à la « France qui avait choisi le camp des vainqueurs », celle des élites et des parvenus populisant leurs discours pour récolter les voies des poujadistes et des médiocres, amers recalés pour n’avoir pas travaillé à l’école (ce sera d’ailleurs l’objet d’une longue note dans quelques jours).

On savait le parti socialiste autiste et ne sachant plus quelle direction prendre pour se raccrocher à un train, quel qu’il soit, « libéral démocrate », « social démocrate » ou « centre gauche », enfin tout et son contraire mais sans rien comprendre et sans rien entendre d’autres que ses gargouillements intestins.

On se « réjouissait », d’une certaine façon, de l’agonie d’un PC totalement hors circuit, et de son corollaire de syndicalisme vieille garde, celui des fonctionnaires qui se syndiquent pour obtenir qui une mutation, qui un changement de statut, qui telle ou telle bonification… En espérant que la majorité des fonctionnaires reprendrait la parole et le combat pour proposer des services publics rénovés et modernes.

On savait la France globalement à droite quand il faut faire, et presque à gauche quand il faut parler…

Avec la répétition du je-m’en-foutisme de 2002, on sait finalement que ceux qui tendent le cou et froncent les sourcils pour défendre « la gauche », le « social » et « l’état républicain » sont majoritairement des larves de droite complexées et des hypocrites : au fond, ils sont bien d’accords avec la « droite décomplexée » et lui laisse faire le sale boulot, pour pouvoir rester dans leur posture de bobos privilégiés, et se réclamer, se déclamer,« en lutte » mais seulement dans les heures ouvrées…

Lorsque le gouvernement scélérat et sa chambre d’enregistrement passive, tous deux parfaitement légitimes, démantèleront un à un les derniers pans de ce qu’il restait de l’état, ce « peuple de gauche » égoïste descendra dans la rue contester les mesures contre lesquelles il n’a pas voté. Je ne pleurerai pas et je regarderai ailleurs quand ils tomberont à genou sous les coups des forces « de répression » :

Vous n’aviez qu’à voter.