Oxyures

J’avais décidé de mettre là quelques extraits écrits des « voeux » de Jacques Chirac. Finalement, je ne mettrai que quelques images qui sont plus parlantes :

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Dans la vie, ce qui est important, ce n’est pas ce que l’on dit, c’est ce que l’on fait. Il n’y a qu’a regarder autour de nous pour voir concrètement comment ça se passe… Poubelle donc.

Le « grand art », si tant est que l’on puisse appeler ça un art, de nos dirigeants et candidats à la dirigiature**, c’est de nous dire qu’ils ont compris ce que l’on veut tout en mettant tout en oeuvre pour faire exactement le contraire…

Et plus on est exigeant sur le résultat, plus ils répètent les mots qui comptent pour nous à tout bout de champ. Un exemple frappant cette année, c’est le couple de mots Services Publics.

Après nous avoir bassinés en nous disant que le service public était dépassé (qu’il fallait réduire), qu’il fallait réformer (privatiser), optimiser (supprimer le principe de péréquation), après nous avoir endormis avec notre modèle social « obsolète », comme nous sommes toujours attachés à nos valeurs, ils ont décidé de dire oui, tout en continuant à faire non.

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Bref, nous serions cons et arc-boutés sur nos valeurs (services publics, solidarité, justice, égalité, etc.) donc on va nous répéter les mots qui comptent pour nous, tout en continuant de tout détruire en se cachant derrière des traités européens signés par eux-mêmes. Et cerise sur le gâteau, on continue de se faire sermonner comme si nous étions anti-européens !

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Comme ça me fatigue au plus haut point de devoir répéter autrement les mêmes choses (ben oui les causes produisent les mêmes effets), je vais reprendre ce que j’avais écrit dans un commentaire sur un site Web après avoir entendu un discours de Jacques Chirac (un jour de crâmure** en banlieue) :

9 novembre 2005 : « Certains d’entre vous auront sans doute remarqué qu’il était visiblement particulièrement gênant pour le président de prononcer le mot « républicain » l’autre soir en s’exprimant* sur les événements.

Et pour cause, et c’est un simple constat, sa politique, comme celle de son prédécesseur (vous voyez, je ne m’encarte pas) n’a rien de républicaine. Encore là, ça allait, parce qu’ il pouvait parler de valeur républicaine en ne s’intéressant qu’à une seule de ses composantes : son bras armé. S’il s’était agi d’école, ou de santé, il aurait eu particulièrement mal à la gorge.

Tout un chacun peut constater que cette « valeur » est totalement tombée en désuétude : L’école laïque et républicaine est morte ou en passe d’être mise à mort.

La péréquation des ressources dans les domaines de l’aménagement du territoire, de la protection sociale, de la sécurité, de la santé et de l’éducation, valeurs fondamentales de l’état de droit républicain où tous les citoyens sont égaux en droits et en devoirs, ont été totalement abandonnés par la majorité des députés depuis de longues années.

D’ailleurs, le RPR n’existe plus, je pense que ça devait être intenable pour un groupement politique de porter cette revendication dans son nom alors que la politique qu’il mène, comme celle de ses prédécesseurs de droite comme de gauche depuis les années 70, va totalement à l’encontre de cette valeur, qu’il avait pourtant longtemps revendiquée en héritage de De Gaulle (qui doit se retourner dans sa tombe en voyant ce que ses fils spirituels font de la France).

* et j’ajouterai même, le dernier à avoir fait remarquer que « force devait rester à la loi » dans notre « république », c’était Mr Charles Pasqua lorsqu’il a fait abattre le forcené qui avait pris en otage des enfants dans une maternelle… Souvenez-vous.»

Je suis fatigué d’entendre constamment des gens comme Coppé, Sarkozy, Chirac, Royal, Le Pen, Deveidjian, Hollande, Strauss Kan, Fabius, De Villepin, Bayrou qui ne pensent pas un mot de ce qu’ils disent et qui ne s’intéressent qu’à leur prise de pouvoir. C’est à vomir. Ce qui reste incroyable dans ce contexte, c’est que personne ne croit un mot de ce que tous ces gens racontent, mais le bal continue.

Et je conclurai en interpellant ces oxyures :

Monsieur le Président, aucune des valeurs que vous avez défendues dans vos discours n’a été mise en oeuvre par vous-mêmes et vos différents gouvernements.

Jamais les Français n’ont eu autant de raisons d’avoir honte de vous et de vos agissements, et vos misérables simagrées devant les caméras ne dupent personne. Vous êtes le clown de la république et je vous mets au défi (vous et ceux de votre parti) de me faire taire en mettant concrètement en œuvre une politique conforme aux valeurs que vous prétendez avoir : celles de la République.

Aucun des candidats, de leurs valets, de leurs porte-voix et porte-drapeaux, n’a d’ambition pour la France autre que celle de son parti. Ils n’ont aucune vision, aucun courage, aucune conviction, aucune valeur.

Vous êtes tous incapables d’avancer sans des formules toutes faites prédigérées par des équipes de communicants.

Quel avenir allez-vous proposer aux hommes et aux femmes, aux enfants de ce pays, de l’Europe, si ce n’est des corrections et quelques mesures pour satisfaire telle ou telle classe, tel ou tel intérêt. Où est la capacité à définir et à mener une véritable vision d’avenir pour tous, où est la proposition pour un monde nouveau, un monde d’avenir ?

Là où les enjeux sont centrés sur l’avenir des Européens, dans un monde suffocant et implosant d’injustice, de misère, de pollution et de barbarie, vous ne proposez que des aménagements, des accompagnements, des pansements médiocres et sans lendemain.

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Lafayette aurait bien honte de vous voir galvauder le drapeau de ce pays.

**C’est la réponse de M. Mégot à Me Ségo

éclectik : Chroniqueurs étrangers

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© Photo Pierre Maurer

Émission diffusée sur France Inter le 30 juin 2006

Écouter l’archive audio de cette émission :
[audio:http://silva-rerum.org/MULTIARCHIVES/AUDIO/ECLEC2006/20060630-ECLEC.mp3]

Producteur / Productrice : Rebecca Manzoni ; réalisation : Lilian Alleaume ; attaché(e)(s) de production : Joëlle Levert et Fanny Leroy ; avec la collaboration de l’e-doc. Reporters: Thomas Chauvineau et Antoine Ly ; programmation musicale : Jean-Michel Montu.

Chroniqueurs étrangers : l’Afrique avec Zyad Limam d’Afrique Magazine, Eyoum N’Guangue de Planète Jeunes et Francis Laloupo de Continental Magazine ; l’Amérique avec Luisa Corradini de la Naçion d’Argentine, Eduardo Olivares du portail francochilenos.com, David Page de la rédaction anglosaxonne d’RFI et Michel Dolbec ; l’Europe avec Joëlle Meskens du Soir de Bruxelles, elle est accompagnée par Johannes Wetzel et Edita Urmonaite.

Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

C’est la dernière!…
Alors, on a décidé de réunir tous les chroniqueurs du vendredi : africains, européens et américains. Leur mission, s’ils l’acceptent, sera de désigner la femme, l’homme et l’événement de cette année passée. Autour de Rebecca ce matin Zyad Limam, Francis Laloupo, Eyoum N’Gangue, Joëlle Meskens, Javier Gomez, Alberto Toscano, Luisa Corradini, Eduardo Olivares, Christian Rioux et David Page.

Tout la petite entreprise vous souhaite un bon été et vous donne rendez-vous à la rentrée tous les samedis entre 10h et 12h pour de nouvelles aventures eclecticiennes…

Blog
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Programmation musicale
> STEVIE WONDER : Don’t you worry bout a thing (Motown)

éclectik : Chroniqueurs Africains

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© Photo Pierre Maurer

Émission diffusée sur France Inter le 23 juin 2006

Écouter l’archive audio de cette émission :
[audio:http://silva-rerum.org/MULTIARCHIVES/AUDIO/ECLEC2006/20060623-ECLEC.mp3]

Producteur / Productrice : Rebecca Manzoni ; réalisation : Lilian Alleaume ; attaché(e)(s) de production : Joëlle Levert et Fanny Leroy ; avec la collaboration de l’e-doc. Reporters: Thomas Chauvineau et Antoine Ly ; programmation musicale : Jean-Michel Montu.

Chroniqueurs étrangers : l’Afrique avec Zyad Limam d’Afrique Magazine, Eyoum N’Guangue de Planète Jeunes et Francis Laloupo de Continental Magazine ; l’Amérique avec Luisa Corradini de la Naçion d’Argentine, Eduardo Olivares du portail francochilenos.com, David Page de la rédaction anglosaxonne d’RFI et Michel Dolbec ; l’Europe avec Joëlle Meskens du Soir de Bruxelles, elle est accompagnée par Johannes Wetzel et Edita Urmonaite.

Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

AFRICAINS
Zyad Limam nous parle du nouveau Musée Branly, inauguré par notre Président cette semaine. Le musée qui abrite les arts anciens venus d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et d’Amérique a connu quelques débats avant de trouver son nom actuel. On a parlé de musée des arts « premiers » au lieu d’arts « primitifs », et on a finit par opter pour un nom très neutre, lié à son ancrage géographique sur le Quai Branly. Pour élargir le champ de son regard, on peut visiter une galerie contemporaine parisienne intitulée « musée des arts derniers », qui n’a de cesse de montrer que l’art africain est bien vivant. (Voir LIENS)
Francis Laloupo, nous parle des Seychelles, soucieux d’aller plus loin que la carte postale touristique, sable fin et cocotiers. Ce pays est un modèle en terme de politique sociale, instruction et santé gratuite, politique environnementale exemplaire. Mais les autres ne sont pas forcément d’accord…
Eyoum Ngangué relève le grand écart entre l’attitude protectionniste de la France en matière d’économie, et par ailleurs, sa présence en Afrique. Le patriotisme économique ne marche-t-il que dans un sens?

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Programmation musicale
        •        > HOLDEN : Madrid (Village Vert)
        •        > JOAN BAEZ : Here’s to you (BO de Sacco et Vanzetti) (Le choix de Zyad Limam)
        •        > MILLIE JACKSON : You created a monster (Le choix de Francis Laloupo)
        •        > YODE et SIRO : Président (Le choix d’Eyoum Ngangué)
Lien
Musée des arts derniers
La galerie d’art contemporain africain.

Congo Na Bisso

Collette Braeckman (42e minute) :

« Au fond, tout le monde avait intérêt à la mort de Kabila, je crois que c’est surtout ça qui l’a emporté. Tout le monde avait un intérêt… Bien entendu ses opposants , les pays voisins, le Rwanda et l’Ouganda qui estimaient qu’il n’avait pas rempli le contrat initial ; c’était le monde occidental dans son ensemble qui se trouvait en face d’un dirigeant qui invoquait des principes révolutionnaires , marxistes, tous ceux, les étrangers, qui avaient misé sur Kabila lors de la Première Guerre ne s’y retrouvaient pas, ne retrouvaient pas leur compte parce que l’homme se révélait beaucoup plus nationaliste, plus indépendant, plus incontrôlable qu’on le pensait. »

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Congo Na Bisso

Un film de Yannick Muller, Chuck De Liedekerke        

2006 – Belgique, France – 52 minutes

L’assassinat de Felix Moumié

La répression du parti UPC, l’Union des Populations du Cameroun, est sans doute une des plaies les plus honteuses dans la mémoire de la Françafrique.

Entre le génocide dont parle François Xavier Vershave dans son livre « La Françafrique », et les quelques centaines de victimes reconnues du bout des lèvres par Mesmer et Delauney, comment savoir ? Comme toujours quand il s’agit de l’Afrique, la désinformation et le silence, institutionnalisés, permettent au temps d’effacer les traces, de brouiller les pistes.


Extraits :

Jean-Martin Tchaptchet :
« On savait qu’un grand homme venait de disparaître, et que c’est un coup dur pour la résistance Camerounaise. »

Pierre Messmer :

« Lui, n’est intéressé, que par le combat pour le pouvoir. Il n’accepte aucune élection ! »

Marthe Ekemeyoung Moumié :

« Il y a eu la répression. Roland Pré est venu au Cameroun avec un programme : finir l’UPC en 6 mois ! »

Frank Garbely :
« La France en effet envoi un nouveau commissaire : Roland Pré. Les colons européens applaudissent ce choix, car Roland Pré va aussitôt s’attaquer à sa mission, liquider le mouvement d’opposition UPC. […] Contrairement à aujourd’hui, l’UPC de l’époque était un parti très puissant. Sous la présidence de Moumié, il volait de succès en succès, il était même devenu le plus grand parti du Cameroun. L’UPC comptait alors plus de 400 sections et chaque mois il s’en créait de nouvelles. »

Marthe Ekemeyoung Moumié :
« Roland Pré à fait une conférence, pour attaquer les UPCistes ; et Moumié a fait une contre conférence, pour démentir les choses que Roland Pré avait dites. Tout le monde a couru pour aller à la conférence. Les militaires étaient là, ils tiraient. Là c’est le commencement des émeutes. »

Frank Garbely :
« Le meeting du 25 mai 1955 se termine dans un bain de sang. Dans le seul quartier de New Bell, on dénombrera plus de mille morts. Commence une véritable chasse à l’homme, d’abord à Douala, puis dans tout le Cameroun. Partout, Roland Pré fait emprisonner les UPCistes, et les partisans de Moumié. Juillet 1955, l’UPC est interdite. Son fondateur, Miobé, passe à la clandestinité, le président Moumié s’enfuit à l’étranger. […] Finalement, le chef d’état de la guinée, le socialiste Sékou Touré le fait venir à Conakry. De là, Moumié combat avec succès, la puissance coloniale établie au Cameroun. C’est à l’ONU qu’il obtient son plus grand succès politique. Une majorité le soutient et réclame l’indépendance du Cameroun. Mais au même moment débarque au Cameroun un nouveau haut-commissaire : Pierre Messmer. »

La suite…

Jacques Vergès :

« Les prisons étaient des mouroirs où les gens étaient torturés, tués, nous étions en pleine illégalité. Il y a eu génocide, usage du Napalm contre des populations civiles. »


Film à voir et à revoir, parce que ce n’est pas dans nos livres d’histoire !
Interview du réalisateur sur le site Royaume Bamoun

Images extraites du documentaire :
L’assassinat de Félix Moumié – L’Afrique sous contrôle
Un film de Franck Garbely
© 2005 Triluna Film AG / ARTE / TSR / Aïe Production SA


Archive :
MPEG2 SD 1,5 Go, enregistrée sur ARTE, le 24 juillet 2006.
Note du 11 août 2006.

Tragédie africaine

Les relations entre la France et les anciennes colonies francophones d’Afrique me préoccupent beaucoup.

Il y a lourd à dire sur le Zaïre. Ce pays qui regorge de ressources minières capitales pour les économies occidentales est dans un état catastrophique alors qu’il devrait être, à mon très humble avis, une des premières puissances mondiales, libre, indépendante…

Et ce qu’il se passe aujourd’hui dans ce pays, redevenu Congo, qui s’y intéresse ? Là-bas aussi, ça crève en masse.

Mais à qui profite le crime ? mmhhh ? Si Kabila fils gagne les élections, et « pacifie » le pays, qui y gagne ?

Bon, un bout de réponse, en tout cas pour ceux à qui ça a déjà bien profité, à travers la série documentaire « Mobutu, roi du Zaïre » de Thierry Michel, réalisée en 1999, et qui retrace le parcours du maréchal président Mobutu Sese Seko Kuku Ngbendu Wa Zabenga (le guerrier tout puissant qui embrase tout sur son passage et de conquête en conquête reste invincible) et de ses petits copains occidentaux, dont certains nous dirigent encore…

Thierry Michel avait déjà réalisé en 1992 un documentaire, « Le cycle du Serpent », document qui m’avait littéralement démonté quand je l’ai découvert, alors que j’avais fait un séjour édifiant à Kinshasa entre deux émeutes de la fin de règne du léopard, et à propos duquel je mettrai ici quelques photos personnelles et une note prochainement : par rapport à l’ambiance de fine de règne qui pesait sur Kinshasa à l’époque, mais aussi pour avoir un témoignage très prenant sur la situation au Congo aujourd’hui, il y a un article assez poignant dans Harper’s Magazine du mois d’Avril 2006 : Congo’s daily blood, ruminations from a failed state, de Bryan Mealer.

Enfin bref, quelques extraits :

Colonel de Tenbossche (intendant de Mobutu) :

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« Il distribuait énormément, et à des chefs d’État étrangers, pour les aider, et qui étaient des pros occidentaux ; et tout autour de lui, dans les différentes provinces, évidemment, sa famille aussi. Il était très généreux. »

Question : « Et à des politiciens étrangers aussi ? »

Colonel de Tenbossche : « ah oui ! (il insiste) Ah oui ! (il sourit)

Question : « Qui venaient lui demander… ou… ? »

Colonel de Tenbossche : « C’est-à-dire qu’il y a des gens qui venaient lui dire « écoutez voilà, nous allons entrer en période électorale, si nous gagnons, nous allons beaucoup vous aider… » Mais, vous savez, toute période électorale, il faut des sous ! Et je sais qu’il en a donné. »

L’ironie est assez vertigineuse quand il dit d’un ton pudique : « Et je sais qu’il en a donné. »

Et on continue donc :

Georges Bush (1989) :

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« Zaïre is among America’s oldest friends and it’s president, president Mobutu, one of our most valued friends on the entire continent of Africa. I find president Mobutu analysis valuable and we support him, has he strives to peacefully (!) resolve problems. We thank him for his leadership, and we are proud, and very very pleased to have you with us today. Thank you sir. »

Jacques Chirac (1988) :

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« Je voudrais d’abord vous dire toute ma joie d’avoir à nouveau rencontré le président ; vous savez l’estime dont le président jouit en France comme en Europe et qui est très grande ; le respect dont il est entouré dans nos pays ; vous savez l’amitié qu’on lui porte ; et puis alors s’agissant de moi vous savez que j’ai pour lui des sentiments très profonds et très respectueux, mais qui sont les sentiments de l’affection, si bien qu’un entretien avec le président est toujours pour moi quelque chose d’extrêmement agréable et où j’apprends toujours beaucoup. »

Et il y en a d’autres : de la CIA au général Lacaze ou de J.C Mitterrand à Chirac, la liste des « amis » est longue…

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La série entière vaut d’être attentivement vue et revue, parce que ce n’est pas dans nos livres d’histoire qu’on y verra une description aussi éclairante des ressorts de l’ère postcoloniale, de la duplicité de nos dirigeants et de nos hommes d’affaires (pour ne pas dire la monstrueuse complicité quand on sait ce que vivaient et vivent les peuples sous le pouvoir de ces amis de l’occident).

Ce qui reste dommage dans ce genre de documents, c’est qu’on ne peut pas aller jusqu’au bout de la chaîne : les véritables fortunes réalisées par des « acteurs privés » en Afrique restent toujours masquées (enfin, légalement) par des intermédiaires politiques et des « groupes ».

Il y a aussi d’autres bénéficiaires dont on parle peu : nous.

Si demain nous devions payer notre cuivre, notre cobalt, notre uranium, nos diamants (dont nos industries sont friandes) etc. en appliquant au Congo (et aux autres pays où nous nous « fournissons » en matière première) les mêmes règles d’échange économique et de droit social que ce qui s’applique en France, on paierait un prix autrement plus élevé pour nos produits.

Quel Français se préoccupe du parcours des litres de gazole qu’il met dans son réservoir (ou du câble électrique qu’il achète dans une grande surface de bricolage), tant que ça coule à la pompe et que ça reste abordable ?

En tout cas, ne ratez pas une éventuelle rediffusion de ce documentaire :

« Mobutu, roi du Zaïre » de Thierry Michel, 1999, 135 min, Les Films de la Passerelle.

(29/06/2006)

Archives :

MPEG2 SD 2,1 Go x3, enregistrés sur Histoire, le 15/05, le 16/05, et le 17/05/2006

Tsunami, Jean Hélène et la Somalie

Quand il y a eu le Tsunami en Indonésie, outre le spectacle, comme d’habitude obscène, auquel nous avons eu droit, on n’a parlé que pendant les premières heures du fait que les vagues avaient aussi atteint les côtes africaines, que ça avait fait pas mal de dégâts, puis, plus rien.

Pendant que tous les regards et les portefeuilles se rachetaient une conscience en « aidant » ceux chez qui les occidentaux allaient par charters se « vider les couilles » (je suis désolé pour ceux que ça choque, mais je ne vois pas comment le dire autrement) ou s’offrir des « vacances de rêve » pas cher, et bien la Somalie, Madagascar etc. se débrouillaient quant à eux comme ils pouvaient.

Et ça, ça m’a frappé, comme à chaque fois qu’il s’agit d’Afrique.

J’ai fouiné un peu sur Internet parce que ça m’a paru réellement bizarre, et j’ai trouvé quelques documents très intéressants comme cet article de Fabienne Gautier (Contratom-Genève) :

« Un récent rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, traitant de la reconstruction des zones ravagées après le passage du raz-de-marée du 26 décembre 2004, révèle que la force des vagues a remué quantité de déchets déversés le long des côtes ou enterrés sur les plages somaliennes. Parmi ces restes de notre civilisation florissante, outre des fûts de déchets radioactifs, on trouve du plomb, du mercure, du cadmium, des déchets d’industries, d’hôpitaux ou de traitements chimiques. »

Et donc bon, maintenant, on peut dire qu’on sait pourquoi on n’en parle pas.

Et alors ?

Et puis, en faisant des recherches sur la Côte d’Ivoire (et oui, on ne se refait pas) je viens de tomber sur un petit commentaire de « patfalc » , sur le blog « C’est pour dire ». Ça prend du coup davantage de relief, enfin, de mon point de vue, mais ça, c’est à vous de voir si ça connecte.

(6/07/2006)

Tsunami, Jean Hélène et la Somalie

Quand il y a eu le Tsunami en Indonésie, outre le spectacle, comme d’habitude obscène, auquel nous avons eu droit, on n’a parlé que pendant les premières heures du fait que les vagues avaient aussi atteint les côtes africaines, que ça avait fait pas mal de dégâts, puis, plus rien.

Pendant que tous les regards et les portefeuilles se rachetaient une conscience en « aidant » ceux chez qui les occidentaux allaient par charters se « vider les couilles » (je suis désolé pour ceux que ça choque, mais je ne vois pas comment le dire autrement) ou s’offrir des « vacances de rêve » pas cher, et bien la Somalie, Madagascar etc. se débrouillaient quand à eux comme ils pouvaient.

Et ça, ça m’a frappé, comme à chaque fois qu’il s’agit d’Afrique.

J’ai fouiné un peu sur Internet parce que ça m’a paru réellement bizarre, et j’ai trouvé quelques documents très intéressants comme cet article de Fabienne Gautier (Contratom-Genève) :

« Un récent rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, traitant de la reconstruction des zones ravagées après le passage du raz-de-marée du 26 décembre 2004, révèle que la force des vagues a remué quantité de déchets déversés le long des côtes ou enterrés sur les plages somaliennes. Parmi ces restes de notre civilisation florissante, outre des fûts de déchets radioactifs, on trouve du plomb, du mercure, du cadmium, des déchets d’industries, d’hôpitaux ou de traitements chimiques. »

Et donc bon, maintenant, on peut dire qu’on sait pourquoi on n’en parle pas.

Et alors ?

Et puis, en faisant des recherches sur la Côte d’Ivoire (et oui, on ne se refait pas) je viens de tomber sur un petit commentaire de « patfalc » , sur le blog « C’est pour dire ». Ça prend du coup davantage de relief, enfin, de mon point de vue, mais ça, c’est à vous de voir si ça connecte.

(6/07/2006)

éclectik : Christine Spengler avec Laurence Garcia

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© Photo Pierre Maurer

Émission diffusée sur France Inter le 9 mai 2006

Écouter l’archive audio de cette émission :
[audio:http://silva-rerum.org/MULTIARCHIVES/AUDIO/ECLEC2006/20060509-ECLEC.mp3]

Producteur / Productrice : Rebecca Manzoni ; réalisation : Lilian Alleaume ; attaché(e)(s) de production : Joëlle Levert et Fanny Leroy ; avec la collaboration de l’e-doc. Reporters: Thomas Chauvineau et Antoine Ly ; programmation musicale : Jean-Michel Montu.

Chroniqueurs étrangers : l’Afrique avec Zyad Limam d’Afrique Magazine, Eyoum N’Guangue de Planète Jeunes et Francis Laloupo de Continental Magazine ; l’Amérique avec Luisa Corradini de la Naçion d’Argentine, Eduardo Olivares du portail francochilenos.com, David Page de la rédaction anglosaxonne d’RFI et Michel Dolbec ; l’Europe avec Joëlle Meskens du Soir de Bruxelles, elle est accompagnée par Johannes Wetzel et Edita Urmonaite.

Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

C’est en 1970 qu’elle réalise sa première photo de reportage au Tchad et décide de devenir reporter de guerre afin de témoigner des causes justes et de l’horreur au bout du monde.
Elle a révélé ses talents de grande reporter dans un métier où les femmes ne sont pas nombreuses. Ses images de la révolution iranienne ou du bombardement de Phnom-Penh par l’aviation américaine figurent parmi les plus remarquables témoignages sur des événements contemporains couverts par de nombreux photographes. En 1988, Christian Lacroix voit ses photos et tombe amoureux de ses couleurs, surtout de ses tons de rouge.
Christine Spengler sort « Une femme dans la guerre, 1970-2005 » éd. Des Femmes-Antoinette Fouque. Vous pouvez rencontrer la femme et son travail à la Galerie Forêt Verte, 19 Rue Guénégaud, Paris VIème, de 15h à 19h jusqu’au 3 juin et sur réservation.

24h en 6 mn par Thomas Chauvineau
Par esprit de suite, Morgane du Liège est retournée voir Jean-Paul Fantou, dit « clocheman », à son abribus au pied de l’Opéra Bastille. L’homme vient de cesser sa grève de la faim après 48 jours. La Mairie de Paris lui a finalement accordé un local pour son association « Bannissons l’exclusion! » et un logement social. Ambiance de fête à l’abribus.
Voir LIVRES

programmation musicale
CALI : « Elle m’a dit »
(Labels)

GABRIEL RIOS : « Broad daylight »
(Pais)

CLAIRE DITERZI : « Infidèle »
(Naïve)

MARVIN GAYE : « I heard it through the grapevine »
(ULM)

livre

JEAN-PAUL FANTON
Clocheman
Pour en savoir plus sur le combat de Jean-Paul Fantou contre l’exclusion.
éditeur : Presses de la Renaissance

éclectik : Sisters In Law : Vera Ngassa et Béatrice Ntuba

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© Photo Pierre Maurer

Émission diffusée sur France Inter le 9 mars 2006

Écouter l’archive audio de cette émission :
[audio:http://silva-rerum.org/MULTIARCHIVES/AUDIO/ECLEC2006/20060309-ECLEC.mp3]

Producteur / Productrice : Rebecca Manzoni ; réalisation : Lilian Alleaume ; attaché(e)(s) de production : Joëlle Levert et Fanny Leroy ; avec la collaboration de l’e-doc. Reporters: Thomas Chauvineau et Antoine Ly ; programmation musicale : Jean-Michel Montu.

Chroniqueurs étrangers : l’Afrique avec Zyad Limam d’Afrique Magazine, Eyoum N’Guangue de Planète Jeunes et Francis Laloupo de Continental Magazine ; l’Amérique avec Luisa Corradini de la Naçion d’Argentine, Eduardo Olivares du portail francochilenos.com, David Page de la rédaction anglosaxonne d’RFI et Michel Dolbec ; l’Europe avec Joëlle Meskens du Soir de Bruxelles, elle est accompagnée par Johannes Wetzel et Edita Urmonaite.

Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

Deux magistrates camerounaises : Vera Ngassa : procureure de la République et Beatrice Ntuba, présidente du tribunal de première instance sont au centre de Sisters in Law, un documentaire anglais réalisé par Kim Longinotto et Florence Ayisi.
Nommées toutes deux à Kumba en 1998 (dans la partie anglophone du Cameroun), les deux « sœurs en droit » défendent la cause des femmes et des enfants. Elles réalisent un admirable travail en profondeur dans l’évolution des mentalités.
Ainsi, on suit le parcours de Manka, petite bonne de 8 ans, soustraite aux tortures que lui inflige la parente à qui elle a été confiée ; ou celui d’Amina, musulmane qui a fui un mari brutal et fini par obtenir le divorce.

24h en 6 mn par Thomas Chauvineau
L’association « Beauté Solidaire » accompagne les femmes en recherche d’emploi pour les aider à reprendre confiance en elles en les réconciliant avec leur apparence physique…
beautesolidaire.org

programmation musicale
MIRIAM MAKEBA : Pata Pata
EMILY LOIZEAU : L’autre bout du monde
JEAN LOUIS MURAT : Dolores

lien
BEAUTE SOLIDAIRE