Sainte Parisot

L’ange Parisot est passé ce matin sur France Inter

On ne vit décidément pas dans le même monde.

Pas un mot sur :

Les marges de la grande distribution et les centrales d’achat, la malbouffe subventionnée, les OGM, la pollution de l’agriculture intensive, les grandes entreprises familiales et leur comportement de prédateurs en Afrique, les grandes entreprises et leur comportement de prédateurs sur les PME françaises, les marchands de canons qui pompent le budget de l’état, la pression exercée sur les sous-traitants (on a pourtant effleuré le cas BTP), l’équilibre énergétique et la baisse des consommations futiles, les conséquences environnementales de « l’économie de marché » libre, la spéculation immobilière qui ruine les ménages, le démantèlement des services publics, les transports collectifs…

Pas un mot sur… Les enjeux !

En fait pas un mot sur tout ce qui pourrait recréer des centaines de milliers d’emplois locaux et économes en énergie tout en faisant pourtant baisser le PIB. C’est simple à faire, mais pour cela il faudrait accepter de rémunérer à son juste prix le… Travail ! Paradoxal non ?

C’est étrange, mais à l’entendre, c’est comme si elle était à la tête d’une organisation dont les membres sont des bisounours !

Oxyures

J’avais décidé de mettre là quelques extraits écrits des « voeux » de Jacques Chirac. Finalement, je ne mettrai que quelques images qui sont plus parlantes :

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Dans la vie, ce qui est important, ce n’est pas ce que l’on dit, c’est ce que l’on fait. Il n’y a qu’a regarder autour de nous pour voir concrètement comment ça se passe… Poubelle donc.

Le « grand art », si tant est que l’on puisse appeler ça un art, de nos dirigeants et candidats à la dirigiature**, c’est de nous dire qu’ils ont compris ce que l’on veut tout en mettant tout en oeuvre pour faire exactement le contraire…

Et plus on est exigeant sur le résultat, plus ils répètent les mots qui comptent pour nous à tout bout de champ. Un exemple frappant cette année, c’est le couple de mots Services Publics.

Après nous avoir bassinés en nous disant que le service public était dépassé (qu’il fallait réduire), qu’il fallait réformer (privatiser), optimiser (supprimer le principe de péréquation), après nous avoir endormis avec notre modèle social « obsolète », comme nous sommes toujours attachés à nos valeurs, ils ont décidé de dire oui, tout en continuant à faire non.

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Bref, nous serions cons et arc-boutés sur nos valeurs (services publics, solidarité, justice, égalité, etc.) donc on va nous répéter les mots qui comptent pour nous, tout en continuant de tout détruire en se cachant derrière des traités européens signés par eux-mêmes. Et cerise sur le gâteau, on continue de se faire sermonner comme si nous étions anti-européens !

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Comme ça me fatigue au plus haut point de devoir répéter autrement les mêmes choses (ben oui les causes produisent les mêmes effets), je vais reprendre ce que j’avais écrit dans un commentaire sur un site Web après avoir entendu un discours de Jacques Chirac (un jour de crâmure** en banlieue) :

9 novembre 2005 : « Certains d’entre vous auront sans doute remarqué qu’il était visiblement particulièrement gênant pour le président de prononcer le mot « républicain » l’autre soir en s’exprimant* sur les événements.

Et pour cause, et c’est un simple constat, sa politique, comme celle de son prédécesseur (vous voyez, je ne m’encarte pas) n’a rien de républicaine. Encore là, ça allait, parce qu’ il pouvait parler de valeur républicaine en ne s’intéressant qu’à une seule de ses composantes : son bras armé. S’il s’était agi d’école, ou de santé, il aurait eu particulièrement mal à la gorge.

Tout un chacun peut constater que cette « valeur » est totalement tombée en désuétude : L’école laïque et républicaine est morte ou en passe d’être mise à mort.

La péréquation des ressources dans les domaines de l’aménagement du territoire, de la protection sociale, de la sécurité, de la santé et de l’éducation, valeurs fondamentales de l’état de droit républicain où tous les citoyens sont égaux en droits et en devoirs, ont été totalement abandonnés par la majorité des députés depuis de longues années.

D’ailleurs, le RPR n’existe plus, je pense que ça devait être intenable pour un groupement politique de porter cette revendication dans son nom alors que la politique qu’il mène, comme celle de ses prédécesseurs de droite comme de gauche depuis les années 70, va totalement à l’encontre de cette valeur, qu’il avait pourtant longtemps revendiquée en héritage de De Gaulle (qui doit se retourner dans sa tombe en voyant ce que ses fils spirituels font de la France).

* et j’ajouterai même, le dernier à avoir fait remarquer que « force devait rester à la loi » dans notre « république », c’était Mr Charles Pasqua lorsqu’il a fait abattre le forcené qui avait pris en otage des enfants dans une maternelle… Souvenez-vous.»

Je suis fatigué d’entendre constamment des gens comme Coppé, Sarkozy, Chirac, Royal, Le Pen, Deveidjian, Hollande, Strauss Kan, Fabius, De Villepin, Bayrou qui ne pensent pas un mot de ce qu’ils disent et qui ne s’intéressent qu’à leur prise de pouvoir. C’est à vomir. Ce qui reste incroyable dans ce contexte, c’est que personne ne croit un mot de ce que tous ces gens racontent, mais le bal continue.

Et je conclurai en interpellant ces oxyures :

Monsieur le Président, aucune des valeurs que vous avez défendues dans vos discours n’a été mise en oeuvre par vous-mêmes et vos différents gouvernements.

Jamais les Français n’ont eu autant de raisons d’avoir honte de vous et de vos agissements, et vos misérables simagrées devant les caméras ne dupent personne. Vous êtes le clown de la république et je vous mets au défi (vous et ceux de votre parti) de me faire taire en mettant concrètement en œuvre une politique conforme aux valeurs que vous prétendez avoir : celles de la République.

Aucun des candidats, de leurs valets, de leurs porte-voix et porte-drapeaux, n’a d’ambition pour la France autre que celle de son parti. Ils n’ont aucune vision, aucun courage, aucune conviction, aucune valeur.

Vous êtes tous incapables d’avancer sans des formules toutes faites prédigérées par des équipes de communicants.

Quel avenir allez-vous proposer aux hommes et aux femmes, aux enfants de ce pays, de l’Europe, si ce n’est des corrections et quelques mesures pour satisfaire telle ou telle classe, tel ou tel intérêt. Où est la capacité à définir et à mener une véritable vision d’avenir pour tous, où est la proposition pour un monde nouveau, un monde d’avenir ?

Là où les enjeux sont centrés sur l’avenir des Européens, dans un monde suffocant et implosant d’injustice, de misère, de pollution et de barbarie, vous ne proposez que des aménagements, des accompagnements, des pansements médiocres et sans lendemain.

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Lafayette aurait bien honte de vous voir galvauder le drapeau de ce pays.

**C’est la réponse de M. Mégot à Me Ségo

Union sacrée du Mépris Populiste et de la Gauche Casa ?

Depuis des décennies, nous avons droit à un dialogue de sourds entre d’un côté des individus et des groupes fortement préoccupés par le sens de la vie et la nécessité de limiter notre impact sur l’environnement, et de l’autre une machine infernale souverainement méprisante, qui a toujours ricané avec mépris, traitant les premiers d’idéalistes, de doux rêveurs, de doux dingues, d’incompétents, bref, de gens pas sérieux qui feraient mieux de se réveiller.

Et de fait, malgré les petites propositions disséminées çà et là pour faire bonne figure, force de constater, que le pli, est bien loin d’être pris : obnubilé par les méthodes d’analyses économiques les plus « sérieuses » et les plus « réalistes » nos professionnels de la candidature naviguent à vue au grès de sondages pilotés par les marchands du temple.

Quand bien même une étude de leurs pairs leur démontre que le mur est en face et que même d’un point vu économico-marchand, que cela n’est pas viable à court terme, le calcul partisan à très court terme reste plus fort.

Alors attention, là c’est sérieux hein. Là faut arrêter de faire les enfants et se serrer les coudes ! Allez hop, tout le monde d’accord… Je ne veux rien voir qui dépasse.

Nicolas Hulot :

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« Personne ne peut se sentir immunisé contre les conséquences des désordres économiques et climatiques, donc chacun devra prendre sa part de responsabilité. C’est ben l’esprit du Pacte écologique : qu’est-ce que l’on peut faire individuellement et collectivement, parce que la chose qu’il faut que nous sachions ensemble : d’abord, c’est complexe, c’est grave, c’est imminent et certains de ces phénomènes sont déjà amorcés, et que personne ne peut se sentir là où il est par un statut géographique économique et politique immunisé contre les conséquences de ce désordre. [… ] Nous n’avons que deux choix : ou nous laissons le temps nous dicter la mutation et ce sera tragique pour tout le monde, à commencer comme d’habitude par les plus démunis et les pays du sud, ou nous décidons, nous, notamment les pays du nord, d’opérer cette mutation parce que nous sommes sommés de changer, et c’est à nous de faire jaillir, ensemble, et pas séparément, parce qu’on peut pas se payer le luxe, une société ou économie et écologie soient compatibles, et nous avons la possibilité de le faire… Je ne suis pas convaincu que dans trente ans, ça soit encore à l’échelle de l’humanité. »

Il n’est pas si loin (est-il seulement révolu ?) le temps où les élus, les responsables « très sérieux » du monde de l’entreprise, des affaires, se plaisaient à ricaner en considérant de haut les « écolos ».

Aujourd’hui, tout le monde parle d’écologie, de développement durable… Nicolas Hulot a lancé son Défi pour la Terre et son Pacte Écologique, le rapport Stern (qui compte ce qui n’intéresse que ceux qui comptent, et surtout pas des vies) révèle le coût économique que représente le mur vers lequel les industries nous précipitent depuis des lustres. Les élus se mettent à tenir des discours responsables, durables, écologiques ?

C’est tendance, et de gauche à droite, le discours sur l’environnement se fait de plus en plus présent. Et il ne faudrait pas politiser ? Que l’écologie transcenderait le clivage gauche droite ?

Ben voyons !

Nicolas Hulot :

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« Pardon, mais compte tenu de l’envergure, de l’échelle des enjeux, il me semble que l’on doit dépasser cela, et c’est tout l’esprit du pacte écologique, c’est qu’il faut qu’il y ait une espèce de surenchère de propositions. [… ] Le premier devoir des politiques, c’est d’acter ensemble, que cet impératif est là, et de dire que nous avons aujourd’hui probablement des solutions… »

Nous n’avons pas besoin d’un monsieur météo pour nous dire le temps qu’il fait dans notre jardin : pas besoin d’avoir fait l’ENA, HEC ou Harvard pour simplement ouvrir les yeux et contempler l’état social et environnemental du monde dans lequel nous vivons aujourd’hui. Ceux qui depuis des décennies alertent les médias et les politiques sur l’état du monde n’ont pas souvent été du côté du marché et de l’industrie, c’est un peu insultant de faire semblant de l’oublier.

Nathalie Kosciusko-Morizet :

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« Moi comme responsable de l’écologie dans mon parti, engagé dans l’écologisation de mon parti, parce que je suis convaincue de ce que disait Nicolas Hulot tout à l’heure, à savoir que le temps des alibis, des petits partis écologistes, spécialisés, à côté du grand parti de gouvernement, qui ne travaille pas sur lui-même, qui ne travaille pas sur le sujet et qui fait seulement une petite plate-forme à l’occasion d’une élection est fini. Et je crois, que nous avons essayé de faire ça depuis 2002, qu’il faut écologiser, notamment l’UMP, qui est mon parti […] C’est pas plus difficile à droite, je crois que la droite, la droite comme la gauche, on longtemps eu la démarche de ce petit parti alibi [… ] et nous avons choisi nous de travailler, et nous le montrons par exemple, avec le projet de l’UMP qui est sorti, qui est très solide sur toutes les questions écologiques et propose une véritable révolution écologique [NDR : à voir absolument, quelle rigolade, on finirait presque par croire que ce sont des altermondialistes ! ] , ce qui n’est pas du tout le cas du projet du PS. »

On remarquera donc la présence des deux leaders politiques du moment (exit les autres, pas invités) que sont Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, qui ont effectivement acté de l’importance du sujet, et qui ont tenu par leur présence sur ce plateau et dans leurs prises de position dans les médias à mettre en avant leur vision de l’écologie !

La droite, avec ses idéologues, ses entrepreneurs, ses capitaines d’industrie, ses banques, ses financiers, ses traders, ses milices, ses armées, ses industriels, ses lobbies, ses paradis fiscaux, n’a jamais eu cure des humains, des êtres vivants, de l’environnement. Et il faudrait maintenant détourner le regard critique contre le capitalisme à la papa, le libéralisme, les marchés financiers et les industries criminelles pour « dépasser le clivage gauche droite » au nom de l’écologie ?

Bien sûr de nombreux idéologues, fanatiques, dictateurs ou manipulateurs qui se prétendaient de gauche ont aussi participé à la destruction massive de l’environnement, mais étaient-ils vraiment de gauche ?

La philosophie qui sous-tend l’écologie ne peut pas être de droite, elle s’oppose aux fondements même des valeurs de droite (élitisme, productivisme, croissance infinie, illusion que seule la science sous contrôle peut résoudre tous les problèmes, etc.).

D’ailleurs, c’est bien connu, c’est de la faute aux écolos-cocos-gauchos, et pas de l’économie libérale, qu’il y a eu Bhopal, L’Amoco Cadiz, l’incendie du tunnel du mont-blanc, les guerres du Congo, les cancers de l’amiante, les morts et les milliers de contaminés d’Abidjan…

L’écologie ne peut pas s’accorder avec des valeurs qui priment les intérêts individuels, qui se conforment à des méthodes convenues et conservatrices, avec un renoncement du type que le meilleur gagne, quel qu’en soit le prix, et tant pis pour la casse, il n’y a pas de place pour tout le monde.

Jacques Attali :

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« Pourquoi Nicolas Hulot n’a pas trouvé nécessaire d’être à la tête du combat pour la constitution européenne, au moment ou elle a été en débat puisque que c’est pas la constitution européenne qu’on aurait pu créer l’instrument européen qui aurait permis aujourd’hui de se battre sur ce problème, comme sur d’autres, à l’échelle de l’Europe [NDR : donc Jacques Attali n’a pas lu la constitution, bel effort !] et non pas comme aujourd’hui on doit le faire malheureusement, à cause de l’échec de la constitution européenne, à l’échelle nationale. [… ] Je me méfie toujours d’une pensée unique, et je ne voudrais pas que la pensée unique monétaire soit remplacée par une pensée unique écologique. Il y a beaucoup d’autres problèmes à 50 ans devant nous, celui-là en est un, l’humanité est comme un équilibriste qui peut tomber à gauche, si j’ose dire, dans le vide de l’écologie, et puis tomber à droite dans le vide de la violence. »

Notons donc que, pour Jacques Attali, une fois encore, si les Français ont rejeté le projet de constitution, ce n’est pas parce que c’était un fourre-tout abscon qui gravait dans le marbre une économie débridée, productiviste et inhumaine initiée par les traités précédents, mais parce qu’ils sont décidément trop cons et irresponsables. Oui, on reconnaît bien là le PS méprisant de François Mitterrand : « Salauds de pauvres » devrait-il conclure !

La gauche façon PS, gauche Caviar que l’on devrait plutôt renommer gauche Rabat, ou gauche Casa* (…blanca) est blindée niveau écologie avec ses bobos qui vont exploser leur bilan carbone pour passer des vacances très simples dans un pays authentique

Belle, la gauche cling-cling (du bruit des bijoux quand ils applaudissent Nicolas Hulot) incapable de proposer autre chose que de se vendre au marché, en promettant de mettre quelques bouts de pansements ça et là sur les béances purulentes d’un monde en pleine autodestruction.

Jean Louis Bianco :

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« Je crois qu’il faut rendre hommage aux Verts, ils ont joué malgré leurs limites un rôle historique de précurseurs, mais je crois que pour le parti socialiste il est hors de question, en tout cas depuis un certain temps, de sous-traiter l’écologie à qui que ce soit, on doit prendre nos propres responsabilités. Et notre projet a été adopté avant que Nicolas Hulot ne se manifeste […] et que dit ce projet, ce projet dit qu’on est dans une impasse climatique, qu’on est obligé de changer, ce projet dit que le développement durable peut être aussi une source de croissance économique […] nouveaux par rapport aux moteurs traditionnels qui existent, qui sont l’innovation, la recherche l’éducation ou le pouvoir d’achat. »

Pouvoir d’achat ????

Le travailler plus pour gagner plus façon PS s’appelle pouvoir d’achat. On va augmenter le SMIC pour tous aller pousser nos chariots dans les grandes surfaces, qui, comme chacun le sait, sont les leaders en matière d’environnement…

Nicolas Hulot :

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« C’est quoi l’équation : dans une société qui jusqu’à présent était dans le culte de la croissance quantitative, comment fait-on pour que d’un côté, nous ayons une continuité de la croissance économique avec une répartition encore plus équitable des richesses, mais en organisant la décroissance d’un certain nombre de flux de matières ou d’énergies qui viennent à la rareté. Parce que comme l’a dit Paul Valéry : « le temps du monde fini commence ». On vient juste se rendre compte qu’on vit dans une planète ronde, et que dès lors qu’on vit dans une planète ronde, on vit dans un monde fermé et qu’on ne peut lui demander plus qu’elle ne peut nous donner. »

On vient de se rendre compte ? Elle est bien bonne celle-là ! Non, non, non !

Certains s’en sont rendu compte depuis bien longtemps et ont tenté par tous les moyens de se faire entendre, et c’est être bien méprisant que de les amalgamer avec des politiques en campagne et des acteurs économiques qui ne jurent, encore aujourd’hui, que sur la croissance et qui ont fait preuve d’un aveuglement et d’un mépris criminel !

La libre concurrence acharnée, le consumérisme, le dumping social sont des clefs pour comprendre les mécanismes qui mènent au pillage des ressources naturelles…

Pour conclure, je dirais juste à Nathalie Kosciusko-Morizet que l’UMP peut aller se faire voir au Congo, en avion privé affrété par les amis de son président ! Elle n’a pas suffisamment bossé sur son dossier, si elle croit vraiment à ce qu’elle dit, le vrai courage serait d’aller déchirer sa carte de l’UMP sur le bureau de son président !

Bref, on n’a pas le cul sorti des ronces avec des rapaces pareils…

*Comme ces poules bronzées qui roulent en 4 x 4 et qui vont dans une Biocoop, entre une mise en pli chez le coiffeur et une séance de relaxation zen, acheter deux morceaux de toffu fumé (sous plastique), sac Vuiton sous le bras. Quand je les croise là-bas, je me dis qu’il y a des coups de pied au cul qui se perdent…

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Archives :

• Nicolas Hulot, France Europe Express du 26/11/2006 sur France 3 (MPEG2 SD 3,6 Go).

Voir aussi :

• Éoliennes, du vent ? C dans l’air du 24/11/2006 sur France 5 (MPEG2 SD 850 Mo).

• La planète meurt, Arrêt sur image du 19/11/2006 sur France 5 (AVI SD 428 Mo).

« Les patrons contre la finance »

J’ai eu l’audace d’aller bafouiller ça sur le répondeur…

« À propos de l’émission « Là-bas si j’y suis » du 29 novembre 2006.

Salut Là-bas,

Je suis heureux qu’enfin Daniel, tu abordes ce débat, que tu portes cette parole sur les ondes, il était temps.

J’interviens, chaque fois que je le peux, dans les réunions publiques, les collectifs antilibéraux, etc. en tant que citoyen, mais aussi, et surtout, en tant que, petit patron. Certains auditeurs d’Aubenas s’en souviendront puisque je suis de nouveau intervenu lundi et mardi derniers, lors de la conférence de Gérard Filoche et celle du collectif antilibéral d’Aubenas.

Et j’interviens pour y dire quoi : que parmi les petits patrons de PME, parmi les indépendants, les professions libérales, les agriculteurs, les commerçants, etc. il y aussi des gens qui sont vraiment de gauche, des gens qui comme moi font des bonds de colères quand ils entendent Madame Parisot, et qui considèrent que la financiarisation de l’économie est une plaie, que la bourse est une ponction contre-productive sur le produit des entreprises, et qui pensent que le rôle de l’état est primordial et doit être restauré avec de vrais services publics.

J’interviens parce que je crois que dans le mouvement antilibéral, les petits patrons ont toute leur place pour proposer et construire l’avenir, avec par exemple une réforme de la sous-traitance, une réforme juste des marchés publics pour éviter que les grands groupes deviennent des rentiers de l’état, pour exiger des réformes de l’état afin que l’argent que nous sommes fiers de cotiser retourne là ou il doit aller, à la collectivité, à l’action publique, pas a des rentes de situations que se partagent des hommes d’affaires avec la complicité de certains politiques et hauts fonctionnaires, pas a des rentes de situations mises en place par une décentralisation qui à en réalité réinstauré un système féodal en France.

[…]

J’interviens pour dire que pour les patrons aussi, la concurrence acharnée et débile de la mondialisation est inacceptable et n’est pas une fatalité, que cette absurdité du moins-disant, que la mise à sac de la protection sociale, que la règle du laisser-faire et de la dissimulation, tout cela doit être combattu.

J’interviens aussi pour dire que les petits patrons ne rêvent pas tous de rouler en berline de luxe et de passer leurs vacances au soleil, j’interviens pour dire que les petits patrons, comme leurs employés, ont aussi des familles, une vie, et veulent pouvoir dormir la nuit, participer l’action collective, être des citoyens dans un monde plus humain.

Merci encore Daniel d’ouvrir le débat sur cet aspect…

Nous ne devons pas laisser le MEDEF nous voler notre parole ! Le patron du MEDEF, n’est pas le patron des patrons et il serait temps de dénoncer cette imposture…

Si je parle ici, dans ce répondeur, c’est que je suis inquiet, très inquiet de la tournure des événements : beaucoup, beaucoup d’artisans, de commerçants, de petits patrons, d’indépendants, qui se sont laissés embobiner par les discours poujadistes de la droite, se rendent compte que cette droite les a trahis parce qu’elle roule pour les plus gros, parce qu’elle se moque de leur travail, de leur avenir, et ces déçus de la droite ne vont pas au centre, ou vers ceux qui se disent sociodémocrates, non, ils vont à l’extrême droite, car ils veulent maintenant faire tomber tous ces nantis, ils veulent les faire payer et là, ça sent très mauvais.

[Si l’UMP l’emporte, aux présidentielles, mais surtout aux législatives, surtout, aux législatives ! Les réformes qu’ils ont dans leurs cartons vont mettre le pays à feu et à sang, il faut absolument gratter derrière la façade pseudo-démocratique et aller voir quelles sont les vraies réformes que l’UMP prépare réellement, ce qui va être voté dès qu’ils auront reconduit leur mandat.]

Et donc j’en profite, j’invite donc tous mes collègues, -je ne sais pas si le terme est approprié, -, patrons, artisans, commerçants, professions libérales, à ne plus considérer les collectifs antilibéraux et leurs militants comme des pseudo-communistes d’un autre âge, mais à se rendre compte par eux même de la vision d’avenir qu’ils portent.

S’ils refusent d’être entraînés dans une spirale infernale qui nous mène TOUS tout droit dans le mur, je les invite à rejoindre les collectifs antilibéraux, les collectifs du 29 mai, pour faire entendre leurs voix, pour participer à l’élaboration d’un programme constructif, réaliste, pour que la France et l’Europe sortent du système infernal que des fous furieux nous préparent. Il faut que ces patrons participent aux vraies réformes et aux vrais enjeux pour que nous ayons tous, ensemble, un avenir !

Pour un MOUVEMENT DES ENTREPRISES SOLIDAIRES, rejoignez les collectifs du 29 mai !

Voilà, j’espère que vous allez continuer sur cette lancée ! »

Pour m’engueuler, ou créer un nouveau mouvement pour des entreprises solidaires, @silva-rerum.net

La petite bête qui monte…

Quand j’étais étudiant à l’école d’architecture de Montpellier, notre professeur d’urbanisme, sur le point de prendre sa retraite, décida de présenter les quelques étudiants de son atelier, à son ancien professeur, le premier adjoint de Georges Frêche, chargé de l’urbanisme de la ville de Montpellier.

Notre professeur, sans doute soucieux de se ménager les bonnes grâces de ces deux hommes puissants dans la région, avait donc organisé une sorte de rencontre en petit comité, informelle, avec cet homme présenté comme vénérable et qui allait nous entrouvrir les portes du décisionnel sur l’urbanisme de Montpellier.

Le premier adjoint en question, grand seigneur, nous convia à discuter dans la salle du conseil de la mairie de Montpellier.

La rencontre avait tourné à un grand discours lénifiant sur le pouvoir de ce binôme. Je me souviens avoir pensé très fort au jeu SimCity…

Ce dont je me souviens le plus, c’est surtout un discours stupéfiant sur la gestion et les attributions des concours pour les grands projets d’aménagements de la ville : « c’est moi qui décide si c’est untel ou untel et c’est décidé à l’avance ». Le choix de résolument faire partir les classes populaires de la ville pour les remplacer par des classes moyennes ou supérieures avec des étudiants issus de milieux aisés, des chercheurs, des professions libérales ; un discours totalement insupportable de « retour sur investissement » dans les programmes de constructions de logement sociaux etc. Toutes choses qui ne me paraissaient pas tout à fait correspondre à la couleur politique portée.

C’était surréaliste, comme si on nous avait pris à part pour nous faire comprendre de ne pas cracher dans la soupe, on pourrait peut-être à l’avenir y manger.

Passant outre la réserve souhaitée par mon professeur d’urbanisme, j’avais eu une discussion assez vive avec cet homme, dénonçant une attitude antidémocratique, un élu devant selon moi proposer des choix de société et d’aménagement urbains plutôt que de les imposer d’en haut. Outre le fait que je ne faisais pas partie de la population qu’il souhaitait conserver dans « sa » ville (en bref, je pouvais partir vu que mon discours était « très intéressant »), le premier adjoint m’expliqua que si on disait aux électeurs ce qu’on avait réellement l’intention de faire et comment on allait le faire, on ne serait jamais élu et que la population ne pouvait pas y voir assez clair pour cela.

À l’époque, je ne sais pas si c’est toujours le cas aujourd’hui, la majeure partie des étudiants de l’EALR* était plutôt hostile aux prises de position urbanistiques et architecturales de l’équipe municipale. Non pas que ces étudiants fussent opposés à la couleur politique de ladite équipe, prétendument de gauche, mais plutôt que le développement urbain, les projets et de manière plus générale la politique de la ville en matière sociale et environnementale soulevait alors des débats houleux dans les ateliers et les cours de l’EALR.

Antigone, le Corum, parcs à thèmes, les logements sociaux, la politique sociale, l’abandon de certains quartiers, le déplacement du centre-ville avec l’évitement de la question du « ventre mou » (le nord-ouest de la ville), mais également des choix emblématiques comme la décharge près de Palavas, le glissement en ghetto du Petit Bar, les copinages avec Nicolin…

Tout cela faisait qu’il y avait une tension réelle entre la municipalité et une partie importante de l’École.

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Pendant des années, le « peuple de gauche » de la ville, comme de la région (la Septimanie, n’est-ce pas), s’est senti floué par le PS qui, en adoubant son très controversé Georges Frêche systématiquement pris en triangulaire, l’obligeait à voter utile, alors que les valeurs qu’il mettait concrètement à l’oeuvre étaient plutôt vécues par ce peuple-là comme des trahisons.

Oui, pendant des années, nous avons voté Frêche, non pas pour lui, pour ses programmes ou ses valeurs, mais pour éviter d’avoir le retour d’une droite radicale à la municipalité, ou comme député, et plus tard pour tenter de faire barrage à Blanc et ses alliances comme président de région.

Autant dire que pour les gens de gauche, le PS en Languedoc Roussillon les a fait longtemps voter à reculons.

Aussi, quel soulagement d’entendre enfin dans les médias les insanités et les méthodes oratoires que bien des Montpelliérains ont eu à entendre et à subir durant des décennies.

Soulagement, oui, pour deux raisons :

La première, c’est que localement, c’est un secret de polichinelle que la façon dont Georges Frêche à toujours fait taire ses contradicteurs, que ce soit dans les réunions du conseil municipal ou dans les réunions publiques de quartier. Il fallait être un orateur solide et particulièrement réactif (oserais-je dire, « burné ») pour ne pas se faire écraser sous ses diatribes. Les gens se faisant systématiquement rabrouer, rabattre et finalement écraser par une verve véhémente indigne d’un dialogue élu/administré (sauf en présence de caméras).

C’est heureux qu’enfin, le masque tombe.

La seconde, c’est que le PS, malgré le 21 avril, malgré les législatives de 2002, n’a toujours pas compris que le peuple de gauche ne lui fait pas confiance, et que si les régions sont aujourd’hui à gauche, c’est à cause d’un ras-le-bol de la droite, pas à cause du programme du PS et des actes de ses représentants !

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Le PS n’a toujours pas de programme de gauche et, après le malheureux spectacle de fausses primaires opposant une femme de droite, un social-démocrate favorable à la défiscalisation des stocks options et un opportuniste se refaisant une virginité socialiste, il aura sans doute un candidat qui pourra éventuellement rassembler ses militants, mais certainement pas le peuple de gauche qui justement, n’a toujours pas digéré les compromissions qui lui ont fait voter utile depuis tant d’années.

C’est d’autant plus grave que le troisième homme lui, compte ses voix.

Oui, pendant que le PS continue sa crise autistique et médiatique, l’UMP se déchire tandis que l’UDF tente de racler au centre (comme à chaque veille d’élections, pour finalement voter utile à droite à la dernière minute).

Tout comme le PS à perdu son peuple qui continue de se chercher entre Via Campesina, la LCR, les collectifs du 29 mai, etc. l’UMP à perdu son électorat populaire, c’est-à-dire sa masse critique.

Pendant trente ans, cet électorat a absorbé le discours du trop d’état, des fonctionnaires payés à rien foutre, des postiers/profs/cheminots toujours en grève pour défendre des acquis indécents… Discours soigneusement rabâché par le RPR devenu UMP, via des médias privatisés et diffusant un vomi poujadiste, réactionnaire et antirépublicain. Oui, ces hommes et ces femmes de droites, majoritairement ruraux, ont fini par croire qu’en sciant la branche sur laquelle ils étaient assis, ils allaient enfin pouvoir redresser la tête.

Or, que voient-ils ?

Les services publics peu à peu libéralisés par le PS et privatisés au pas de charge par l’UMP disparaissent, fragilisant de manière insoutenable le monde rural : bureaux de poste qui disparaissent, centres hospitaliers s’éloignant à 2, 3 voir 4 heures de route selon les conditions météo, etc. Malgré le soutien de leurs parents agriculteurs, indépendants et artisans leurs enfants se retrouvent de plus en plus précaires, tandis qu’eux se retrouvent sous tensions fiscales et en concurrence européenne alors que « les gros eux se voient attribuer des marchés, des ristournes, des cadeaux fiscaux, des ententes »… Les cotisations ne baissent pas pour toutes ces petites PME qui pourtant, produisent une grande partie de la richesse de ce pays.

Ces hommes et ces femmes de droite sont aujourd’hui en contradiction directe avec les actes de ceux qu’ils ont élus. Les députés UMP ont de plus en plus de mal à gérer et à tenir face à un terrain qui leur demande des comptes : on vous à pas demandé de désertifier les campagnes, on ne vous a pas demandé de faire un hôpital de riche pour vous et un hôpital de pauvre pour nous, où est l’ordre, pourquoi vos amis se servent-ils toujours autant, la vie est de plus en plus chère, etc.

Oui, ce peuple de droite se sent lui aussi trahi par le parti auquel il croit de moins en moins à cause des affaires, des arrangements électoralistes, avec un sentiment de plus en plus présent de « tous pourris ».

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Et Nicolas Sarkozy aura beau faire le coup du coup-de-poing sur la table face à des jeunes, ou le coup du travailler plus pour gagner plus (comme si eux ne bossaient pas assez) avec un discours réactionnaire pour essayer de recoller avec un électorat persuadé que les banlieues crament parce que le treize heures le montre, son peuple à lui se barre chez Jean-Marie.

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Le malaise est d’ailleurs palpable à l’UMP quand on essaye de redonner une fausse image de protection sociale et de défense d’un service public à minima, de défense de la ruralité, à un programme résolument libéral qui fera des campagnes des déserts abandonnés d’une république de précaires et de sous traitants inféodés aux grands groupes

Le PS et l’UMP font la campagne de Jean-Marie…

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* EALR : École d’Architecture Languedoc-Roussillon.

Populisme crasseux…

« Ce n’est pas parce qu’ici, on ne casse rien et qu’on travaille dur, qu’on n’a pas des souffrances, des demandes, des inquiétudes, des besoins et des aspirations : désertification, accès Internet, services publics, agriculture »

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Oui, vous avez bien lu, voilà qu’il se préoccupe des services publics… Il faut le lire, et le relire.

Ça doit être parce que c’est dans l’air. La plupart des Français commencent effectivement à s’inquiéter de voir disparaître peu à peu tous les services publics qu’ils considèrent pourtant comme indispensables. Ça ne mange pas de pain de le dire, il le dit…

En venant dans un territoire « à forte dominante rurale » dire des choses comme cela, M. Nicolas Sarkozy apporte une fois de plus la preuve de l’importance qu’il accorde à sa propre prise de pouvoir, fut-elle obtenue en flattant les plus bas instincts électoraux, fût-elle le fruit d’une division extrême des différentes composantes sociales de la France.

Alors même que les « forces de l’ordre » dont il parle tant commencent elles-mêmes à dénoncer l’impasse de sa logique répressive, et que des voix de terrain se font de plus en plus fortes pour dénoncer son bilan… Alors qu’il commence à lasser avec son omniprésence médiatique, il a eu la bonne idée d’aller détourner l’attention qui se porte sur l’efficacité réelle de son action en caricaturant tous ceux qui s’interrogent sur ce qu’il se passe en « banlieue » en les faisant passer pour des gens qui sont aux petits soins pour des voyous brûleurs de services publics alors que la c’est la France profonde qui paye… En gros.

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Qui Nicolas Sarkozy cible-t-il quand il a l’afFront de venir parler de service public et de république, lui qui est le premier à éliminer toute notion de solidarité républicaine en se faisant le chantre de la liberté et de la privatisation à tout va…

Quelle honte les militants de l’UMP boiront-ils jusqu’à la lie ? Eux qui embrassent un parti qui a tenu à éliminer le mot République de son nom, comme une profession de foi. Les membres de l’UMP ne savent désormais accorder le mot République qu’avec le mot ordre. Oui, ordre, mais pas n’importe où, ordre à Neuilly, ou ordre dans la France « profonde », celle où de toute façon, les immigrés n’ont pas leur place, pas même ceux du département voisin.

Union du Mépris et du Populisme

Il faut dire que le ton à l’UMP a vite été donné : au soir même des résultats du second tour des élections présidentielles de 2002, Roseline Bachelot, rayonnante de satisfaction méprisante, nous disait sans sourciller que si Jacques Chirac l’avait emporté avec plus de 80 % des suffrages exprimés, il ne le devait qu’à son programme !

La messe était dite, les électeurs n’avaient plus qu’à regretter d’avoir cédé à une panique savamment orchestrée, de toute façon, ce qui compte, c’est d’avoir le pouvoir.

Nicolas Sarkozy n’en est pas à une contradiction près, faisant sien le principe de Goebbels, selon lequel plus un mensonge est gros, plus les gens y croient. Sinistre de la propagande, son porte-parole Patrick Devedjian nous explique sur le P.A.F. avec un affront cynique que la république c’est la loi d’airain, celle du droit de se tuer à la tâche dans une méritocratie en fait verrouillée pour les nantis et les « fils de », et du devoir de courber l’échine sous la pression de forces de l’ordre (qui finissent elles-mêmes par reconnaître qu’elles sont dans une impasse). Bref, la république ne doit pas être celle de la solidarité : privatisons tout et vite.

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Lui qui prêche la bonne gestion en « bon père de famille » trouve tout à fait normal que la privatisation à tout va, celle-là même qui accélère la désertification du territoire, est une priorité. Quand il va caresser les vaches dans une ferme, il se garde bien de dire que la bourse est comme un PMU que maîtrisent les plus gros : les sommes colossales qui veillent sur les livrets A de la poste (en Lozère comme ailleurs) seront enfin libérées, via la privatisation de la poste en Banque Postale, vers des marchés financiers où ses amis du CAC40 opèrent avec brio pour ramasser la monnaie. Aucun service privé n’arrivera jamais à égaler, en terme de distribution et de coût, ce que la poste service public réalise 6 jours sur 7 dans la distribution de courrier et de colis partout sur le territoire national, quelles que soient les conditions météo.

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Lui qui prêche la fermeté sur l’application de loi peut facilement choisir envers qui il faut faire preuve de souplesse :

« Interdire de fumer dans les endroits où on vend du tabac, c’est quand même curieux. »

« Je suis contre des règles rigides qui s’appliqueraient partout sur le territoire de la république. »

C’est aussi en ministre responsable qu’il stigmatise des centaines de milliers de jeunes qui luttent quotidiennement contre la ségrégation, en les amalgamant avec quelques abrutis en déshérence.

Il veut tout privatiser, tout en parlant de Service public. C’est aussi en bon père de famille qu’il gère le bien public, le bien commun (éducation santé services postaux énergies, etc.) en les privatisant. Comme ça, ceux qui dépendent de tous ces services (80 % du territoire, dont la Lozère, mais aussi les « banlieues ») seront abandonnés encore plus rapidement.

Il parle de morale, de bon père de famille, mais reste celui qui a le plus d’entregents et se garde bien de parler de ses vrais amis qui attendent dans son ombre (ceux qui vont toucher le gros lot lorsqu’il prendra le pouvoir). Il parle d’ordre et sème le trouble en divisant et opposant les Français : les jeunes c’est dangereux, les gens de couleurs —pauvres— c’est dangereux, les fonctionnaires ça ne sert à rien (je serais dans la police ou la gendarmerie, j’y regarderai à deux fois avant de le soutenir, une fois au pouvoir, les milices privées vont faire de belles affaires).

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Il va une fois de plus flatter par le bas un électorat qui ressemblerait à une caricature de beaufs à la Cabu vociférant devant le journal de 20 heures de la Télévision Française de la Haine (TFN) déversant un flot continu d’images d’affrontement, de « zyvas » cagoulés en casseurs, de CRS blessés, de voitures et de bus qui brûlent… Il va flatter un certain électorat dans ces territoires où on ne voit des « melons » et des « bamboulas » que sur le petit écran de TFN, un pays où « on n’est pas raciste, mais on n’aime pas les Arabes, et puis vous savez, y’en a partout, y’en a trop »…

Non, il n’a pas honte, l’important, c’est que ça marche. Après tout, en France, on a aucun scrupule à élire à nouveau des gens condamnés pour détournement de bien public, voire avec enrichissement personnel, alors un simple menteur qui ferait la fierté de Poujade…

En écrivant cela, je ne dédouane pas les autres composantes du paysage politique de leurs inepties. J’espère juste que les républicains (notamment ceux qui se sont endormis à l’UMP) vont se réveiller rapidement : cet homme est un danger pour toutes les valeurs que porte le mot République.

Allez, vive la République.

éclectik : Coluche

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© Photo Pierre Maurer

Émission diffusée sur France Inter le 12 juin 2006

Écouter l’archive audio de cette émission :
[audio:http://silva-rerum.org/MULTIARCHIVES/AUDIO/ECLEC2006/20060612-ECLEC.mp3]

Producteur / Productrice : Rebecca Manzoni ; réalisation : Lilian Alleaume ; attaché(e)(s) de production : Joëlle Levert et Fanny Leroy ; avec la collaboration de l’e-doc. Reporters: Thomas Chauvineau et Antoine Ly ; programmation musicale : Jean-Michel Montu.

Chroniqueurs étrangers : l’Afrique avec Zyad Limam d’Afrique Magazine, Eyoum N’Guangue de Planète Jeunes et Francis Laloupo de Continental Magazine ; l’Amérique avec Luisa Corradini de la Naçion d’Argentine, Eduardo Olivares du portail francochilenos.com, David Page de la rédaction anglosaxonne d’RFI et Michel Dolbec ; l’Europe avec Joëlle Meskens du Soir de Bruxelles, elle est accompagnée par Johannes Wetzel et Edita Urmonaite.

Fiche de l’émission extraite du site de France Inter :

« Putain de camion » chantait Renaud… 20 ans déja. C’était le 19 juin 1986, Coluche pour préparer son spectacle, s’était établi sur la Côte-d’Azur, à côté d’Opio. Rentré de Cannes à moto avec deux amis, tout en roulant à allure modérée, mais sans casque, il a percuté un camion effectuant une manœuvre délicate sur une route sinueuse.
C’est l’histoire du mec Coluche, qu’évoque Quatre « Enfoirés »: Jacques Attali, conseiller de François Mitterand dans les années 80, qui à la suite d’une rencontre, était devenu son prof particulier lors de vacances partagés. Romain Goupil, créateur en 1969 du Café de la Gare ou Coluche avait fait ses débuts et viré de RMC en 1980, ils lancent ensemble l’idée de la campagne présidentielle le 30 octobre 1980. Valérie Mairesse, actrice, elle était sa compagne en 1983 dans le film de Claude Zidi « Banzaï ».
Et enfin Fellag, comique Kabyle, qui a découvert le personnage en Algérie et se souvient en particulier du sketche « le CRS arabe ». Coluche lui a donné un sacré coup de pied au derrière pour aller affronter le public sur scène.

Le reportage d’Antoine Ly
Et c’est parti pour un mois de Coupe du Monde!… Alors si vous n’aimez pas le foot ou si vous en avez marre des commentateurs sportifs des chaînes de télé, branchez-vous sur Radio Campus Toulouse (94 FM) pour découvrir Sportaz. Marc Lazaro et Philippe Portet s’amusent à commenter les matchs de façon drôle et décalée. Antoine a assisté avec eux à la rencontre Argentine – Côte d’Ivoire.
Voir LIENS

programmation musicale
> BRIGITTE FONTAINE : « Ah que la vie est belle »
(Virgin)

> THE RACONTEURS : « Steady as she goes »
(XL)

> PAULINE CROZE : « Dans la chaleur des nuits de pleine lune »
(Wagram)

liens
Le site de Fellag
L’actualité scénique de Fellag, sa biographie, ses photos.

Valerie Mairesse
Filmographie complète sur le site d’Allo Ciné.

Le site de Jacques Attali
Articles par thématiques et par ordre chronologique, biographie, rubriques économiques.

Romain Goupil
Parcours professionnel sur le site de la base de données cinématographique Internet Movie Data Base.

Le site officiel de Coluche
Biographie, galerie de photos, témoignages.

Colcuhe sur le site de l’INA
Biographie de l’artiste et 5 séries d’interviews.

Sportaz, les matchs de la Coupe du Monde autrement

Journaliers

« En phrases rapides, il remontait au premier Maheu, il montrait toute cette famille usée à la mine, mangée par la Compagnie, plus affamée après cent ans de travail ; et, devant elle, il mettait ensuite les ventres de la Régie, qui suaient l’argent, toute la bande des actionnaires entretenus comme des filles depuis un siècle, à ne rien faire, à jouir de leur corps. N’était-ce pas effroyable ? Un peuple d’hommes crevant au fond de père en fils, pour qu’on paie des pots-de-vin à des ministres, pour que des générations de grands seigneurs et de bourgeois donnent des fêtes ou s’engraissent au coin de leur feu ! »

Merci à Gérard Filoche

Plan Cancer

J’ai retrouvé, en triant, ma note concernant l’émission Alter Ego du 23 mars 2004, de Patricia Martin, sur France Inter, ainsi que le fichier audio de l’émission :

L’extrait :

[audio:archive manquante]

Archive personnelle enregistrée le 13/03/2006 sur France Inter.
Audio AAC 64 kbps 27 Mo 20040323_FINTER_ALTEREGO de 55 min. 13 sec.

Cela fait des dizaines d’années que des ouvrages de vulgarisation scientifique, certains journaux à grande diffusion, des associations, des politiques (écologistes notamment) alertent les gens sur la perversité des processus industriels, des produits utilisés, des abus (additifs, énergie, déchets) notamment dans les domaines alimentaires mais dans tous les autres (de la pommade pour les bobos en passant par les isolants dans le bâtiment)…

Il suffit de voir ce que l’on trouve sur les rayonnages des supermarchés, des magasins de bricolage, des pharmacies, des distributeurs de journaux… Et ça ne va qu’en s’amplifiant !

Et si le vrai problème ne consistait pas à être un peu moins mouton consommateur ?

Les industriels et les médias par lesquels ils « s’expriment » (matraquent) ne sont pas « débiles » au point d’inonder tous les « marchés » avec des produits ignobles et dangereux si de l’autre côté de la chaîne il n’y avait pas les moutons de panurge…

Toute l’information est déjà là : revues, livres, radio et maintenant Internet. Si les « con-sommateurs » (pardonnez-moi) se donnaient la peine ne serait-ce que de s’intéresser…